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Lecture du chapitre 1 | |
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Nom de l'œuvre : Il s'appelait Nigel | Nom du chapitre : Chapitre 1 - La Cérémonie de la Répartition |
Écrit par Orube | Chapitre publié le : 11/2/2009 à 19:44 |
Œuvre lue 8170 fois | Dernière édition le : 24/2/2009 à 20:37 |
Chapitre 1 - La Cérémonie de la Répartition La grande salle était telle qu´on me l´avait décrite : des murs de pierre qui s´élevaient sur plusieurs dizaines de mètres jusqu´au faux ciel, quatre longues tables pour chacune des quatre maisons, disposées côtes à côtes en face d´une cinquième table destinée aux professeurs. Tous les élèves â€"sauf nous, les premières annéesâ€" étaient déjà assis, et maintenant que le professeur Londubat avait ouvert la porte, ils nous regardaient comme des bêtes curieuses. J´eus une terrible envie de me cacher. Autour de moi, les autres nouveaux semblaient tous à peu près dans le même état d´esprit. Etait-il vraiment nécessaire que la cérémonie de Répartition se déroule devant tous les autres élèves ? Vieille coutume stupide... Nous nous dirigeâmes jusque devant la table des professeurs, à gauche du tabouret où était posé le Choixpeau magique. Est-ce que je tremblais ? Aucune idée, mais j´étais tellement angoissée que cela n´aurait pas été étonnant. Le professeur Londubat commença l´appel. « Adal, Clarence ! » Un garçon brun, grand et à l´allure sportif s´avança. Il prit le Choixpeau et le posa sur sa tête. Aussitôt, ce dernier s´écria : « Serpentard ! » Clarence, guidé par les ovations qui s´élevaient de la table toute à droite, alla s´asseoir. « Benry, Suzy ! » Cette fois-ci, ce fut une fille au visage constellé de tâches de rousseur qui alla essayer le Choixpeau. Il mit plus de temps à se décider, puis finit par opter pour Serpentard également. « Bones, Fylomène ! » Le professeur Londubat adressa un léger sourire à la fille aux longs cheveux châtains qui se détacha du groupe des première année. J´avais entendu dire dans le train qu´il s´agissait de sa nièce, mais jusqu´à maintenant, je n´avais pas été entièrement convaincue. Il y avait beaucoup d´élèves qui se revendiquaient comme le fils d´untel ou d´unetelle. Le plus généralement, les cibles de ces fausses rumeurs étaient soit les professeurs soit des personnes célèbres. Sans doute cela aidait-il à avoir très vite un groupe d´amis autour de soi. Ou alors, un groupe de profiteurs, selon les cas. Je n´avais vu qu´un seul garçon dont j´étais sûre qu´il disait la vérité quant à son père. Justement, on l´appelait. « Finch-Fletchey, Sean ! » Il était le fils du professeur de défense contre les forces du mal, et cela ne faisait aucun doute pour personne maintenant qu´on les avait vus tous les deux proches l´un de l´autre, car ils ne cessaient de se lancer des regards. Le père se voulait sans doute rassurant mais le fils n´avait quant à lui qu´une seule envie, c´était que son père ne fasse pas attention à lui, comme s´il avait été un élève ordinaire. « Poufsouffle ! » décida le Choixpeau. La cérémonie de la Répartition se poursuivit tandis que j´admirais le faux ciel. C´était encore ce qui m´aidait le mieux à me calmer. Je tournai tout de même les yeux lorsque j´entendis que l´on appelait le nom de Malefoy. J´avais déjà entendu parler de cette famille des milliers de fois, et ce n´était pas vraiment pour me recommander d´aller dîner chez eux le dimanche. Ils n´étaient pas vraiment réputés pour être des gens fréquentables, et leur renommée en avait encore pris un coup lorsque l´on avait appris officiellement que Lucius Malefoy avait été un mangemort. Malefoy était extrêmement pâle. Je me demandai si c´était sa couleur naturelle renforcée par l´angoisse causée par la cérémonie de la Répartition ou uniquement l´effet du stress. Ou plus simplement encore, s´il était toujours comme ça. Ses cheveux aussi étaient privés de couleur. Ils me firent penser à la lune les soirs d´été sans nuage. Il s´assit sur le tabouret et enfila le Choixpeau. A tout moment, je m´attendais à entendre la voix magiquement amplifiée du Choixpeau rugir : « Serpentard ! » à travers la salle, mais il ne se passait rien. Je vis que Malefoy avait les mains crispée sur le tabouret. Tout le monde m´avait dit que les Malefoy étaient tous passés par Serpentard, je fus donc étonnée de voir le Choixpeau hésiter ainsi. Le professeur Londubat commençait à s´impatienter, lui aussi. Je me l´imaginai en train d´arracher le Choixpeau à Malefoy et de lui ordonner de se rendre sans attendre à la table des Serpentards. En tout, nous patientâmes quatre minutes. Dit ainsi, cela semble peu, mais je songeai que pour le pauvre Malefoy, cela devait paraître une éternité. « Bon, puisqu´il en est ainsi, soupira le Choixpeau, je ne vois pas d´autre solution. » Le silence se fit durant une petite seconde, mais nous avions déjà tant attendu que la moindre absence de parole se faisait durement ressentir. « Serdaigle ! » déclara le Choixpeau. Tout le monde resta incrédule, les professeurs compris. Serdaigle ? Que diable allait donc faire un Malefoy à Serdaigle ? Le professeur Londubat était tout autant étonné que nous, mais il avait un grand sens des responsabilités. La Répartition reprit donc dès que Malefoy eut reposé le Choixpeau sur le Tabouret. « McVince, Erin ! » Personne