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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 3
Nom de l'œuvre : Les légendes du Mordz Nom du chapitre : Chapitre 01 : Le vol
Écrit par Requiem Chapitre publié le : 27/11/2010 à 15:25
Œuvre lue 56299 fois Dernière édition le : 27/11/2010 à 15:25
Nous sommes en l’an Douze du règne de Might, sous la pression du dernier Winner d’une des dernières éditions du Battle Patates Royale, le peuple du Mordz a décidé de se soulever contre son souverain, sa terrible Altesse Sérénissime Césarium Might Ier.
Certains mordziens profitèrent de cette agitation pour piller les trésors dans le palais de Might, voici l’histoire de cinq d’entre eux dont le destin allait être terriblement bouleversé et tout le Mordz avec eux.

Véon plaça une mine sur le mur et recula de quelques pas. A son côté Kapoera déroulait petit à petit le fil noir qui reliait la bombe au détonateur. Pif Œil, Banquier et Elvish étaient déjà planqués dans le recoin, prêts à bondir dans la brèche dès que leurs deux autres compagnons auraient fait péter le mur.
- Tout est prêt les gars, souffla Véon. A trois. Un. Deux. Trois !
L’explosion qui s’ensuivit abasourdit les cinq compères. Pendant un instant, ils furent complètement déstabilisés tellement le bruit résonnait dans leur tête. Puis, lentement ils s’engouffrèrent dans le trou encore fumant, tremblants de plaisir car ils y étaient enfin arrivés ! Oui, ils avaient enfin forcé la salle des coffres de Might ! Là où le glorieux souverain entreposait chacun de ses trésors.
- Dépêchons-nous. Il y a des combats dehors mais avec tout le boucan qu’on a foutu il risque d’y avoir des gardes qui ne tarderont pas à venir fouiner partout.
Véon contempla avec émerveillement les montagnes de pierres précieuses, de bijoux, de coffres et d’or qui s’étendaient à perte de vue où qu’il posât les yeux.
- Mettez tout dans des sacs ! On triera plus tard.
Pendant plusieurs minutes les cinq compagnons s’affairèrent à entasser tout ce qui leur tombait sous la main dans les grands sacs de toile qu’ils avaient emmené avec eux. Banquier qui gérait de l’argent depuis très longtemps déjà faisait bien attention à mettre ce qui avait le plus de valeur avant de ranger les bibelots de moindres coûts dans des sacs plus petits. Ses mains fouillaient frénétiquement dans les piles d’objets lorsque ses doigts rencontrèrent quelque chose de soyeux.
Il extirpa l’objet de sous une trentaine de colliers de perle et de chaînes en or pour découvrir que c’était une mouchoir de soie qui enveloppait une sorte de petite pierre ronde qui tenait dans le poing. Il décida alors de défaire la lanière de cuir qui retenait le mouchoir plié tout autour de l’étrange objet rond.
Il n’en crut pas ses yeux lorsque le mouchoir tomba enfin pour laisser découvrir une magnifique pierre bleue qui brillait intensément.
- Hey ! Regardez ce que j’ai trouvé ! S’écria-t-il tout content en exhibant sa découverte devant le nez de tout le monde.
Personne n’osa souffler mot tellement l’objet en question leur coupait le souffle. De mémoires mordziennes, on n’avait jamais vu un bijou pareil. Might avait certainement tout fait pour cacher son existence aux autres, même à ses fidèles lieutenants car il était certain qu’avec une pierre pareille, il y avait suffisamment d’argent à tirer pour pouvoir écouler cent vies paisibles sur une île du Pacifique.
- Merde ! Quelqu’un arrive ! Cria soudain Kapoera en brisant le silence.
En effet, bientôt des bruits de pas qui se rapprochaient dangereusement leur parvinrent aux oreilles. S’ils ne filaient pas d’ici tout de suite, ils ne sortiraient du château que les pieds devant, prêts à mettre en terre.
Chacun attrapa son sac et le balança sur son épaule. Puis, ils se mirent à la queue leu leu pour repasser dans le tunnel qu’ils avaient emprunté pour arriver jusqu’ici.
Lorsque Pif Œil qui passait en dernier grimpa dans le trou, il entendit des bruits de clés et un verrou qui grinçait derrière lui. Il sauta à terre de l’autre côté du mur, à côté de ses compagnons.
