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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 10
Nom de l'œuvre : Amor (Recueil de one-shot) Nom du chapitre : Amor (seconde partie)
Écrit par Orube Chapitre publié le : 13/11/2011 à 13:50
Œuvre lue 13042 fois Dernière édition le : 13/11/2011 à 13:50
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Amor (seconde partie)






Aurore et Ruby se tenaient face à face, à côté du pont d’embarquement. La jeune fille l’avait accompagné jusqu’à Joliberges, à la fois pour le remercier et aussi pour retarder le moment où elle rentrerait à Bonaugure.

« Tu n’étais pas obligée de venir me dire au revoir, lui fit Ruby. Je t’ai dit que j’avais ce qu’il fallait pour trouver ma route moi-même. »

Il tapota son Navigateur Pokémon.

« Tu retournes à Hoenn ? interrogea-t-elle. Je croyais que tu devais te rendre chez Fargas. Je sais que c’est de ma faute, si tu n’as pas pu, mais…

-Tss tss. Laisse ça, ordonna-t-il. Mais c’est aussi de ta faute si je rentre à Hoenn.

-Pourquoi ça ?

-Disons que tu m’as fait réfléchir à quelque chose d’important », répondit-il simplement.

Aurore tenta d’en savoir plus, mais Ruby se contenta de lui tendre la main. Vaincue, Aurore la serra avec un sourire.

« Rentre bien. J’espère que tout ira bien pour toi, dans tout ce que tu veux, lui souhaita-t-elle.

-Merci », dit-il.

Puis, sans lâcher sa main, il ajouta :

« Je suis heureux pour toi. »

Elle ferma les yeux et rougit.

« C’est gentil. »

Ruby monta sur le pont, et se retourna une dernière fois pour adresser un signe de la main à Aurore.

Le bateau leva l’ancre vers Hoenn.



A présent, il était temps pour Aurore de rentrer.

Que pourrait-elle bien dire ? « Tu m’as manqué » ? Ça ne correspondait même pas à la moitié de ce qu’elle avait pu vivre et ressentir pendant tout ce temps. « Je suis contente que tu sois là » ? Ça aussi, c’était un euphémisme.

Mal à l’aise, elle s’arrêta dans une cabine téléphonique et composa le numéro de Louka. On décrocha, et une voix féminine demanda :

« Bonjour ! Qui est à l’appareil ?

-Bonjour madame, ici Aurore, est-ce que je pourrais parler à Louka, s’il vous plaît ?

-Je suis désolée, mais il vient juste de partir à Bonaugure, chez un ami. Il ne rentrera que ce soir. Vous voulez laisser un message ?

-Non, merci. Je vais aller directement à Bonaugure. Au revoir, et merci !

-De rien. Au revoir ! »

Le « bip » du téléphone dura longtemps, Aurore ne raccrocha le combiné qu’après avoir pris la ferme décision de se rendre directement chez Enzo, quoi qu’il puisse se passer.



Devant l’entrée de sa maison, elle réalisa à quel point elle s’était trompée en pensant que si ce jour devait avoir lieu, il serait le plus beau de son existence. A vrai dire, c’était beaucoup plus difficile que ce qu’elle avait imaginé. Comment réagirait-elle si c’était lui qui ouvrait la porte ?

Cette dernière question fut inutile, puisque ce fut la mère d’Enzo qui l’accueillit.

« Aurore, murmura-t-elle. Louka t’a mise au courant, je suppose ? »

Elle avait d’énormes cernes sous les yeux, et Aurore la soupçonna de n’avoir plus dormi depuis que son fils était de retour.

« J’ai appris la nouvelle à la télévision, précisa Aurore. Louka n’avait aucun numéro auquel me contacter.

-C’est vrai que ta mère m’a raconté que tu avais voyagé à Kanto et Johto, ces derniers temps. Je croyais que tu avais abandonné l’idée d’être dresseuse ?

-C’est le cas. »

Les deux femmes se regardèrent un moment sans se comprendre, puis la mère d’Enzo s’écarta et dit :

« Les garçons sont dans la chambre d’Enzo. »

Aurore se dirigea vers les escaliers sans un mot.

Dans le couloir à l’étage, elle s’arrêta. Ce n’était pas possible, elle n’était pas prête. Et pourtant, presque mécaniquement, elle frappa à la porte de la chambre, avant de l’ouvrir.



Comment avait-elle pu oublier autant de chose, pendant l’année qui venait de s’écouler ?

L’image d’un visage, l’intensité d’un regard, un détail auquel on faisait toujours attention avant peuvent-ils s’effacer si vite ?

Et ce parfum, qu’elle avait toujours inconsciemment ignoré, après tout ce temps, lui sautait à la gorge et lui donnait envie de pleurer.

C’était son odeur, mais c’était surtout sa présence.



Incapable de bouger, Aurore continua de fixer Enzo, dont le visage s’était figé à la vue de la jeune fille. Voyant qu’elle restait immobile, il s’avança vers elle, et avec une hésitation perceptible, il l’entoura de ses bras et l’attira contre lui.



