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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 7
Nom de l'œuvre : Les légendes du Mordz Nom du chapitre : Chapitre 05 : Un amour de soubrette
Écrit par Requiem Chapitre publié le : 27/11/2010 à 15:38
Œuvre lue 56343 fois Dernière édition le : 27/11/2010 à 15:38
Il se tenait devant eux, droit comme i, aussi sombre que le casque qui cachait son visage. Un Juge. Une des âmes damnées des Trois, bourreau, guerrier, soldat, assassin... L'Élite de l'élite.
- Vous avez du courage pour venir jusqu’ici. Ou alors c’est que vous êtes complètement inconscients.
La voix du juge avait un accent métallique à cause du casque qu’il portait, cela le rendait encore moins humain. Les cinq compagnons frissonnèrent lorsqu’il avança d’un pas, révélant le chiffre IV gravé sur le haut de son casque aussi noir que la nuit.
- Qui êtes-vous ? demanda Véon avec une témérité qui l’étonna lui même.
- Qui je suis ? Le Juge émit un rire glacial. Je suis le Gardien de la Porte, je m’occupe de ceux qui tentent de s’infiltrer dans le palais de mes Maîtres.
- Ah ouais ? En gros tu es comme une sorte de chien de garde.
- Heu, Véon, ne l’énerve pas trop quand même...
Elvish n’avait aucune envie de mourir, de plus il n’avait pas encore connu l’amour. Hors de question pour lui de quitter cette vie avant d’avoir jamais embrassé une fille sur la bouche.
Le Juge IV s'avança encore. Il porta la main au fourreau qui pendait à sa hanche et dégaina... Rien du tout. Il n'y avait qu'un manche à l'arme du Juge, aucune lame n'était visible. Pif Œil se demanda ce que le Juge allait bien pouvoir leur faire avec ce petit bout de garde. Certes l'inconnu lui avait fait peur mais là il faisait surtout pitié. Bravant sa peur, il avança lui aussi. Il n'allait pas se laisser démoraliser par un bouffon en armure.
Les deux adversaires n'étaient plus qu'à deux mètres l'un de l'autre et chacun se défiait du regard. Une farouche détermination se lisait clairement dans les yeux de Pif. Il n'y avait que noirceur et vide sous la fente du heaume du Juge.
Pif Œil chargea. Le Juge tendit la main pour fendre l'air avec son arme ridicule. "Pitoyable" pensa Pif Œil au moment où il évita aisément le manche de sabre. L'instant d'après il ressentit une vive douleur lui parcourir l'arcade sourcilière et sa vue se brouilla instantanément. Il s’écroula au sol et une flaque de liquide visqueux s’étendit petit à petit tout autour de lui. Dans son état de semi-conscience il entendit vaguement ses compagnons crier des mots qu’il ne parvenait plus à comprendre. Il ne voyait plus rien avec son œil gauche et son œil droit ne lui retransmettait plus qu’une sorte de reflet blanc sur noir. Il mit un moment à comprendre qu’il s’agissait du Juge debout juste à côté de lui. Il ne put rien voir d’autre car il s’était évanoui.
Elvish regardait le corps étendu de Pif Œil à quelques mètres de lui. Celui-ci baignait dans une marre de sang qui coulait de la large entaille qu’il avait au niveau de l’œil. Le Juge éclata d’un rire guttural qui emplit l’atmosphère de sinistres échos.
- Comment est-ce possible ? parvint-il à articuler malgré sa gorge nouée.
Le Juge se tourna vers lui.
- Comment ? C’est très simple !
Il releva la garde de son épée. Du sang flottait dans l’air comme par magie.
- Je vous présente Hina, l’épée Invisible.

Hell Angel enrageait. Ils étaient vraiment stupide ou quoi ? Ses espions lui avaient rapporté que Véon, Pif, Kapoera et les autres s’étaient introduits dans le palais des Trois. Ils couraient nécessairement à leur perte là-dedans. En plus des terribles Trois, le palais était habité par les plus terribles guerriers du Mordz qui n’étaient autre que les Juges. Il n’y avait vraiment pas de quoi se réjouir.
Il prit sa moto et fonça vers le palais. Il espérait qu’il n’était pas déjà trop tard.
