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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 6
Nom de l'œuvre : Il s'appelait Nigel Nom du chapitre : Chapitre 6 - Noël à Poudlard
Écrit par Orube Chapitre publié le : 19/2/2009 à 21:36
Œuvre lue 8175 fois Dernière édition le : 24/2/2009 à 20:40
Chapitre 6 - Noël à Poudlard

Je n´étais pas restée très longtemps chez moi, car ma mère préférait me savoir à Poudlard entourée de gens joyeux qu´à la maison où l´ambiance était bien pire que morne, même si nous faisions toutes deux des efforts pour ne pas trop parler de mon père.

De retour à Poudlard, la vie avait peu à peu repris son cours normal, sans que le souvenir de la mort de mon père ne me fasse trop souffrir, même s´il était omniprésent dans mon esprit.

Décembre était très vite arrivé, avec son lot de réjouissances : les vacances, les cadeaux, et la fête qui s´annonçait déjà dans l´enceinte des murs de Poudlard et même parmi professeurs pourtant soucieux de ne pas nous laisser partir sans avoir terminé tout le travail à faire. Une semaine avant les vacances, le professeur Londubat fit le tour des quatre tables de la grande salle pour noter le nom de tous les élèves qui resteraient à Poudlard. Je m´inscrivis, car ma mère avait décidé de passer les vacances chez mes grands-parents, et je n´avais pas franchement envie de l´accompagner.

« Tu restes là même pendant les vacances ? s´étonna Nigel. Je ne sais pas comment tu fais. Moi, je donnerai n´importe quoi pour partir tout de suite. J´en ai assez d´être coincé ici vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept.

-Ce n´est pas pire que de passer deux semaines chez mes grands-parents. Ma grand-mère, surtout, est insupportable. C´est une moldue, précisai-je, et elle ne supporte pas que l´on parle de magie sous son toit. Mon grand-père est obligé de vivre tout comme un moldu, juste parce qu´elle ne supporte pas qu´on fasse quelque chose qu´elle-même est incapable de faire sous ses yeux.

-Qu´est-ce que ça peut te faire ? De toute façon, je te signale que tu n´as pas le droit de te servir de la magie en dehors de Poudlard jusqu´à tes dix-sept ans.

-Oui, mais ça met ma mère hors d´elle de devoir éplucher les légumes à la main et de devoir laver le linge avec ses machines de moldus.

-Mais qu´est-ce que tu vas faire, pendant deux semaines ?

-Je ne sais pas trop. Peut-être que j´irai voir à quoi ressemble Pré-au-Lard à l´époque de Noël. Ou alors j´hibernerai pendant quinze jours. »

Nigel sourit.

Le même soir, les quatre sapins avaient été installés et les professeurs étaient occupés à les décorer. Certains élèves les aidaient, d´autre auraient apparemment bien voulu mais avaient été sans ménagement repoussés. Peut-être avaient-ils quelque chose à voir avec les débris de verre qui jonchaient le sol ?






La veille des vacances, Nigel était devant la porte du hall, sa valise à la main.

« Tu es vraiment sûre que tu ne vas pas t´ennuyer ? s´entêta-t-il.

-De toi ? Sûrement pas. C´est déjà difficile de te supporter tous les jours...

-Ah, ah, ah. Je suis hilare.

-Si je te dis que ça va aller, c´est que ça va aller !

-D´accord, d´accord, calme-toi. »

Nous nous souhaitâmes de bonnes vacances et je retournai dans la grande salle.

« Myra ! Myra ! m´interpella Erin. Tu n´es pas encore partie ?

-Je reste ici pendant les vacances, lui appris-je. Et toi, tu ne rentres pas chez toi non plus ? »

Erin s´assit face à moi. Elle esquissa un léger sourire, puis murmura :

« Chez moi, c´est ici. Je n´ai pas vraiment d´autre foyer.

-Pardon ?

-Je vivais dans un orphelinat moldu avant d´être admise ici, continua-t-elle. Je n´y retournerai que pour les vacances d´été, parce que je n´ai pas le choix. Sinon, je reste tout le temps là.

-Je vois... Donc, tu n´as pas de famille ?

-Je n´ai même pas connu mes parents ! affirma-t-elle avec force. En fait, ça me manquait avant, mais maintenant que je suis là, je n´y pense presque plus. Je ne sais pas ce que ça donnera pendant les vacances d´été. ...Désolée, je dois t´embêter avec mes histoires, surtout en ce moment...

-Ne t´inquiète pas, ce n´est rien.

-Nigel nous a dit à Sean et moi, pour ton père, et...

-Ne t´en fait pas, la coupai-je. Je m´en sors.

