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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 2
Nom de l'œuvre : PuZzle Nom du chapitre : Chapitre 8 : Choix unique
Écrit par kamui shiro Chapitre publié le : 8/4/2009 à 21:07
Œuvre lue 12487 fois Dernière édition le : 8/4/2009 à 21:19
Ces derniers jours, je n'avais rien ressenti de positif. J'avais vécu des instants tristes et dangereux, supporté de terribles révélations, découvert le sentiment de résignation et celui de la peur à son apogée. A la vue de mon premier repas dans ce monde nouveau, une sensation discrète d'excitation et de bonheur me réchauffa légèrement la poitrine. C'était un plaisir simple, naturel. Je n'étais pas assez dépitée pour refuser de gouter à cette assiette généreusement remplie. Les morceaux de viandes se déchiraient sous mes dents aiguisées, le sang cuit coulait lentement le long de ma gorge. Cette saveur attisait mes désirs instinctifs; des images de proies diverses se présentaient à mon esprits et je m'imaginais déjà coursant un Ratatac ou un Piafabec. L'excitation se répandait jusqu'à mes jambes et j'avais du mal à refouler l'envie de me lever pour aller chasser. Spirit, Passion et moi mangions tous les trois autour d'une grande table préparée par d'autres 'gens'. Zero-Volt mangeait tel un chien, dans une gamelle, sur la moquette grise de la salle où nous étions tous entrés.
En face de nous, posé sur un tabouret de métal, le docteur nous surveillait du regard. Son expression changeait parfois en fonction de sa cible: il soupirait en constatant le peu de motivation dont faisait preuve Passion avec sa fourchette, et se montrait sévère quand il croisait le regard de Spirit qui ne cessait pas de le fixer, même pour macher.
De temps en temps, il sortait de sa poche la petite bille noire, comme pour nous rappeler à tous sa position dans la hiérarchie.
Une question cependant me tiraillait l'esprit. Ou était Pixie? Je la cherchais du regard mais ne la vit nulle part. J'étais un peu inquiète, me souvenant de son esprit d'enfant et de sa naïveté. J'espérai qu'elle était en forme.

- Bien ! S'exclama subitement le scientifique, nous faisant tous sursauter et m'arrachant à mes pensées. Je laissai malencontreusement tomber ma fourchette ainsi qu'un morceau de viande sur la moquette propre. L'homme, alors qu'il s'apprêtait à claquer des mains, m'adressa un regard insistant qui semblait dire «  Ramasse Â», et je lui répondis d'un même regard où l'on pouvait lire « C'est de votre faute Â».

Nous nous regardâmes tous deux quelques instants, puis, l'homme lança en l'air sa bille noire. Quand elle retomba dans ses mains, il referma lentement ses doigts dessus, le sourire au lèvres et l'air provocateur. Bien que je ne pensais pas qu'il ne puisse me faire du mal pour une tache sur la moquette, je secouais le bracelet solidement attaché sur mon poignet avec agacement. Ne pas savoir à quoi pouvait bien servir ce vulgaire objet métallique me perturbait et m'énervait.

- Fleur, la curiosité est un mauvais défaut, rétorqua l'homme.
- Je ne m'appelle pas Fleur, répliquai-je, tout en continuant à faire tourner le bracelet autour de mon poignet.

L'homme m'adressa un sourire, amusé. Il se leva lentement de sa chaise, tapota sa robe blanche de ses deux mains toujours gantées et s'approcha de moi. Je fronçais les sourcils en le voyant arriver, méprisant silencieusement son attitude ironique.
L'homme posa sa main sur ma tête, souriant de son air hypocrite, et ma rage fit s'enfoncer mes griffes dans le bois mou du banc où j'étais assise.