Arrivé devant l’entrée principale il constata que la porte était encore ouverte. C’était déjà bon signe. Les Trois avaient énormément confiance en eux : lorsqu’un individu pénétrait leur forteresse, ils laissaient les portes grandes ouvertes pour lui laisser une chance de s’en sortir. Hell Angel avait tenté l’aventure une fois avec cent de ses meilleurs hommes. Seul lui et trois autres s’étaient échappés.
C’était déjà un miracle qu’à seulement cinq il en restait encore au moins un en vie au bout d’une heure. Sans perdre une seconde de plus il pénétra dans le château et suivit le chemin qu’éclairaient des torches accrochées sur des piliers qui formaient comme une haie d’honneur.
Il s’arrêta pétrifié. Au milieu du chemin, gisant comme une marionnette désarticulée, se trouvait Pif Œil. Le rebelle accourut dès que le choc fut passé et qu’il eut repris ses esprits. Il se pencha sur son ami et tenta de percevoir sa respiration. Elle était très faible.
Hell Angel réalisa qu’il avait pris un sale coup d’épée qui lui avait perforé l’œil. La blessure était profonde et il avait déjà perdu beaucoup de sang. Il jeta des regards désespérés autour de lui mais aucun autre corps n’était visible.
Tous les autres étaient probablement morts mais il pouvait encore sauver celui-ci. Il espérait juste qu’aucun Juge ne sortirait d’une cachette secrète pour le pourfendre par l’arrière. Il se mit à traîner Pif vers la sortie. Il aurait besoin de soin intensif dès qu’il serait rentré à la base souterraine, et encore il n’était pas sûr qu’il puisse seulement survivre jusque là...
Lorsqu’il arriva enfin à la sortie, les portes principales se refermèrent avec fracas. C’est à ce moment là qu’il sut que les quatre autres étaient définitivement condamnés.

Elvish s’était enfui aussi loin qu’il l’avait pu lorsque le Juge lui avait sauté dessus. Résultat, il ne savait plus du tout où il était. Il errait à présent dans les couloirs du château, ne sachant plus où se diriger et priant à chaque intersection pour qu’il ne croise personne.
Il s’arrêta soudain en entendant des bruits de bottes. Affolé, il chercha autour de lui un endroit pour se cacher. Il n’y avait qu’une porte. Il se précipita vers elle en jurant que s’il s’en sortait, il ne frapperait plus jamais Banquier de sa vie. Il tourna la poignée.
Lorsque les gardes passèrent dans le couloir, ils ne virent personne. Les bruits qu’ils avaient entendus devaient être ceux d’un chat errant. Ils continuèrent donc leur ronde.
Elvish reprit sa respiration lorsqu’il vit par le trou de serrure que les soldats repartaient sans ouvrir la porte. Il se retourna et s'adossa à la porte pour se reposer un peu. Il vit qu'il était dans une sorte de chambre : il y avait un grand lit au milieu de la pièce et de luxueuses décorations agrémentaient les murs et les placards qui regorgeaient d'habits.
Il ne devait pas trop s'attarder ici, de peur que le propriétaire de la chambre ne revînt. Il sortit donc avec la plus grande précaution possible mais une fois de plus des pas se firent entendre plus loin dans le couloir. Il rentra dardar dans la chambre et plaqua son œil dans le trou de serrure.
Les bruits se rapprochaient de plus en plus. Son cœur battait la chamade, son front était couvert de sueur moite. Enfin quelqu'un s'arrêta devant la porte. Complètement affolé, Elvish plongea vers un placard et referma le battant derrière lui au moment où la porte s'ouvrait.
- Tiens, j'aurais juré avoir entendu du bruit il y a un instant.
C'était une voix douce et mélancolique. Une voix de femme. Ouf, il avait de la chance. Il s'avança vers la porte du placard et regarda par la fente.
Il eut alors une vision de rêve. C'était la plus belle femme qu'il avait jamais vue ! Elle avait les cheveux châtain coupés courts qui lui donnaient un petit air malicieux et de grands yeux de biche mais dont le plus frappant était que l'un était rouge et l'autre vert. Cette fois-ci son cœur ne battait plus la chamade de peur mais s'affolait pour une autre raison encore : il venait de faire la rencontre d'un ange venu du paradis sur Terre.