-D´accord. »

Nous passâmes la fin de l´après-midi avec deux élèves de troisième année qui nous apprirent à jouer aux échecs. Au final, je parvins à battre Erin sans aucune aide. Quand elle se rendit compte qu´elle avait perdu, Erin se leva et me frappa avec une arme imaginaire, de la même façon que les pièces le faisaient. Les deux élèves plus âgés éclatèrent de rire tandis que je m´effondrai avec une grimace très exagérée sur le visage.

Au dîner, nous restâmes tous les quatre à la table de Poufsouffle. Tous les élèves restant s´y étaient rassemblés, ce qui ne faisait pas grand monde : tout au plus une trentaine. L´atmosphère en était donc un peu étrange. D´habitude, tout le monde parlait à voix haute, ce qui créait un brouhaha inévitable chaque fois que l´on était dans la grande salle, un peu comme si l´on avait été dans une rue mais le bruit amplifié par l´écho de la salle. Là, cela ressemblait plutôt à un dîner entre amis, et personne ne pouvait parler sans être entendu de toute la table. Bien sûr, personne n´était assez curieux pour espionner la conversation de son voisin, mais pour une fois, cela aurait été possible.






Les journées semblaient avoir été raccourcies de moitié tant elles passaient vite. La veille de Noël, cependant, le temps sembla ralentir. Et pas seulement à cause de l´impatience que nous inspirait cette fête.

« Regarde ça, Myra ! » murmura Erin lors du petit-déjeuner.

Elle me glissa sous les yeux un exemplaire de la gazette du sorcier.

« Qu´est-ce qu´il y a ? »

Je parcourus l´article.



TRIPLE EVASION A LA PRISON D´AZKABAN



Les sorciers dont le nom suit : Walden Macnair, Amycus Corrow, Alecto Corrow, se sont échappés d´Azkaban le 23 Décembre dernier entre 22 heures et 23 heures trente. Ces prisonniers, très connus pour être d´ex-mangemorts, sont extrêmement dangereux. Nous prions tous les sorciers et sorcières de faire attention à ne jamais sortir seul et de ne pas laisser ses enfants sans surveillance (évitez également les sortilèges d´alarme, pas assez réactifs pour assurer une bonne sécurité face à une personne malfaisante). Le ministère s´occupera en priorité de cette affaire, c´est pourquoi une cinquantaine d´aurors sont déjà en action un peu partout en Grande Bretagne pour arrêter les fugitifs. « Au vu des moyens déployés pour leur arrestation, ils ne pourront pas rester plus d´une semaine dehors » déclare un employé du ministère. Mais est-il vraiment raisonnable d´être aussi optimiste ? Il suffit de regarder le passé de ces individus pour en avoir une petite idée.



Le reste de l´article était une courte biographie des trois mangemorts, destinée à effrayer plus qu´à informer. Je rendis son journal à Erin.

« Tu te rends compte ? Qu´est-ce qui se passerait s´ils débarquaient à Poudlard ?

-Pourquoi est-ce que tu veux qu´ils viennent ici ? ris-je. Ils voudraient voler le choixpeau ?

-Tu rigoles, mais il y a beaucoup de chose à voler ici, contrairement à ce que tu crois. En plus, je ne pense pas que les biens matériels puissent intéresser des personnes pourchassées par tout le pays. Ils ne pourraient même pas les revendre, ils seraient pris aussitôt ! En plus, pénétrer dans Poudlard sans en avoir le droit, ce n´est pas une mince affaire, crois-moi.

-Ah bon, fis-je platement.

-J´espère qu´ils les auront vite rattrapés... » marmonna Erin.

Nous continuâmes de déjeuner comme n´importe quel autre jour, sans pour autant cesser de parler des mangemorts qui s´étaient échappés. La nouvelle avait fait le tour des élèves en environ deux minutes, au vu du comité réduit que nous représentions.

Plus tard, en début d´après-midi, Erin soupira :

« C´est déjà demain, Noël...

-Oui, déjà, comme tu dis, renchéris-je. Je n´ai pas vu le temps passer.

-Je me demande si j´aurais encore droit aux cadeaux idiots de l´orphelinat maintenant que je ne vis là-bas que deux mois par an.

-Des cadeaux idiots ?

-Bof. Des jouets. L´année dernière, j´ai eu une poupée. Je l´ai donné à une autre fille. Je l´aimais bien et comme elle avait six ans, ça risquait de plus l´intéresser que moi », dit-elle.

Nous étions au troisième étage. Une drôle d´idée me traversa alors l´esprit.

« Suis-moi, Erin. »

Elle s´exécuta sans rechigner.

Je m´approchai de la statue de la sorcière borgne et je sortis ma baguette.

« Dissemdum ! »

Le passage vers Pré-au-Lard s´ouvrit.

Erin était époustouflée.

« Comment est-ce que tu as appris à faire ça ?

-Je t´expliquerai quand on sera parti, d´accord ?

