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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 2
Nom de l'œuvre : Il s'appelait Nigel Nom du chapitre : Chapitre 2 - Premier jour de cours
Écrit par Orube Chapitre publié le : 12/2/2009 à 19:52
Œuvre lue 8171 fois Dernière édition le : 24/2/2009 à 20:37
Chapitre 2 - Premier jour de cours

Je ne dormis pas très bien. Au bout de quelques heures, le froid m´avait réveillée, coupant ma nuit quand il ne le fallait pas. Au matin, je me sentais presque aussi épuisée que la veille. Malgré tout, je n´eus d´autre choix que de me lever, d´enfiler mon uniforme ainsi que ma robe et de ma rendre dans la grande salle. Même en me dépêchant, j´étais l´une des dernières. Je dus m´asseoir avec des élèves beaucoup plus âgés que moi auxquels je n´osai pas adresser la parole et qui ne me lancèrent pas un regard.

Les professeurs firent le tour des tables afin de distribuer les emplois du temps à chacun. Je constatai alors que la directrice de Serdaigle était le professeur Sinistra. Bien qu´il n´y ait aucune bonne raison à cela, j´en fus contente : j´adorais tout ce qui avait trait à l´astronomie. Malheureusement, les cours n´avaient pas lieu souvent étant donné qu´ils devaient se dérouler à partir de minuit. Il me tardait de pouvoir grimper en haut de la tour d´astronomie pour pouvoir observer les planètes et les étoiles de mes propres yeux !

En premier lieu, j´avais cours de sortilèges. Mon professeur s´appelait Mr Hyonner. Il avait un visage sympathique lorsque je le vis au cours du déjeuner, mais dès que je fus entré dans sa classe, je compris que même s´il paraissait gentil, il était aussi une de ces personnes qui parviennent à maintenir le silence sans effort.

Ne connaissant absolument personne, je m´installai au hasard à côté d´une fille de Serpentard. Elle m´adressa un sourire en réponse à la question silencieuse qu´exprimait mon regard : « Est-ce que je peux m´asseoir ici ? »

Je fus vite déçue d´entendre le professeur Hyonner nous dire que nous n´allions pas pratiquer avant au moins deux semaines. Il comptait d´abord nous apprendre les gestes de base. Je songeai qu´il ne nous fallait pas des heures pour réussir à tourner le poignet, mais d´autres élèves m´assurèrent que ce n´était pas si simple que cela en avait l´air. Le geste devait être parfait, ainsi que notre prononciation quand nous disions la formule. D´où l´utilité de déjà commencer à les apprendre également.

Ensuite, il y eut le cours de botanique. Le professeur Londubat, lui, ne semblait pas avoir beaucoup d´autorité, mais nous n´étions pas encore habitués à Poudlard et aux cours, le silence se faisait d´autant plus facilement que tout ce que l´on voyait nous fascinait.

Malefoy arriva en retard. Le professeur Londubat ne releva pas, mais il lui lança un drôle de regard, comme s´il se retenait de le réprimander. Il vint à côté de moi. Je le regardai une seconde, et je remarquai qu´il avait un bleu juste au dessus de la tempe.

« Comment est-ce que tu t´es fait ça ? demandai-je.

-Ça quoi ?

-Ça, fis-je en appuyant sur le bleu.

-Aïe ! Arrête ! C´est rien, je suis tombé dans les escaliers. J´étais en retard, alors j´ai couru, et là, les escaliers se sont mis à bouger... Ça m´a surpris.

-Ah bon... Excuse-moi, mais c´est quoi ton prénom, déjà ?

-Nigel.

-Moi c´est Myra. »

J´avais dis ça, mais j´avais l´impression qu´il n´en avait strictement rien à faire. Il ne parla plus du tout jusqu´à la fin du cours, et il fut l´un des premiers à sortir.

C´était déjà l´heure du déjeuner. Sans lui demander son avis, je m´installai à côté de Nigel. Il me regarda froidement et me lança :

« Pourquoi est-ce que tu viens là ?

-Parce que je n´ai pas envie d´aller ailleurs, rétorquai-je. Pour l´instant, tu es la seule personne dont je connaisse le nom et avec j´ai au moins échangé un mot.

-Tu devrais essayer de discuter avec les filles de notre classe. On ne peut pas dire qu´elles soient timides, au pire, elles parleront pour toi.

-Peut-être plus tard, mais pour l´instant, je suis là, alors autant que je te parle à toi, non ?

-Et si je n´ai rien à dire ?

-Dans ce cas, je parlerai pour toi », fis-je en copiant sa réplique avec un sourire.

Nigel Malefoy, comme il me l´avait fait remarquer, n´était pas quelqu´un de bavard et il n´avait pas l´intention de faire le moindre effort. Il consentit cependant à répondre à mes questions les plus simples, sans pour autant entrer dans les détails.

