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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 4
Nom de l'œuvre : Les contes de Papi Polux Nom du chapitre : Ginette et les pokémon odorants
Écrit par Polux999 Chapitre publié le : 5/10/2015 à 18:22
Œuvre lue 5506 fois Dernière édition le : 23/3/2016 à 23:45
Il était une fois une vieille reine très heureuse. Elle avait un royaume florissant et le plus beau et gentil des fils. Mais se faisant vieille, elle commença à s'inquiéter de ne pas vivre assez longtemps pour voir ses petits-enfants grandir. Alors, elle fit envoyer dans tout le royaume une grande nouvelle : elle organisait un bal qui durerait 3 nuits, durant lequel le prince choisirait sa future épouse. Toutes les jeunes filles à marier et possédant toutes les qualités d'une princesse seraient acceptées.

Dans un village du royaume vivait Ginette. Depuis sa naissance, elle dégageait une odeur pestilentielle. Mais ce n'était pas sa faute. Elle était née dans la rue, avait grandi dans la rue, et en plus faisait le même métier que ses parents : mendier dans la rue. Même les rattata ne l'approchaient pas à cause de son odeur. Lorsque le messager du palais arriva au village, ce fut l'effervescence : toutes les jeunes femmes se ruèrent dans les boutiques, cherchant les plus belles robes, les plus bons parfums et les plus belles chaussures. En voyant cette agitation depuis son trottoir, Ginette se mit à rêver. Comme elle aimerait pouvoir acheter une belle robe et de beaux escarpins, pour aller danser avec un jeune homme ! Ce n'était même pas obligé que ce soit le prince, n'importe quel garçon aurait suffit, tant qu'il ne se moquait pas de son odeur. Se sentant pousser des ailes, elle regarda dans les vitrines pour alimenter son rêve de détails. « Oh la jolie robe, comme elle m'irait bien ! Et ce chapeau, il est assorti à la couleur de mes yeux ! Oh et ce collier, il brille de milles feux ! » En voyant les prix, sa joie retomba vite. Jamais elle ne pourrait se payer d'aussi belles choses. Mais mûe par l'envie, elle entra dans la boutique pour regarder de plus près. A l'instant où elle entra, tous les regards se braquèrent sur elle.
-Mais ce qu'elle pue ! Murmura une jeune femme.
-Ils acceptent ce genre de personnes ici ? Commérèrent les clientes.
Le gérant, craignant de voir partir sa clientèle, s'avança vers Ginette.
-Petite, que viens-tu faire ici ? Je n'ai rien à te donner.
Ginette se sentit rougir.
-Monsieur, excusez-moi, je voulais juste voir quelle robe je pourrais mettre si j'allais au bal.
La foule dans la boutique se mit à rire. Ginette ne savait plus où se mettre. Le gérant lui dit alors, entre deux hoquets de rire :
-Pauvre fille, tu es vraiment ridicule ! Tu t'imagines au bal ? Le prince s'évanouirait à ton odeur !
Et tous les clients de la boutique se mirent à rire de plus belle, mimant les réactions qu'auraient le prince et la reine, se pinçant le nez, ou vomissant dans un sceau. Ginette, en larmes, sortit de la boutique en courant.