Malheureusement, son état d'allégresse ne dura que quelques instants lorsqu'il s'aperçut qu’elle se dirigeait vers son placard. Il était coincé comme un rat ! Si elle le voyait elle allait crier et rameuter toute la garde derrière elle. Il se mit à réfléchir à toute vitesse, il devait bien y avoir une solution.
La belle inconnue tira le battant du placard pour chercher ce dont elle avait besoin mais une forme attira soudain son attention et elle eut un hoquet de surprise.
- Mais... Mais que faites-vous là, mademoiselle ?
Elvish sortit du placard en titubant rouge de honte. Il n'avait pas trouvé mieux. La robe était trop petite et lui compressait douloureusement le torse.
- Je... heu... Je suis la nouvelle bonne mais je me suis perdue.
- Vous vous êtes perdue dans mon placard ? demanda la belle. Et bien voilà qui est peu commun.
- Oui je suis très heu... empotée... madame.
La jeune fille émit un gloussement.
- Allons, je suis princesse mais appelez moi simplement Illyria, je vous prie.
Elvish faillit s’en décrocher la mâchoire. Une princesse ! Cette ravissante beauté n'était autre qu'une princesse ! Elle s'appelait Illyria ! Ce nom lui disait vaguement quelque chose mais il abandonna vite sa recherche, il devait se concentrer sur son rôle de boniche.
- Hum… Eh bien si vous voulez bien m'excuser, dame Illyria, je dois aller vaquer à mes... euh... occupations.
Elvish tenta de faire une piteuse révérence, fit trois pas, trébucha sur ses talons et s'écroula par terre.
- Et bien ma pauvre, vous êtes bien maladroite ! Je vais vous aider à vous relever. (Elle lui tendit la main.) C'est bizarre, vous avez la même robe que moi.
- Hihihi ! Nous devons avoir les mêmes goûts.
Elvish faisait de gros efforts pour ne pas se mettre à chialer de honte. Si jamais Banquier le voyait... Il serait contraint de le tuer avant de se suicider.
- Vous me plaisez bien, brave fille. Je crois que je vais vous prendre à mon service. Comment vous nommez vous ?
- Elvish... ette, bafouilla-t-il.
- Elvishette ? Voilà un nom peu commun. (Elle lui fit un grand sourire et ses yeux s'illuminèrent.) J’espère que nous allons devenir de bonnes amies. Maintenant, déshabillez-moi et faites moi couler un bon bain, je suis fort lasse.
- Queâââ ??
Elvish déglutit, il était arrivé à se mettre dans la merde jusqu’au cou. Le seul point positif dans cette histoire, c’est qu’il allait s’occuper de la plus belle femme qu’il ait jamais vue.
Bien plus tard, complètement épuisée, Elvishette prit congé de la princesse après l’avoir baignée, habillée, peignée, pomponnée, racontée des ragots sur les gardes les plus beaux et se raconter des trucs que seules des filles se racontent. Il en avait tellement bavé qu’il était complètement écœuré. Mais Illyria était tellement belle...
Il n’avait hélas pas le temps, il devait s’enfuir au plus vite avant que quelqu’un ne découvre son secret. Toujours affublée de son habit de soubrette, Elvishette entreprit de parcourir le dédale que formait le château dans l’espoir de trouver la sortie.

Tard dans la nuit, quelqu’un frappa à la porte de la princesse Illyria. Celle-ci se releva sur son lit et demanda pourquoi on la dérangeait si tard dans la nuit.
- C’est un état d’urgence. Des individus se sont infiltrés dans le château. Nous avons bloqué toutes les issues pour les empêcher de fuir, répondit un garde à travers la porte.
- Fermer les portes ? Mais pourquoi ? D’habitude nous laissons une chance de survie aux misérables qui osent défier les Trois.
- Justement madame, les Trois ont ordonné leur mise à mort immédiate. Je venais vous dire qu’ils vous convoquent dans la grande salle d’audience.
- Très bien je me prépare et j’arrive tout de suite.
Illyria bondit hors de son lit tout en se demandant ce que les Trois pouvaient bien préparer. Puis, elle se dirigea vers un placard à côté de celui où elle avait surpris sa nouvelle bonne. Elle ouvrit les portes et contempla avec une lueur de fierté dans le regard les plates polies qui luisaient. Elle prit l’objet entre ses mains admira les rainures fines et ouvragées de son casque de Juge. Un casque qui portait l’inscription I au milieu du front.
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