- Si tu ne veux pas t'attirer d'ennuis, tu devrais mieux te contenter d'acquiescer. Dit-il d'un air quelque peu sadique.
- Non ! Criai-je violemment, sans mesurer l'intensité de ma voix. Le banc commençait à craqueler sous mes griffes. Je secouais vivement la tête pour que le docteur retire sa main, mais au lieu de cela, mes longs cheveux noirs s'emmêlèrent entre ses doigts qui se refermèrent plus fortement sur mon crâne.
- Je sens que nos avis vont beaucoup diverger..., ajouta-t-il calmement, en insistant longtemps sur « beaucoup Â». Il continuait cruellement de caresser mes cheveux, malgré toute l'antipathie que lui adressait mon regard.
- Pourquoi vous souriez ? Dis-je, mauvaise.
L'homme ne semblait pas s'attendre à la question et sembla réfléchir. Soudain, un nouveau sourire ironique orna ses lèvres et il répondit;
- Peut-être parce que je ne suis pas malheureux.
« Pfff! Â» pensais-je, avant de me défaire de son emprise en sautant sur le sol. J'atterris à quatre pattes, l'air menaçant et les poils hérissés. Zero-Volt tourna la tête pour m'observer, attentif. Spirit semblait agacé par mon arrogance, mais continuait de manger. Passion, elle, ne réagissait pas et continuait de fixer son assiette, sans volonté.
Le scientifique s'accroupit devant moi, prudent. Bien qu'il ait de quoi se défendre, il savait théoriquement de quelle force je pouvais faire preuve. Néanmoins, son visage ne se défaisait pas de cet air léger et déroutant.
- Vous êtes content d'avoir fait de nous des monstres ?! Vociférais-je, sans réfléchir.
Immédiatement, son sourire se changea en un air sévère et froid. Il murmura sèchement que je parlais trop et qu'il allait me faire taire si je persévérais sur cette voie. Il fourra sa main dans sa poche, s'apprêtant à ressortir le sombre objet.
Soudain, le félin mauve cogna son poing contre la table et se mit à crier.
- Fait ce qu'il te dit, s'énerva Spirit. Tu n'es pas en position de lui tenir tête !
Je sursautais de stupeur et tournait la tête pour regarder Spirit. Son regard semblait noir de colère et trahissait de la crainte. S'il me l'ordonnait, c'est qu'il avait une bonne raison de le faire. La simple idée que l'homme utilise sa boule noire suffisait à le faire plier. Mais de quoi était donc capable cet objet ? Mes yeux pleins d'interrogations se posèrent sur la main de l'homme où se reflétait l'ombre noire de la sphère. Elle avait quelque chose d'inquiétant. L'impression venait-elle de mon imagination ou était-ce réel? Dans le doute, je me retournai et ramassai le morceau de viande avec humilité.
- J'arrête et je me tiens tranquille, dis-je, en fourrant le morceau dans ma bouche.
L'homme soupira.
- Fait en sorte que ça dure, petite sotte...

Le scientifique s'éloigna de nous de quelque mètres pour rejoindre une machine aux allures de projecteur. On aurait dit de ces machines sophistiquées que l'on trouve dans les écoles et qui projettent sur le mur ce qu'écrivent les enseignants. J'avais envie de demander si c'en était bien une, et aussi de demander où était Pixie, mais je me retint.

La chambre où nous étions regroupés, en plus de servir de cuisine, ressemblait à une pièce où l'on donne des conférences. Le scientifique, posé à coté du rétroprojecteur, s'accoudait à une autre table au centre de la pièce, ronde et deux fois plus grande que la notre. Les chaises, habituellement rangées autour de la table étaient toutes empilées contre le mur du fond, comme s'il avait fallu que nous ayons de la place. Le scientifique ordonna son aire de travail. Des disquettes, un clavier, des cables désordonnés et une souris; tout un attirail informatique que je pouvais aisément nommer.
L'homme s'empara d'une disquette et l'introduisit dans le gros boitier relié au projecteur. L'emboitement emit un petit clic, puis une image premièrement floue s'afficha contre la paroi blanche en face de nous. Après quelques réglages effectués sur la lentille de la machine, les couleurs se firent plus contrastées et les contours plus nets. Une grande bâtisse apparut contre le mur.

- La firme " Openballs ", certifia l'homme.