- Il faut se grouiller les amis. Ils sont justes derrière nous !
Comme pour confirmer ses paroles un cri de rage retentit et résonna longtemps dans le tunnel :
- Attrapez-les ! Tuez-les ! Pendez-les ! Égorgez-les ! Ébouillantez-les ! Castrez-les ! Fumez-les ! Zigouillez-les !
C’était sûrement Gloom. Le plus terrible des six lieutenants de Might. Celui qui autrefois organisait les BPR pour le compte de Might, celui-là même que Requiem avait osé défigurer lorsqu’il était devenu Winner.
Ne demandant pas leur reste, les compagnons détalèrent à toutes jambes. Les cris des gardes qui les poursuivaient retentissaient non loin derrière eux. Il fallait faire vite, très vite. Hélas les lourds sacs de pierres précieuses les ralentissaient grandement.
Banquier entendait les gardes se rapprocher. D’ici quelques minutes ils les auraient rattrapés et ça en serait fini d’eux cinq. A quoi bon s’embêter à se trimbaler des trésors ? Il lâcha son sac et se mir à courir plus vite.
- Qu’est-ce que tu fous ? s’écria Pif Œil tout essoufflé et dont le front était couvert de sueur.
- Nos sacs nous ralentissent trop. Je ne sais pas toi mais je n’ai aucune envie de mourir pour des trésors dont je n’aurais plus besoin si je suis mort !
Tout le monde s’accorda à dire que pour une fois la remarque de Banquier n’était pas si conne. Pour sauver leur peau, ils devaient abandonner leur sac quoi que cela leur en coûte. Et c’est ce qu’ils firent.
Au bout de quelques minutes de course folle les bruits des gardes du palais derrière eux diminuèrent jusqu’à disparaître complètement.
Les cinq compagnons ralentir pour reprendre leur souffle. Ils avaient eu chaud aux fesses !
- Qu’est-ce qu’on fait maintenant qu’on a perdu tous les trésors ? demanda Kapoera entre deux respirations.
Tout le monde se tut, ne sachant que dire. Ils avaient raté leur coup et ils n’auraient peut-être plus jamais l’occasion de s’introduire dans la chambre forte de Might.
Banquier soupira bruyamment, complètement abattu. Il glissa ses mains dans ses poches et sentit quelque chose contre ses doigts. Il attrapa l’objet et le sortit de sa poche. Il écarquilla les yeux en découvrant qu’il s’agissait de la pierre bleue. Ils n’avaient pas tout perdu !
- Les mecs regardez ! On a quand même de quoi avoir la belle vie pendant un long moment avec ça. Je suis sûr qu’on pourrait en tirer au minimum cent mille mordz d’or.
- Mouais, ça se pourrait, lâcha Elvish en reluquant la pierre avec des yeux gourmands. Je peux la tenir ?
- Pas question ! Tu es fou ou quoi ? C’est moi qui l’ai trouvée alors je la garde.
- Mais c’est bon quoi ! Je vais pas la gober ta pierre !
- J’ai dit non.
Elvish qui n’entendait pas d’un très bon œil que Banquier lui parlât sur ce ton se jeta sur lui pour lui arracher la pierre des mains. Banquier recula de quelques pas pour échapper à l’étreinte d’Elvish.
- Non mais ça va oui ? Calmez-vous tous les deux ! grogna Véon. On verra ça tout à l’heure quand on sera sorti de ce dédale. Les souterrains se trouvant sous le palais sont un labyrinthe. Passe-moi la carte Banquier.
- La carte ? Oh merde ! Elle était dans le sac avec tous les trésors.
Tout le monde regarda Banquier bouche bée. Personne n’osait y croire, espérant que Banquier ne leur faisait qu’une mauvaise blague. Mais voyant que celui-ci ne se mettait pas à rigoler, la consternation gagna chacun d’entre eux. Ils avaient à nouveau perdu espoir. Leurs chances de sortir d’ici étaient minces. De plus certaines rumeurs disaient que des êtres rouges et armés de marteau vivaient dans ces sombres galeries, bouffant tout visiteur qui se risquerait par mégarde sur leur territoire.
- Je peux le frapper maintenant ? demanda Elvish en montrant Banquier du doigt.