Elle en avait assez de ce village où personne ne l'aimait, et elle en avait assez des moqueries. Elle courut dans la forêt, loin, loin, jusqu'à ne plus rien entendre d'autres que les bruits des feuilles. Ginette ne remarqua même pas quand elle entra dans la partie de la forêt noire, là où d'après les villageois vivaient une terrible sorcière. Elle courut toute la nuit puis, morte de fatigue, se recroquevilla par terre et s'endormit, au milieu des arbres.
A son réveil, Ginette n'en crut pas ses yeux. Elle était dans un magnifique jardin remplis de fleurs et de baies, et devant elle se tenait une petite maisonnette toute mignonne. Ginette se souvint alors où elle se trouvait. C'était la forêt noire ! Cette maison était sûrement le repaire de la sorcière. Elle décida quand même de frapper. « De toute manière, pensa-t-elle, mon odeur l'empêchera de me dévorer ». Elle toqua trois fois sur la porte. Une voix horrible, semblable à un crissement de craie sur un tableau, lui répondit :
-Qui va-là ?
Ginette sentit ses jambes trembler.
-Je, je, je suis Ginette, Ginette la mendiante !
Un bruit de serrure et de verrous se fit entendre. Soudain, la porte s'ouvrit en grand.
-Entre, Ginette la mendiante, je vais nous préparer du thé.
Ginette n'en revenait pas. Ce n'était pas une horrible sorcière ! C'était une femme magnifique, à la peau aussi blanche que la lune, aux cheveux aussi roux que le feu et aux longs yeux verts en amandes. Ginette n'avait jamais vu une femme aussi belle. Elle entra dans la maisonnette et s'installa sur le fauteuil que la sorcière lui montra. Elle revint avec un plateau de thé et de petits gateaux. Elle servit une tasse à Ginette, qui la remercia. Puis elle commença à discuter avec elle :
-Alors Ginette, qu'est-ce qui t'amènes ici, dans la forêt noire ? Tu n'es pas au courant qu'une terrible sorcière vit ici ?
Ginette la regarda, interloquée. Puis elle vit le large sourire de la femme. Elle se mit à rire.
-Vous ne ressemblez en rien à une sorcière.
-Merci, cela fait longtemps qu'on ne m'avait pas fait un compliment, répondit la sorcière. Mais pour que tu te sois aventurée jusqu'ici, c'est que tu n'es pas heureuse. Qu'est-ce qui te tracasse ?
Alors Ginette lui raconta sa vie. Elle lui raconta sa mésaventure à la boutique, et son rêve d'aller à un bal, juste une fois. La sorcière l'écouta très attentivement, sans lui couper la parole. Lorsque Ginette eut fini, elle lui dit :
-Viens avec moi dans le jardin, derrière la maison. J'ai quelque chose à te montrer.
Elles partirent dans le jardin, et contournèrent la maison.
-Regarde, dans le buisson, tu vas avoir une surprise.
Ginette, curieuse, plongea sa tête dans le buisson. Elle fut alors toute émerveillée. A l'ombre du buisson, deux petits pokémon dormaient paisiblement. La sorcière plongea sa tête à coté d'elle :
-Je les ai recueillis peu après m'être installée dans la forêt. Lui, en rose, c'est un fluvetin. Il est capable de diffuser n'importe quelle bonne odeur. Et là, c'est une moufouette. Elle aspire toutes les mauvaises odeurs autour d'elle. Si tu le souhaites, je peux te les prêter.
Ginette se redressa de stupeur :
-Vous feriez ça ? Oh merci madame !
La sorcière se mit à rire.
-Bien sûr ! Tu es la première personne que je rencontre à ne pas me parler de ma voix. Allez viens, je vais te trouver la meilleure robe pour ce soir. Tu veux toujours aller au bal n'est-ce pas ?
-Oh oui !