-Euh... Pas de problème.

-Vas-y la première, lui conseillai-je.

-Pourquoi ?

-Tu comprendras une fois en bas », lui assurai-je.

Elle hésita un instant, mais entra quand même dans le passage. Je la suivis.

Quand j´entendis un bruit de pas, je tâchais de ralentir ma chute afin de ne pas m´écrouler sur Erin.

Une fois arrivée en bas, je levai la main pour chercher la trappe à tâtons, mais je n´étais pas assez grande.

« Erin, tu veux me bien porter ? Pas trop haut, la prévins-je. C´est assez bas de plafond, ici.

-Entendu. »

En moins de temps qu´il n´en fallait pour le dire, nous étions chez Honeydukes. J´en profitai pour remplir mes poches de sucreries. A croire que Nigel m´avait refilé ses mauvaises habitudes.

« Viens, je vais te faire visiter ! »






Après avoir fait le tour du village, Erin et moi nous arrêtâmes devant chez Zonko.

« La dernière fois, je n´ai pas eu le temps de venir ici, lui racontai-je. Le frère de Nigel a déboulé du haut de la rue en criant qu´il allait tout raconter.

-Il te connaissait ? s´étonna Erin.

-Non... Ah, oui, c´est vrai, j´ai oublié de te dire que la première fois, j´étais avec Nigel, m´aperçus-je.

-Le frère de Nigel... C´est bien... Scorpius, son nom, n´est-ce pas ?

-Oui.

-Je vois qui c´est. Si tu veux aller chez Zonko, vas-y, me dit-elle, je reviens tout de suite. Je veux voir à quoi ressemble le salon de Madame Pieddodu. Toutes les filles en parlent, à l´école.

-D´accord. On se rejoint ici dans cinq minutes ?

-Pas de problème ! »

Je fis le tour de la boutique sans rien acheter, ne sachant pas trop quoi choisir. Quand je ressortis, Erin m´attendait déjà. Nous décidâmes de rentrer à Poudlard pour ne pas être en retard au festin de Noël.






Je ne m´attendais pas à ce que la fête soit aussi animée. Bien sûr, comme à chaque festin de Poudlard, c´était magnifique, mais il y avait aussi quelque chose de spécial, ce soir-là. Sur la table, des chapeaux magiques remplis de cadeaux avaient été alignés. Certains laissaient échapper des feux d´artifices et d´autres contenaient des bonbons et d´autres friandises. J´eus droit au plus étonnant : le mien contenait des poussins blancs qui faisaient inévitablement penser à des boules de neige, sauf que celles-ci couraient sur la table sans se soucier de patauger dans la sauce des plats. Il fallut plusieurs minutes et l´aide de tous les autres élèves pour tous les rattraper et les empêcher de bouger.

Ce soir-là, j´allai me coucher en me disant que j´avais passé l´une des plus belles soirées de ma vie. Malheureusement, cela ne devait pas durer.






Je fus réveillée au beau milieu de la nuit par un bruit inhabituel. J´avais l´esprit tout embrouillé de sommeil. Je me redressai maladroitement dans mon lit pour essayer de voir ce qui avait pu provoquer ce bruit. A travers l´obscurité, je distinguai une silhouette. Emeline s´était relevée pour aller aux toilettes, sans doute ? Mal à l´aise, j´allumai ma lampe de chevet pour vérifier tout de même.

C´était Erin.

Je me frottai vivement les yeux, pensant être encore à moitié dans le rêve que je venais de faire, mais c´était bien Erin et personne d´autre qui se tenait là dans la chambre, bien qu´il fût au moins quatre heures du matin.

J´étais la seule à avoir remarqué sa présence : les autres filles dormaient toutes profondément après cette longue veillée de Noël.

« Qu´est-ce que tu fais ici ? chuchotai-je. Tu imagines, si quelqu´un te trouve ? Tu risques d´avoir de gros problèmes ! »

Elle ne me répondit pas. A cet instant, je remarquai alors qu´elle avait le regard étrangement vide.

« Erin ? Qu´est-ce qu´il y a ? Il s´est passé quelque chose de grave ? »

Elle leva lentement sa baguette vers moi. Je ne compris pas assez vite ce qui se passait, quand elle dit à mi-voix :

« Bloclangue. »

Ma langue se colla alors à mon palais, m´empêchant de parler.

Je ne comprenais plus rien. Dans un sursaut d´angoisse, je décidai que je préférais avoir ma baguette à la main pour me sentir plus en sécurité, mais je l´avais laissée dans la poche de ma robe la veille. J´étais à ce moment-là trop fatiguée pour faire les choses comme d´habitude, c´est-à-dire la poser sur ma table de nuit.

Erin sortit alors un petit objet brillant de sa poche. Un couteau d´argent.
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