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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 7
Nom de l'œuvre : Amor (Recueil de one-shot) Nom du chapitre : What I did wrong
Écrit par Orube Chapitre publié le : 9/11/2011 à 12:53
Œuvre lue 13044 fois Dernière édition le : 9/11/2011 à 12:56
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What I did wrong






« Et le vainqueur est… »

Je n’ai jamais été aussi nerveuse en regardant Ruby concourir. Lui non plus, sans doute. Il faut dire que jamais les résultats n’ont semblé aussi serrés. C’est le dernier concours qu’il lui reste à remporter : niveau Master, catégorie Sang-Froid. Heledelle a été somptueuse, comme toujours. Mais les autres concurrents également.

S’il y a quelqu’un là haut qui nous écoute, faites qu’il gagne, s’il vous plaît, faites qu’il…

« Ruby ! »

Je laisse éclater ma joie d’un grand cri. Les gens les plus proches de moi me dévisagent, je n’y porte pas attention et je me joins à la foule pour applaudir. Il l’a fait, il a réussi. Il a remporté tous les concours d’Hoenn.

Sur scène, Ruby est totalement déconcerté, comme s’il n’arrivait pas à y croire. Il n’esquisse pas le moindre sourire avant la remise du Ruban, ainsi que celle du foulard, symbolique d’une victoire dans la salle de concours la plus réputée de la région.






« Félicitation ! je m’exclame jovialement.

-Merci, il me répond, à la fois gêné et content.

-On fête ça, ce soir ?

-Ah ? D’accord, mais comment ?

-Il y a un festival sur le bord de mer, je lui dis. J’ai vu une affiche au centre pokémon.

-Vraiment ? sourit-il. Ça a l’air bien.

-Tu as un yukata ? j’interroge.

-Euh, là sur moi ? Non, c’est pas le premier truc que je pense à mettre dans un sac de voyage, il rétorque.

-Alors allons en acheter ! Je suis sûre qu’ils en vendent au centre commercial !

-Sapphire, c’est cher…

-On a assez d’argent pour ça ! »

Je l’attrape par le bras et l’entraîne avec moi sans lui laisser le choix.






« Et celui-ci, tu en penses quoi ? »

Je brandis un magnifique vêtement de coton bleu ciel, orné de Poissirène. La vendeuse, à côté de moi, hoche la tête pour me signifier que c’est un bon choix, comme elle l’a fait pour les six autres modèles que j’ai montrés à Ruby.

« Je préférais l’autre… »

Il a l’air un peu fatigué. Pourtant, d’habitude, quand on fait du shopping, il est le premier à trouver les meilleurs produits. Ceci dit, peut-être qu’il supporte mieux de faire des achats pour ses pokémon que de devoir s’improviser spécialiste de mode vestimentaire.

« Celui avec les Tylton ?

-Oui. Celui-là était vraiment joli.

-Je vais l’essayer, alors », j’annonce.

La vendeuse me suit en cabine pour m’aider à m’habiller, et ce n’est pas un mal. J’avais oublié à quel point enfiler un yukata prenait du temps, surtout s’agissant de nouer l’obi, la ceinture. Je me rappelle, petite, j’allais avec mes parents au festival de Rosalia. Maman passait des heures à m’habiller et me maquiller, mais au final, le résultat était incroyable : j’étais moi, mais sans l’être. Je devenais une autre personne, infiniment plus jolie.

« Oh…

-Ça vous va très bien », fait la vendeuse sans que son sourire change de nature.

Je sors pour demander son avis à Ruby. Occupé à chercher un yukata tout simple à se mettre ce soir, il ne me voit pas tout de suite, mais lorsque son regard se pose sur moi, j’ai la satisfaction de voir ses yeux changer du tout au tout. Il me détaille un moment sans mot dire, puis lâche enfin, sans autre commentaire :

« Tu le prends ? »

Après avoir vu sa réaction, je n’hésite pas une seconde.

« Ne mettez pas l’obi, je dis à la vendeuse.

-Tu ne le prends pas ? s’étonne Ruby.

-Il est beau, mais c’est un peu cher, pour une soirée, je m’explique, un peu déçue tout de même de devoir me montrer raisonnable.

-Très bien, répond la vendeuse.

-A mon tour d’essayer. »

Ruby disparaît à son tour dans la cabine.

Il en ressort quelques minutes plus tard, habillé normalement.

« Tu ne me montres pas ? je lance.

-Tu auras tout le temps de voir ce soir, se moque-t-il. Il n’a rien de particulier, ce yukata, de toute façon. Vous avez plus de choix, vous, les filles.

-Tu aurais pu me faire voir quand même, je marmonne.

-Ce soir ! » claironne-t-il.