Le soir arrivant, Ginette était méconnaissable. La sorcière lui avait confectionné une robe et des escarpins tout en soie de mimigal. Ses cheveux blonds étaient ramenés en une joli tresse tenue par des pétales de rosélia. La sorcière lui dit alors :
-Ecoute moi bien Ginette, c'est très important. Chaque soir, tu ne pourras amener avec toi qu'un seul des deux pokémon. Il y a aussi autre chose. Mon fluvetin et ma moufouette sont très jeunes. Ils ont besoin de beaucoup de sommeil. C'est pourquoi tu ne pourras pas emmener le même deux nuits de suite. Choisis donc maintenant dans quel ordre tu les prendras.
Ginette ne mit pas longtemps à réfléchir.
-Je prend le fluvetin pour ce soir, il est tellement adorable, et je veux sentir bon au moins une fois dans ma vie.
Le petit fluvetin vint se poser sur son épaule. La sorcière, hochant la tête, fit alors venir son kadabra. Il utilisa sa cuillère et Ginette disparut. Elle réapparut dans la cour du château la seconde d'après, en plein milieu des invités. Tout le monde se tut de stupeur. Qui était cette étrange jeune fille ? Le prince, en la voyant, vint vers elle pour se présenter.
-Bonjour mademoiselle, vous êtes venue pour la fête ?
Ginette rougit atrocement. Le prince, qui était gentil, lui donna alors un masque.
-C'est un bal costumé, ma chère.
Elle sourit. Ils dansèrent toute la nuit, virevoltant au milieu de la piste. Lorsque le jour se leva et que Ginette partit comme elle était venue, grâce au kadabra de la sorcière, le prince partit voir sa mère la reine.
-Mère, je suis tombé amoureux. Cette jeune fille était fantastique.
La reine, qui avait une très mauvaise vue, et aussi une mauvaise oreille, lui cria :
-Oh je suis heureux pour toi, demain je prendrai mes lunettes pour la voir ! En tout cas j'ai adoré son parfum, elle sentait vraiment très bon !
Elle cria si fort que les dernières invitées entendirent. Aussitôt, la rumeur gronda dans le royaume. La reine avait adoré la mystérieuse jeune fille, et la nommerai fiancée du prince ! Toutes les filles à marier furent consternées. Voulant rivaliser, elles achetèrent toutes des parfums plus odorants les uns que les autres. « Avec ça, peut-être que le prince changera d'avis, se disaient-elles ».

Bien loin de toute cette agitation, Ginette était aux anges. Elle racontait à la sorcière sa folle nuit. Elle avait dansé avec un garçon, et le prince qui plus est ! La sorcière l'écoutait, attendrie. Elle lui dit alors :
-Tu comptes repartir le voir ?
Ginette rougit. La sorcière se mit à rire.
-Viens, on va te trouver une nouvelle robe ! Je veux que tu sois la plus belle !

Au soir, la prédiction de la sorcière s'était réalisée. Ginette était encore plus belle. Cette fois-ci, sa robe était faite de plumes de lakmécygne, et ses chaussures d'écailles de milobellus. Quand à ses cheveux, ils étaient retenus en un élégant chignon grâce à une broche en rubis de ténéfix. Ginette n'en revenait pas en se regardant dans le miroir. La sorcière lui tendit alors la moufouette. Ginette fit la grimace :
-C'est sûr que je ne peux pas prendre le fluvetin ? Comment le prince me reconnaîtra si je ne dégage pas le même parfum que la dernière fois ? J'ai un masque cette fois-ci.
-Ginette, dit la sorcière, un marché est un marché, tu l'as accepté, tu dois donc t'y tenir.
Ginette soupira mais prit la moufouette avec elle. Son pouvoir fonctionnait, elle ne sentait plus aucune odeur, mais elle aurait vraiment préféré le fluvetin. Le kadabra plia sa cuillère et Ginette se retrouva transportée au château. En arrivant, elle se pinça le nez.
-Ouh, il y a vraiment trop d'odeurs !
En effet, elle avait raison. La salle de bal cocotait si fort que le plafond était cachée par des nuages de parfum. Le prince ne semblait pas gêné le moins du monde mais sa mère la reine, par contre, était en colère. Elle se leva d'un bond et cria entre deux toussotements :
-Demain soir, j'interdis l'utilisation de parfum ! Celle qui sentira la moindre odeur sera jetée dans les oubliettes !
Et elle sortit de la pièce pour aller se coucher sans se prendre la peine de voir la jeune fille que son fils voulait lui présenter. Le prince, ne s'y attendant pas, fit quand même danser les demoiselles. Il chercha du regard Ginette, mais ne la trouva pas.