Véon et Kapoera acquiescèrent en même temps de leur tête. Elvish s’exécuta immédiatement, avant que Banquier ait eu le temps de bouger le moindre muscle il se reçut un gros pain dans la tronche qui lui cassa une dent.
De douleur, il lâcha la pierre qu’il tenait dans sa main et plaqua ses doigts sur sa bouche en se tordant et en gémissant comme un petit pourceau qu’on égorge.
- Putain ça fait mal ! gémit-il.
Mais personne ne l’écoutait. Tous avaient le regard fixé à terre.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda Pif Œil.
Évidemment personne n’en savait rien. En tombant, la pierre bleue s’était brisée en plusieurs morceaux et des éclairs jaunes entouraient maintenant chacun des débris comme si de l’énergie, tellement puissante qu’on pouvait la voire à l’œil nu, s’en échappait.
- J’en sais rien mais il faut courir ! Et vite ! hurla Véon en s’élançant dans le labyrinthe complètement à l’aveuglette.
Les autres se jetèrent des coups d’œil angoissés mais les éclairs se faisaient de plus en plus nombreux, de plus en plus gros et de plus en plus fort qu’ils préférèrent risquer de pénétrer sur le territoire des créatures rouges plutôt que de rester là à contempler cette étrange phénomène.
Hurlant, ils emboîtèrent le pas à Véon. Puis, il y eut une lumière bleue et un flash aveuglant. Tous perdirent connaissance.

Pif Œil se réveilla en sursaut. Il était étendu par terre à côté de ses quatre autres amis cambrioleurs. Il se releva lentement, sa tête lui faisant un mal de chien comme si un troupeau de patates sauvages lui était passé sur le corps. Ses membres étaient perclus de courbatures et son esprit embrumé.
Puis il se souvint soudainement. Le palais, la chambre forte, le labyrinthe, la pierre, la lumière bleue et puis... Et puis plus rien. Le trou noir.
Il posa ses yeux tout autour de lui. Il était dans là, dans une sorte de maison abandonnée où plusieurs centimètres de poussière s’accumulaient sur les chaises et la table cassée. Les rideaux étaient brûlés, les vitres brisées et tout un pan du mur avait disparu.
De comment il était arrivé dans ce singulier endroit, il n’en avait aucune idée. A côté de lui Véon et Banquier se mirent à gémir puis se fut au tour de Kapoera et enfin d’Elvish.
Tous se réveillèrent à peu près en même temps et, lorsque Pif Œil les interrogea sur ce qu’ils faisaient là, personne ne put lui répondre. Tous ne se souvenaient que de la lumière bleue et d’un sentiment de chute. Une chute vers le néant.
- Donc si je comprends bien, récapitula Elvish, on ne sait ni où on est ni comment on a atterri ici ?
- Nous sommes peut-être dans une habitation des créatures rouges du labyrinthe. Proposa Kapoera.
Véon secoua la tête.
- Impossible. On voit une rue et le ciel de par ce trou dans le mur. Si on était sous terre il n’y aurait ni lumière, ni ciel.
Les cinq compagnons étaient perdus et le seul moyen d’en savoir un peu plus c’était de sortir de la maison en ruine. Prudemment, les uns derrières les autres, ils pointèrent le nez dehors et ce qu’ils y découvrirent les terrifia bien plus encore que l’angoisse de ne pas savoir où ils étaient quelques instants plus tôt.
- Ne me dites pas que...
- Par la barbe de Merlin !
- Oh my god !
- Ouh pinaise !
- Mille millions de mille sabords ! C’est bien la Capitale ou je suis en plein délire ?
- Non Kapoera, je crois bien qu’on est chez nous dans la Capitale du Mordz, mais je ne comprends pas du tout ce qui s’est passé, souffla Pif Œil.
Devant eux s’étendait un champ de ruines. Partout des maisons rasées ou brûlées, le sol glabre et gris était couvert de plusieurs tâches foncées sur lesquels reposait le corps d’une patate en état de décomposition que des corbeaux avides béquetaient. Où qu’ils posent les yeux, tout n’était que mort et désolation.
- Les gars... Soit c’est nous qui avons tout détruit, soit nous avons atterri dans le futur !
- Ou alors les deux, Pif. Ou alors les deux...

Ce n’était que le début de leurs fantastiques aventures.
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