à part moi, sans doute, ne fit vraiment attention à elle, tous les regards étaient encore tournés vers Malefoy. Elle dégageait pourtant quelque chose de spécial, avec ses longs cheveux blond platine qui ondulaient dans son dos et son regard bleu clair. « Gryffondor ! » Quelques applaudissements polis s´élevèrent de la seconde table en partant de la gauche. Le normal n´était pas encore complètement revenu. Les noms continuèrent de s´égrener, pour enfin arriver à moi. « Stowell, Myra ! » Je marchais d´un pas de robot vers le tabouret. Ma démarche était si artificielle que pour une fois, je n´eus pas besoin de remettre mes couettes basses devant mes épaules. Toute raide, je m´assis face aux quatre tables et je mis le Choixpeau magique. Je le penchai un peu en avant pour qu´il cache mes yeux et m´empêche de constater que plusieurs centaines d´élèves avaient les yeux rivés vers moi. « Serdaigle ! » affirma le Choixpeau, comme je m´y attendais. J´esquissai un sourire et me rendis à ma table. Je m´assis entre Malefoy et un élève de quatrième ou cinquième année, environ. Je me tournai vers Malefoy pour lui demander son prénom, mais la façon dont il observait son verre vide sans ciller me fit comprendre qu´il n´avait sans doute pas envie qu´on lui pose des questions. D´ailleurs, tous les gens autour de moi s´abstenaient de le faire. Le banquet ne tarda pas à commencer, et les quelques paroles du directeur, le professeur Flitwick, ne marquèrent pas beaucoup les esprits. Il y avait de tout à manger : des pommes de terre, des haricots verts, des betteraves, du bourguignon â€"auquel je m´empressai de goûter car j´adorais la cuisine françaiseâ€" du saumon... Et tellement d´autres choses dont je ne suis pas sûre de connaître le nom. Au dessert, j´étais terriblement tentée par le riz au lait, mais j´avais aussi l´impression que si j´avalais la moindre miette supplémentaire, j´exploserais. Je finis par prendre malgré tout une petite cuillère de riz ; par chance, je n´eus pas à le regretter. Quand le banquet prit fin, le professeur Flitwick nous souhaita bonne nuit et pria les préfets de nous raccompagner dans nos dortoirs respectifs. La salle commune de Serdaigle se trouvait au sixième étage, au sommet d´un escalier en colimaçon si étroit que nous, les première année, n´osions passer qu´à un seul à la fois, de peur de gêner les autres, ou pire, de les faire tomber. Les plus grands se moquaient de nous et montaient parfois à trois de front. Dans une semaine, disaient-ils, nous serions habitués. Enfin, nous arrivâmes face à une grande porte de bois à laquelle était accroché un heurtoir en forme d´aigle. Le préfet frappa et une voix de femme lui demanda alors : « Quel est le nom de la potion servant à arracher la vérité à quelqu´un ? » C´était une question facile, et je me demandai pourquoi elle la posait. Puis, tout autour de moi, je me rendis compte que beaucoup ne savaient pas. Ils étaient sans doute de naissance moldue. On en avait tellement parlé lors des jugements des anciens mangemorts ! « C´est le Veritaserum, répondit simplement le préfet. -Exact », fit la voix. La porte s´ouvrit. « Qu´est-ce qui se passe si on ne sait pas répondre à la question ? demanda alors Yann Stone. -Tu restes dehors et tu attends que quelqu´un arrive avec la bonne réponse. S´il y a quelqu´un dans la salle commune, normalement, il peut t´ouvrir, mais c´est mieux d´attendre que quelqu´un réponde à la question, comme ça, tu as appris quelque chose. -Ça veut dire que si on n´a pas de chance, on peut rester pendant des heures devant la salle sans pouvoir entrer ? -C´est un peu ça, mais ne t´inquiète pas. Ça n´arrive quasiment jamais. » J´aimais bien le « quasiment » dans la phrase. C´était déjà trop. Aux yeux de Yann aussi, apparemment. Nous franchîmes le seuil de la salle commune de Serdaigle. Dès la première seconde, je sus que j´allai me plaire ici. La pièce était d´un style épuré, les meubles simples et souvent contre le mur pour ne pas gêner le chemin. Presque tout était bleu, d´un bleu qui oscillait entre l´indigo et le bleu marine. Je remarquai aussi que les rares motifs étaient couleur bronze. Les coutures apparentes des fauteuils, par exemple. Les vitraux étaient assez grands et la pièce était par conséquent très lumineuse. « Les filles, votre dortoir est à gauche, c´est la deuxième porte. Celui des garçons est tout en haut de l´escalier, nous informa le préfet. Vous devrez être à huit heures dans la grande salle afin que l´on vous distribue vos emplois du temps. Des questions ? » Quelques banalités, comme l´emplacement de la salle de bains et l´heure du couvre-feu. Je ne m´attardai pas et j´allai me coucher. Le dortoir était aussi agréable que la salle commune. Il comportait six lits à baldaquins. Les draps et les rideaux, bien entendu, étaient bleus. Au fond de la pièce, il y avait un grand placard devant lequel étaient posées six valises. Je me demandai vaguement si c´était une coïncidence que le nombre de lits et de valises correspondent ou si quelqu´un avait ajouté ou supprimé un lit afin que le compte soit exact. Je laissai ma valise là ou elle était, n´en sortant que ma chemise de nuit, puis je me laissai tomber à plat dos sur mon lit et m´endormis sans même prendre le temps de me glisser sous les couvertures. |
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