Lorsque la reine était sortie, Ginette avait appelé le kadabra pour qu'il la ramène sur le champ. Affolée, elle frappa à la porte pour réveiller la sorcière. Mais elle ne répondit pas. Intriguée, Ginette ouvrit la porte. Sur la table à coté du fauteuil, une petite note était écrite. « Je suis partie à un rassemblement de sorcières, je ne rentrerai que tard demain soir. Ta robe est déjà prête. N'oublie pas le marché, tu dois prendre le fluvetin. » Ginette s'effondra sur le fauteuil.
-Que vais-je faire ? Je ne peux pas aller au bal demain soir, le fluvetin va me couvrir de son odeur.
Elle se coucha, se disant que la solution lui apparaîtrait peut-être le lendemain. Mais arrivé au soir, le résultat était toujours le même, elle ne savait pas comment faire. Elle enfila sa robe préparée par la sorcière, tissée de perles de coquiperle, ainsi que ses chaussures en glace d'hexagel. Pour ses cheveux, la sorcière ne pouvait pas l'aider, elle décida donc de les laisser lâchés, accrochant juste une petite barette en ailes de coxy pour retenir ses cheveux bouclés. L'heure du départ se rapprochant, elle se prépara à prendre le fluvetin. Elle fit signe au kadabra qu'elle était prête. Le kadabra plia sa cuillère. Mais au dernier moment, Ginette céda à la tentation et reprit la moufouette. Le kadabra n'eut pas le temps de s'apercevoir du coup monté qu'elle avait disparu.

Quand Ginette arriva dans la cour du château, elle sentit soudain comme une étrange odeur. C'était infect, encore pire que ce qu'elle avait jamais senti elle-même. Elle chercha l'origine de l'odeur et retint un hoquet de peur quand elle comprit. C'était la moufouette, qui très fatiguée par la veille, n'avait pas apprécié d'être réveillée par surprise. Elle avait alors copieusement arrosé Ginette de toute la mauvaise odeur qu'elle avait aspiré la veille. Ginette se sentait très mal. Elle allait appeler le kadabra pour qu'il la ramène mais la foule des invités entra et elle se retrouva emmenée dans la salle de bal. La reine entra dans la salle, méfiante. Toutes les invitées se dressèrent, droites comme des i, espérant ne pas avoir trop transpirées sur le chemin. La reine huma l'air et cria :
-Quelle est cette infection ?! Qu'on amène devant moi la responsable !
Les invitées poussèrent Ginette vers l'avant. Elle se retrouva malgré elle devant la reine et le prince, seule. Le prince, qui même avec le masque l'avait reconnue, s'approcha, intrigué. Soudain, il écarquilla les yeux et se boucha le nez.
-Oh mon dieu, mais vous puez !
Ginette se mit à rougir encore plus. Puis la reine s'exclama :
-Mon fils, qu'avez-vous dit ? Vous avez senti cette odeur ?
Le prince réalisa alors :
-Mais oui ! Mère, oui j'ai senti ! C'est un miracle, j'ai retrouvé l'odorat !
Toutes les invitées semblaient confuses. De quoi parlait le prince ? Il s'expliqua alors :
-Enfant, j'ai perdu suite à une maladie la capacité de sentir les odeurs. Mais cette fantastique jeune fille m'a guéri ! Mère, c'est elle que je veux épouser !
Tout le monde fit un oh de surprise. Ginette lui dit :
-Mais mon prince, je pue !
-Oui, c'est vrai, répondit-il, mais cette odeur me rappelle ma guérison, et je ne veux plus jamais m'en séparer.
Ginette pleura de joie. Le mariage fut organisé. A la cérémonie, Ginette fut escortée jusqu'à l'autel entourée du fluvetin sur une épaule, et de la moufouette sur l'autre. Une année plus tard, elle mit au monde un enfant. Elle demanda à la sorcière d'être sa marraine. La sorcière se mit à rire :
-Je ne suis pas une fée, mais c'est d'accord ! Et comme premier cadeau, je lui fait don de ne jamais puer !
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