Spirit jeta un regard désintéressé au bâtiment. Celui-ci était construit sur deux étages et séparé en trois grandes parties. De nombreuses fenêtres, parfois barrées, ornaient les murs extérieurs. Sa superficie devait certainement dépasser les trois-milles mètres carrés, et peut-être plus, si l'on comptait les jardins verts emprisonnés derrières des grillages, tout autour de la firme.

- Et? Rétorqua cyniquement Spirit.
Telle une élève, sans même réfléchir, je levais la main et m'exclamai;
- C'est la plus grande firme de Pokeball.
Spirit et Passion tournèrent subitement la tête pour m'observer d'un air envieux, le visage semblant dire « comment le sais-tu? Â». Je ne réalisai pas tout de suite la cause de leur stupéfaction et répondit d'une mine perplexe. L'homme en face de moi fronça les sourcils;
- Ah? Dit-il, intéressé.
Un doute s'installa en moi. Avais-je dis quelque chose de déplacé ?
- C'est que...euh... à cause du nom ! Bafouillai-je maladroitement.
- Ah.
Mais l'homme avait compris. Il avait compris que je me souvenais très bien, trop bien de ma vie antérieure. Je baissai la tête, honteuse, réalisant mon erreur.
- Donc....continua-t-il tout en me scrutant de l'oeil, ce bâtiment est celui de la firme Openball, étant, comme vaillamment précisé précédemment, une industrie de Pokeballs. C'est, de nos jours, la plus riche et puissante de toutes. Elle détient le brevet de nombreuses balles extrêmement performantes qui se vendent comme des petits pains. Actuellement....
L'homme nous regarda tous lentement, un par un, avant de reprendre la parole;
- Actuellement, elle est en train de confectionner une balle supérieure. Voici ce qu'elle a annoncé au début de notre année...
Le docteur ramassa un morceau de journal déchiré sur la table où l'on pouvait apercevoir, de loin, un petit graphique et de minuscules lettres. Il récita;
- « Nous avons prévu, pour la fin de l'année, de remanier notre 'Hyper-Ball'. Son coefficient de capture sera trois fois supérieur à l'actuel, et sa cassabilité baissée plus de dix fois ! Ce sera un jour nouveau pour les grands dresseurs, étant donné qu'elle sera commercialisée au même prix...blablabla, murmura le docteur, un grand défi... Â»
Il reposa le papier sur la table, nous fixant toujours du regard;
- En résumé, la forte position en bourse de cette entreprise repose sur sa promesse de 'l'hyper-hyperball', dit-il cyniquement. Si l'industrie venait à ne pas pouvoir la présenter à la fin de l'année, ou si quelqu'un la commercialisait avant elle, ce serait la faillite.
J'entendis Spirit marmonner sèchement: « Qu'est-ce que j'en ai à foutre? Â» Ses mains se crispaient régulièrement comme s'il était sur le point d'éclater, il avait cessé de manger et semblait pressé de passer à autre chose. Mais passer à quoi? Ce discours ne m'intéressait pas non plus, avais-je pour autant le choix?
Devinant notre agitation et désintérêt, l'homme nous rappela à l'ordre.
- Vous feriez mieux d'écouter, déclara-t-il, la suite vous informera sur l'une des raisons de votre existence...
Cette simple phrase suffit à nous rendre extrêmement attentif. Spirit devint aussi stoïque qu'un arbre alors que je m'accrochais aux lèvres du scientifique. Nous voulions savoir. « Dis-le, pensais-je fortement, dis-le, dis pourquoi je suis là ! Â»
Le scientifique soupira longuement, comme pour faire durer la terrible attente.
- Ce que vous devrez faire, expliqua-t-il, c'est de vous emparer de la formule de l''hyper-hyperball' et de nous la ramener. Voilà quel est votre utilité.
L'homme éteignit le rétroprojecteur d'un coup.
- C'est...tout.

