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Lecture d'un chapitre

Lecture du chapitre 1
Nom de l'œuvre : [Concours Été 2013]Une autre étoile	Nom du chapitre : Surmenage
Écrit par Cyrlight	Chapitre publié le : 11/7/2013 à 16:05
Œuvre lue 3677 fois	Dernière édition le : 27/7/2013 à 23:54

Cynthia accola son front à la porte en bois massif qu'elle venait de refermer derrière elle. Comme elle pouvait être tête en l'air, en ce moment ! Surmenée par son travail à la Ligue de Sinnoh, elle n'avait presque plus de temps pour elle, et encore moins pour des activités autres que son entraînement pokémon. Elle poussa un soupir, puis glissa son trousseau de clé dans la serrure. Le battant révéla en coulissant une vaste pièce digne d'un loft, à l'immense baie vitrée qui donnait sur la ville. La blancheur des murs était éclatante, à l'instar de celle du mobilier, ce qui tranchait fort avec les vêtements sombres de la jeune femme. Rejetant dans son dos sa longue chevelure dorée, elle se précipita vers la table basse en plexiglas pour prendre l'agenda électronique qu'elle avait oublié. Cette fois-ci, elle vérifia deux fois le contenu de son sac à main, s'assura d'avoir pris avec elle son billet de train, puis quitta pour de bon son appartement dont elle n'était pas sortie depuis des jours, tant son emploi requerrait toute son attention. D'ailleurs, l'immeuble lui-même dans lequel elle habitait appartenait à l'Elite des Quatre, qui le lui prêtait généreusement dans le cadre de ses fonctions de Championne. Sitôt sur le trottoir, dans la rue animée par les enfants qui couraient gaiement en fêtant les premiers jours d'été, elle héla un taxi qui s'arrêta presque aussitôt. Dans cette petite bourgade insulaire au nord-est de la région, tout le monde la connaissait et la respectait pour ce qu'elle faisait. Elle avait donc droit à tous les privilèges, même lorsqu'elle n'en demandait pas. - Où est-ce que je vous dépose, mademoiselle Cynthia ? - A la gare, s'il vous plaît. Je suis déjà très en retard. - C'est comme si c'était fait. L'homme à la moustache bien fourni démarra sur les chapeaux de roue, tandis qu'elle sortait déjà de son porte-monnaie un billet de cent pokédollars. L'itinéraire n'étant pas très long, il suffirait amplement à payer le chauffeur, en lui laissant de surcroît un pourboire respectable. - Vous partez en vacances ? demanda-t-il en lui jetant un bref coup d'oeil dans le rétroviseur. - Pas exactement. Je n'ai pas vu ma famille depuis près d'un mois et mes grands-parents m'ont écrit il y a une semaine pour me demander de leur rendre visite aujourd'hui, en me disant que c'était important. Je ne délaisserai cependant pas l'Elite des Quatre bien longtemps : je reviendrai sans doute demain ou après-demain au plus tard. - La ville parait toujours bien vide en votre absence, mademoiselle Cynthia. - C'est ce que tout le monde me dit, et la raison pour laquelle j'évite de partir quand cela n'est pas nécessaire. Enfin, la voiture jaune s'arrêta devant un petit bâtiment presque désertique. Plus personne n'utilisait encore la gare de l'île, qui était reliée à Sinnoh grâce à un tunnel sous-marin. Les habitants quittaient rarement cet endroit, quant aux autres, il s'agissait pour la plupart de dresseurs qui venaient tenter de la défier à dos de pokémon vol ou eau. Elle paya sa course, remercia chaleureusement l'homme pour l'avoir conduite à bon port, puis se précipita en direction du bâtiment pour sauter dans un wagon avant qu'il ne soit trop tard. Son train partait dans moins de cinq minutes, néanmoins elle fut interrompue avant même de pousser les doubles-portes d'entrée. - Mademoiselle Cynthia, vous oubliez votre sac à main ! Rapidement, l'intéressée revint sur ses pas en levant les yeux au ciel. Si elle ne se