Louka les contempla un moment, aussi ému que ses amis par ces retrouvailles. L’un et l’autre semblaient ne plus pouvoir se lâcher, ni bouger. Louka remarqua qu’Aurore tremblait. Il se remémora cet instant, un an plus tôt, où il avait réalisé en voyant le visage de la jeune fille, ce qui était arrivé à Enzo. Tous trois avaient, avec le temps, appris à former un trio soudé, malgré leurs énormes différences de caractère. La disparition d’Enzo avait ébranlé Louka, il n’y avait pas d’autres mots. Mais à ce moment-là, il n’avait pas eut le droit de le montrer. Sinon, personne n’aurait été là pour relever Aurore et l’obliger à continuer.

Ils auraient tout le temps de se retrouver. Des jours, des mois entiers. C’était la dernière chose qu’il pouvait faire pour elle, elle qui était la première personne à le considérer avec respect, alors qu’il se démenait tant bien que mal pour devenir un dresseur digne de ce nom. Elle était bien meilleure que lui, mais pour autant jamais elle ne l’avait méprisé, contrairement à la plupart des gens qu’il avait rencontrés.

Alors, en silence, il sortit de la chambre, descendit saluer la mère d’Enzo et rentra à Littorella.



Aurore et Enzo s’étaient assis sur le rebord de la fenêtre de la chambre. Main dans la main, Aurore lui expliquait tout ce qui s’était passé, depuis l’apparition de Dialga et Palkia jusqu’à sa rencontre avec Ruby, à Ecorcia.

« Je ne comprends pas, murmura Enzo. Pourquoi relâcher tous tes pokémon ? »

Aurore grimaça à cette question, mais répondit malgré tout avec franchise :

« Je n’avais plus envie de me battre. Je n’étais même plus en état de m’occuper d’eux correctement. Alors je me suis dit que dans ces conditions, il valait mieux que je leur redonne leur liberté.

-Et Pachirisu ?

-Il n’est jamais parti, même s’il n’a plus de pokéball.

-Où est-il, là ?

-Avec ma mère, à la maison. »

Enzo ferma les yeux.

« J’ai du mal à imaginer à quel point ça a dû paraître long pour vous… reconnut-il. J’ai l’impression de n’avoir dormi qu’une nuit. Je crois que je t’ai vue, avoua-t-il. En rêve, dans les ruines de Célestia. »

Il vit Aurore rougir, et ajouta, tout à coup :

« Au fait, je dois m’excuser ! »

Aurore leva vers lui un regard interrogateur. Il était visiblement gêné de ce qu’il avait à dire, mais continua tout de même :

« Par rapport à ce que j’ai fait avant que… avant de disparaître. Je n’aurais pas dû faire ça, c’était déplacé de ma part.

-Ah. »

Le visage d’Aurore se ferma.

« Tu l’as fait sans réfléchir ? grommela-t-elle.

-Non, ce n’est pas ça… »

Il détourna la tête pour ne pas avoir à soutenir le regard de son amie.

« C’est juste que… Je pensais vraiment que c’était fini. Alors, comme je savais que je n’aurais plus jamais l’occasion de… de… »

Il s’arrêta, écarlate et incapable de terminer.

Aurore, tout aussi mal à l’aise que lui, se leva et l’entraîna vers la porte.

« Qu’est-ce qu’on fait ? demanda-t-il.

-Tu verras. »



Elle l’emmena jusque sur la rive du Lac Vérité, là où ils avaient passé quasiment toute leur enfance à jouer ensemble.

« Tu te souviens de la première fois où nous nous sommes rencontrés ? questionna Aurore.

-Un peu, j’ai failli mourir ce jour-là, lui rappela Enzo.

-C’est parce que tu fonces toujours sans réfléchir, répliqua Aurore en esquissant un sourire.

-Je ne suis pas comme ça ! se défendit Enzo. En tout cas, je ne le suis plus.

-Bien sûr, bien sûr…

-Mais si je te dis que… »

Aurore ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase. L’imitant, elle l’attrapa par le nœud de son écharpe pour l’attirer vers elle et l’embrassa. Enzo, agréablement surpris, ferma les yeux pour profiter pleinement de l’instant, qui lui parut trop court.

Aurore recula, et le fixant droit dans les yeux, elle dit :

« Je t’aime, Enzo. »

Il rougit encore plus, si c’était possible.

« Je… je n’aurais jamais cru pouvoir te le dire un jour, tu sais, précisa-t-elle. Alors… Même si pour toi, c’est différent, s’il te plaît… Attends juste un peu, avant de le dire. Juste un peu. »

Elle eut un faible sourire et détourna les yeux vers le lac.

« J’espère que Créfollet va bien, chuchota-t-elle.

-Je suis sûr que c’est le cas », lui dit Enzo.

Il passa ses bras autour des épaules de la jeune fille et vint appuyer sa tête au creux de son cou.

« Tu sais quoi, Aurore ? Tu auras beau dire tout ce que tu veux, mais ça ne fait jamais que deux fois que tu me sauves la vie.

-Tu aurais fait la même chose à ma place, murmura-t-elle.

-Peut-être. Mais en tout cas, cette fois, je peux le dire haut et fort. »

Il la serra un peu plus fort contre lui, et elle posa sa main sur le bras du jeune homme pour répondre à son étreinte.

« Tu es vraiment mon porte-bonheur. »





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