Un silence, plein d'incompréhension et de stupeur naquit dans la salle. Je restais sans rien dire, assommée par les mots dont il venait de nous faire part. Mes mains tremblantes se refermèrent sur le banc et mes dents aiguisées sur mes lèvres. « Impossible, c'est impossible. Je dois rêver. Â» me murmurais-je à moi-même, choquée. Passion leva lentement les yeux, le regard suppliant. « Cen-dres... Â» prononça -t-elle très bas de sa douce voix triste. Elle ouvrit la bouche pour dire autre chose, mais aucun son n'en sortit.
Le scientifique semblait à peine touché par notre réaction. Il nous analysait, l'air détaché et la tête reposant sur sa main accoudée, tout en tapant, par intervalles régulier, l'extrémité de son stylo sur la table. « Intéressant Â» disait son regard.
Spirit se leva brusquement et balaya l'assiette devant lui d'un geste ferme. Celle-ci s'écrasa contre le mur, brisant le lourd silence. Ses poils mauves se mirent à onduler lentement sur son dos, laissant deviner son état de colère.
- Et... grogna-t-il, c'est pour cette pitoyable raison que vous nous avez rendu ainsi ?!
Le félin pourpre semblait à deux doigts d'attaquer l'homme par une onde psychique. Une lueur violette commençait à recouvrir ses membres leur donnant un aspect translucide et immatériel. Les brins de la moquette étaient tous écrasés par cette force mentale, et la longue cape du docteur s'agitait nerveusement, comme si un puissant courant d'air traversait la chambre de toutes parts. Un seul morceau de tissus ne bougeait pas : sa poche. La poche où il détenait l'objet rond et noir. Mes sens détectèrent immédiatement ce détail gênant, et, réalisant le problème, je criai à Spirit :
- Calme toi ! Calme toi ! 
M'entendant crier, l'homme esquissa un sourire satisfait.
- Tu devrais l'écouter, adressa-t-il impertinemment à Spirit.
Le chat pourpre n'en pouvait plus d'entendre ses sarcasmes. Ses pattes tremblaient de rage, ses long cheveux ténébreux chahutés par les ondes psychiques s'emmêlaient entre eux, ses deux yeux de rubis étincelaient de fureur. Tant de haine et de peur s'échappaient de son corps, que Zero-Volt se mit subitement à aboyer.
- Hola, hola, tout le monde se calme, ordonna le docteur tout en se levant de sa chaise. Vous êtes nés pour plusieurs raisons, et l'une est celle-ci.
L'homme semblait avoir cédé l'information comme pour se protéger, mais Spirit ne se calmait pas.
- Et les autres ? Cria-t-il.
- Vous n'en aurez pas connaissance, du moins pas avant que vous ayez réalisé ceci, affirma-t-il, tout en tapant plusieurs fois le projecteur de son stylo.
- Et si nous refusons ? Dis-je, tremblante. Si je ne veux pas aller là bas ? Si j'ai peur pour ma vie ? Je n'ai aucune raison de vouloir faire du tord à cette entreprise...
- Tu n'a pas le choix ! S'écria le scientifique, énervé.
Spirit, déchainé mais hésitant, fit un pas en avant, tout en criant;
- Et pourquoi n'aurions-nous pas le choix ?!
L'homme s'empara de sa bille et tendit le bras en direction du visage de Spirit;
- Parce que...

Il n'eut même pas le temps de terminer sa phrase que la porte d'entrée s'ouvrit brutalement en se fracassant contre le mur. Un homme grand, vêtu de cuir noir, à l'allure imposante et au regard ferme, entra dans la pièce. Sa lourde botte aux armatures métalliques s'enfonça dans la moquette dans un bruit assourdit, faisant presque craquer le sol. Sa main cuirassée tenait une laisse, et, à son extrémité, un Feunard marchait élégamment. Le collier de pic accroché au cou de l'animal s'entrechoquait avec la corde d'acier, émettant de petits sons métalliques.
Cette sombre chevelure bouclée et ce regard posé,
Cette apparence troublante,
J'avais beau le regarder encore et encore,
Boss m'était vraiment familier.
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