retenait pas, elle se serait donnée des gifles pour son manque de concentration. Elle souffrait d'insomnie, mangeait à peine et croulait sous le travail, ce qui ne lui réussissait pas. Ce moment qu'elle s'apprêtait à passer à Célestia en compagnie des siens lui apparaissait comme une bouffée d'oxygène dans sa vie de Maître de Sinnoh. Assise dans un compartiment brinquebalant où les néons fournissaient une fois sous l'eau une lumière hésitante, elle en profita pour fermer les paupières un instant, en étouffant un bâillement. Quand même, alors qu'on avait vraiment besoin de sa présence à la Ligue, sa famille lui demandait de se rendre en urgence à Célestia, sans même lui donner plus d'explications que cela. Quelque chose clochait, cependant elle était bien trop fatiguée pour deviner quoi. - Gare de la plaine ! Trois minutes d'arrêt ! La voix qui grésilla dans les hauts-parleur la fit sursauter. Apparemment, elle s'était assoupie. Sa joue portait encore les marques de sa manche contre laquelle elle l'avait gardée collée durant tout le trajet. Elle s'empara de son sac à main, ainsi que de son manteau posé sur la banquette opposée, scruta à plusieurs reprises les alentours pour être certaine qu'il ne lui manquait rien, puis descendit enfin sur le quai. Il s'agissait d'une simple estrade miteuse avec un abri en tôle qui suffisait à peine à se protéger de la pluie. Heureusement, le temps était clément, en ce premier jour de juillet. Un soleil radieux illuminait le ciel, ce qui n'était pas plus mal puisqu'elle devait rallier à pied sa bonne ville natale, située à pratiquement un mile de là. Elle se mit en route, son sac à main en bandoulière, sa longue veste sur le bras car il faisait trop chaud pour qu'elle la porte sur elle. Marcher ne la dérangeait pas, loin de là. Elle n'avait même plus eu l'occasion de se promener pour le plaisir depuis... Elle ne savait même pas à quand cela remontait. Ce week-end à la campagne était comme un retour aux sources, un moyen de se rasséréner, ce dont elle avait bien besoin. A trop vouloir jouer son rôle de Maître à la perfection, il lui arrivait d'oublier qui elle était vraiment, et d'où elle venait. Ce jour-là cependant, elle rentrait à la maison. Un sourire étira ses lèvres lorsqu'elle arriva à hauteur du panneau qui marquait la limite de Célestia. Le trajet ne lui avait pas pris bien longtemps. Sur la place, alors qu'elle rejoignait la maisonnette de ses grands-parents, elle aperçut des enfants en train de jouer au football. Le ballon échappa à l'un d'entre eux pour rouler à ses pieds. Elle se pencha aussitôt pour le ramasser, tandis que la joyeuse petite troupe se précipita vers elle en poussant des cris de joie. - Cynthia ! C'est Cynthia ! - Elle est revenue ! - Youpi ! Elle tendit la sphère de cuir blanche et noire au garçonnet le plus proche avant de leur ébouriffer gentiment les cheveux à chacun. Elle s'excusa ensuite auprès d'eux afin de prendre congé. Ils lui adressèrent de grands signes de la main pendant qu'elle poursuivait sa route. Une minute plus tard, elle remontait l'allée recouverte d'ardoise qui conduisait au lieu où elle avait passé toute son enfance. Le visage rayonnant à l'idée de retrouver tant de souvenirs, comme à chaque fois qu'elle revenait ici rendre visite à ceux qui lui étaient chers, elle toqua à la porte. Personne ne répondit, cependant. Inquiète, elle tenta de pousser le battant. Nul n'avait tiré le loquet, ce qui lui permit de pénétrer à l'intérieur sans peine. La salle à manger, dans laquelle l'entrée donnait directement, était plongée dans l'obscurité. A tâtons, ses doigts tâtonnèrent le mur jusqu'à rencontrer l'interrupteur qu'elle actionna. - Surprise ! Joyeux anniversaire, Cynthia !

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