« Ça te plaît, toi, d´être à Poudlard ?

-Oui et non.

-Oui et non ? Pourquoi ? Parce que tu ne voulais pas être dans cette maison ?

-Si.

-J´aurais pensé qu´on t´enverrait à Serpentard... »

Je me retins d´ajouter : « Comme toute ta famille. »

« Tout le monde croyait ça, acquiesça-t-il avec un sourire sarcastique.

-Tu ne voulais pas être à Serpentard, donc, si tu es content d´avoir été envoyé à Serdaigle ? » en conclus-je.

Il hocha la tête mais se dispensa de m´expliquer plus en profondeur. Je terminais mon repas dans le silence le plus complet.

Quand il se leva, je n´osai pas le suivre, bien que je n´eûs pas envie de rester seule.






Après le déjeuner, il n´y avait plus que la défense contre les forces du mal. Le cours se déroulait avec les élèves de Poufsouffle. Je revis donc à cette occasion le fils du professeur Finch-Fletchey, Sean. Il avait l´air très anxieux. Pas étonnant. Je tentai de m´imaginer dans la même situation que lui. A coup sûr, si mon père était mon professeur, il exigerait plus de moi que des autres élèves. C´était évident.

Et c´est exactement ce qui se passa.

Sean fut le premier à être interrogé. Et bien que je n´eût à parler de toute l´heure, lui dut expliquer à tous les élèves de naissance moldue à quel point la défense contre les forces du mal était importante. Il fallut également qu´il nomme les principaux sorts de protection, dont je ne connaissais même pas l´existence.

Il ressortit de la salle encore plus déprimé qu´il n´y était entré. Pour lui, les sept années à venir s´annonçaient plutôt mal.

J´avais failli ne pas remarquer que Nigel n´était pas venu en cours, cet après-midi.

Piquée une fois de plus par la curiosité, j´allai traîner du côté de l´infirmerie. C´était encore la seule raison légitime pour laquelle les élèves avaient le droit de manquer la classe.

Je m´approchai de la porte, et après m´être assurée qu´il n´y avait aucun bruit à l´intérieur, j´ouvris délicatement, de façon à ne produire absolument aucun son.

Nigel était là.

Il était allongé dans l´un des lits de fer, la tête tournée vers le côté opposé à la porte. Est-ce qu´il s´était rendu compte que j´étais entrée ?

Bien que je ne fus pas certaine d´en avoir le droit, j´entrai et m´approchai de son lit. Je me penchai par-dessus lui pour voir s´il dormait. Visiblement, non, car il sursauta en me voyant.

« Qu´est-ce que tu fabriques ici ?! s´exclama-t-il.

-Je me demandais où tu étais.

-Tu comptes me suivre tout le temps comme ça ?

-Tant que je n´aurais trouvé personne d´autre à qui parler, oui », répliquai avec malice.

Il soupira.

« Pourquoi est-ce que tu as atterri là ? l´interrogeai-je. Tu es encore tombé dans les escaliers ?

-Oui.

-Tu es vraiment maladroit, non ?

-Non. »

J´en avais assez de cette façon qu´il avait de répondre aux questions sans s´expliquer. J´étais encore plus perdue après avoir obtenu ma réponse qu´avant.

« Quelqu´un t´a poussé ?

-Non. »

Je perdis patience.

« Tu es couvert de bleus ! Explique-moi pourquoi !

-Tu n´as pas besoin de savoir, à ce que je sache ! » répliqua-t-il.

Notre échange, trop bruyant, avait attiré Madame Pomfresh hors de son bureau.

« Tu n´as pas lieu d´être ici, jeune fille ! Retourne en cours !

-Ma journée est finie ! me défendis-je.

-Dans ce cas, vas dans ta salle commune et mets-toi à tes devoirs ! »

Je n´eus d´autre choix que d´obéir. Je sortis donc, tête basse, de l´infirmerie et je me rendis compte que je ne me rappelais plus comment on accédait à la salle commune de Serdaigle. Il ne me restait plus qu´à attendre que quelqu´un de ma maison passe pour lui poser la question.

Je sortis mes notes et me mis à les relire, assise par terre dans le couloir. Le temps s´écoulait lentement, et à force d´ennui, je revis même le mouvement du poignet que le professeur Hyonner nous avait appris.

Personne ne passait par ici. Je pris mon sac et j´allai dans le hall principal. La, il y avait plus de monde, mais je ne voyais toujours personne de ma maison.

« Qu´est-ce que tu fais ? » me demanda une voix flûtée.

Je levai les yeux.

Erin était penchée au dessus de moi, le visage fendu d´un grand sourire.

« Pourquoi est-ce que tu restes ici pour travailler ?