Le soir se fait attendre. Dans mon impatience, je m’habille une bonne heure à l’avance, juste pour avoir quelque chose à faire. J’y passe un peu de temps, mais c’est plus facile quand il n’y a pas l’obi à nouer correctement dans le dos. Je suis capable de le faire toute seule.

En ressortant de la salle de bain, je dis :

« Tu peux y aller, Ruby ! »

Il rit, et me lance :

« Je suppose que je n’ai pas le choix ?

-Dépêche-toi, j’ordonne avec un sourire.

-D’accord, d’accord. »

En un rien de temps, Ruby réapparaît en tenue. Comme il l’avait dit, son yukata est très simple, entièrement rouge avec seulement quelques rayures blanches.

« Qu’est-ce que tu en penses, alors, miss-je-ne-veux-pas-attendre ? »

J’en pense que garder son bonnet alors qu’on porte un vêtement traditionnel, c’est à la limite du ridicule.

« Pour l’amour du ciel, retire-moi ça. »

Je joins le geste à la parole et tire sur l’extrémité de son bonnet blanc.

J’avoue que j’ai effacé l’épisode de Vermilava de ma mémoire. Il s’est passé beaucoup de choses depuis, et mon esprit à tendance à ne sélectionner que le meilleur pour oublier ce que je n’ai pas aimé. Je n’avais vraiment, vraiment pas l’intention de le blesser.

Pourtant j’ai réussi. Et au-delà de ce que j’aurais pu imaginer.

« Qu’est-ce que… »

C’est la première fois que je le vois sans, et tout à coup, je comprends la raison de son comportement.

Tout le long de son front s’étale une large balafre, impossible à cacher autrement.

« Comment tu t’es fait ça ? »

Mais Ruby ne me répond pas. Il récupère son bonnet d’un geste sec, et hurle :

« Est-ce que ça t’arrive, de temps en temps, de respecter les autres ?! »

Vexée, je recule.

« Ça veut dire quoi, ça ?

-Tu sais très bien ce que ça veut dire, Sapphire. Tu savais que je ne voulais pas que tu touches à ça, je te l’avais déjà montré, non ? C’est comme pour tes parents, c’aurait été tellement plus simple de leur parler franchement du fait que tu voulais partir essayer de participer à la ligue pokémon, mais non, il a fallu que tu t’enfuies de chez toi, sans réfléchir aux conséquences ! Tu ne penses vraiment qu’à toi, hein ?! Peu importe ce que les autres ressentent, il faut que tu obtiennes ce que tu veux. C’est exaspérant ! »

Ruby frappe là où ça fait mal, et il le sait. Mais ce n’est pas ce qui l’en a empêché.

Furieux, il réunit ses affaires et les jette en vrac dans son sac.

« Qu’est-ce que tu fabriques ? je m’exclame.

-Ça se voit, non ? Je fais mon sac. »

Il remet son bonnet, prend son sac et ouvre la porte.

« Où est-ce que tu vas ? »

Il ne prend même pas la peine de me répondre et claque la porte derrière lui.

Hébétée, je voudrais le poursuivre, mais mes jambes restent irrémédiablement immobiles.

« C’est pas vrai… je murmure pour moi-même. Je ne me fiche pas de ce que pensent les autres, c’est pas vrai… »

Mon nez me brûle, et je prends mon visage dans mes mains pour pleurer.






Je me réveille le lendemain, toujours en yukata, dans la chambre du centre pokémon, seule. Je ne croyais pas vraiment que Ruby reviendrait, de toute façon, mais c’est tout de même douloureux d’avoir à le constater.

Je me change, pour remettre mon ensemble habituel. Je prends tout de même le temps de plier mon yukata, qui malgré le prix qu’il m’a coûté ne m’a servi à rien. Mon sac prêt, je vais dans la salle de bain pour vérifier que je n’y ai rien oublié. Le sac du yukata de Ruby est resté sur le lavabo. Je le prends, pensant le jeter, mais il reste quelque chose dedans, alors j’y jette un œil.

Le sac contient l’obi que j’ai essayé la veille mais que je me suis résolue à ne pas prendre pour faire des économies.

Ruby l’a acheté.

D’un coup, je sens les larmes monter à nouveau, mais je me retiens. Ce n’est plus la peine de pleurer. Ça ne fera en rien changer les choses.

Je glisse mon yukata dans le sac en papier, qui trouve lui-même une place dans mon sac de voyage. Quelques minutes plus tard, je suis partie.






Je prends le temps d’un détour par le centre commercial, et fait des réserves en vue de mon prochain match d’arène, à Algatia. Puis, vérifiant l’heure, je paie aussi vite que possible et me rend en courant vers le port pour prendre le seul ferry de la journée.






A nouveau, je suis en route. Mais cette fois-ci, je suis seule. Et je le resterais.






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