-Je ne sais pas comment retourner dans ma salle commune, lui expliquai-je. Et je n´ai absolument aucune idée de l´endroit où se trouve la bibliothèque.

-Ah. Moi aussi, j´ai du mal à m´y retrouver, avec tous ces couloirs et tous ces escaliers... Sans parler du fait qu´ils n´arrêtent pas de pivoter, c´est énervant, à la fin !

-Je suis sûre que même avec un plan de l´école, ce serait difficile.

-Tu as raison. Je peux rester avec toi ? J´ai fini ma journée et je ne sais pas quoi faire. »

Je m´empressai d´accepter. Enfin un peu de compagnie, et pour changer, quelqu´un qui allait participer activement à la conversation !

Erin me raconta qu´elle était d´une longue lignée de sorciers. Parmi ses ancêtres, elle comptait même des vélanes, ce qui expliquait sa beauté si particulière. Sa famille vivait en Norvège mais ils avaient décidé de l´envoyer à Poudlard malgré la distance, car c´était l´une des écoles de magie les plus réputées, de nos jours. D´ailleurs, j´étais contente de pouvoir y être moi aussi. Je n´avais guère eu le choix de choisir une bonne école : on m´avait envoyée dans celle qui était la plus proche de chez moi.

« Au début, j´ai été étonnée quand le Choixpeau a décidé de m´envoyer à Gryffondor. C´était la dernière maison où je me voyais arriver. Mais bon, de toute façon, ça m´est égal, tant que les élèves sont sympas, je peux m´habituer. Toi, tu es à Serdaigle ? »

Ce n´était pas vraiment une question, l´écusson de Serdaigle étant cousu sur ma robe de sorcier. J´en vins à me demander comment elle était arrivée là. Ma cravate, elle aussi, était aux couleurs de Serdaigle. De la même façon, elle était passée du gris au rayé bleu et bronze sans que je ne m´en aperçoive.

« Oui, je m´y attendais, en fait.

-Pourquoi ?

-L´une des seules choses que je sais bien faire, c´est étudier.

-Vraiment ? Dans ce cas, tu pourras m´aider ? m´implora-t-elle en joignant les mains. J´ai déjà du mal à comprendre ce que les profs nous racontent, alors je n´ose pas imaginer ce que ce sera dans deux mois !

-Pas de problème. Je te filerai un coup de main en cas de besoin, lui promis-je. Est-ce que tu sais si on a beaucoup de matières en commun ?

-Attends, on va regarder. »

Nous sortîmes nos emplois du temps afin de les comparer. Nous partagions les cours de métamorphose, de vol et de potions.

« Aïe, j´avais oublié qu´il allait falloir apprendre à voler sur un balai... remarquai-je.

-Moi non plus, ça ne me tente pas trop, mais bon, on n´a pas le choix. Il paraît que c´est beaucoup moins difficile que ça en a l´air. »

Le temps s´écoulait mais je n´y faisais plus trop attention. Je fus donc assez surprise quand je vis Nigel passer devant moi.

« Eh ! Attends, Nigel ! »

Il se retourna.

« Tu es sorti de l´infirmerie ?

-Ça se voit, non ? sourit-il.

-Ne pars pas sans moi ! Je ne sais plus comment retourner à la salle commune.

-Je n´y vais pas tout de suite. Tu as vu l´heure qu´il est ?

-Euh... non.

-C´est l´heure de manger, précisa-t-il en levant les yeux au ciel. Je vais dans la grande salle.

-OK, mais attends-moi quand même, je viens avec toi. Et ne t´avises pas de te sauver comme un voleur dès que tu auras fini de manger ! A plus tard, Erin.

-Oui, à plus. »

Je lui adressai un signe d´au revoir et je suivis Nigel dans la grande salle. Presque tous les élèves étaient déjà à table. Le dîner fut servi une poignée de secondes avant que Nigel et moi ne trouvions une place où nous asseoir.

Après le repas, Nigel me guida sans rechigner â€"une fois n´est pas coutume !â€" vers la salle de Serdaigle. Je fis cette fois-ci l´effort de bien mémoriser le trajet, afin de ne pas me retrouver de nouveau dans l´embarras.

« Qu´est-ce que tu fais ?

-Je vais me coucher, répondit Nigel.

-Déjà ?

-J´ai mal partout. Comme tu l´as dis, je suis couvert de bleus.

-Madame Pomfresh n´a pas pu arranger ça ? » fis-je, sceptique.

Il ne répondit pas mais m´adressa un drôle de regard, dont je ne pu déterminer s´il était hostile ou simplement curieux.

Nigel monta se rendit dans son dortoir.

Je sortis mes notes et je continuais de réviser. Ou tout au moins, j´essayais. A à peine vingt heures, j´allai moi aussi me coucher.
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