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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 27
Nom de l'œuvre : Undesired Angel Nom du chapitre : Ou ce qui se brise se reconstruit ailleurs (partie 3)
Écrit par Izual Chapitre publié le : 29/7/2007 à 02:49
Œuvre lue 141059 fois Dernière édition le : 29/7/2007 à 02:49
Yann : Me parler de quoi ?
Sakuya : ...Est-ce que tu peux me raconter a nouveau ce qui t'est arrivé, en essayant de ne négliger aucun détail, et de te souvenir d'un maximum de choses ?
Yann : Pourquoi ?
Sakuya : Je veux m'assurer de certaines choses...
Yann : D'accord.

Yann s'assit sur le lit qu'il avait occupé pendant quelques jours, et Sakuya ne tarda pas a s'asseoir à côté de lui.

Yann : C'avait commencé dès le début de l'année. Je venais d'entamer ma deuxième année dans cette école, et ca me semblait être un miracle, étant donné qu'a cause de mon paternel, je n'arrêtais pas de voyager, vu qu'il créeait des dettes a gauche et a droite. Je me suis dit "Ca doit être un signe du destin, faut que j'en profite pour me faire des amis".
Sakuya : Désolé de t'interrompre, mais c'était en quelle année ?
Yann : Ma cinquième année de primaire.
Sakuya : Ah ok. Continue.
Yann : Enfin bref, j'ai commencé a observer un peu ceux qui étaient dans ma classe, histoire de voir avec qui je pourrais partager une passion, ou simplement avec qui je pourrais bien m'entendre. Et mon regard s'est arrêté sur quelqu'un en particulier.
Sakuya : Qui était-ce ?
Yann : Une jeune fille de mon âge.
Sakuya : Comment tu te souviens de son âge ?
Yann : On était toujours réunis entre élèves du même âge dans la classe, vu que d'après la maîtresse, ca créait des liens. Et puis, elle était particulière.
Sakuya : En quoi ?
Yann : Elle avait quelque chose dans le regard. Toujours une petite étincelle. Il suffisait que je croise son regard pour me sentir en confiance et rassuré. Mais bon, d'un autre côté, vu qu'elle était apparemment énormément timide, elle détournait toujours le regard. Mais je me souviendrai toujours d'elle et de son apparence.
Sakuya : Elle était comment ?
Yann : Cheveux bruns, un peu longs... Ils lui arrivaient aux omoplates, je crois. Elle avait aussi des yeux bleus-verts, même si je n'avais pas beaucoup l'occasion de les voir. Et elle avait une manière particulière de porter le noeud que l'école imposait aux filles.
Sakuya : Elle le portait comment ?
Yann : Alors que les autres filles le portaient de la manière classique, donc au col, elle le portait a la ceinture, sur le côté droit. C'était original, et je trouvais ca mignon.

Sakuya rougit légèrement.

Sakuya : Et tu ne l'as pas approchée ?
Yann : Cela m'aurait fait plaisir, mais chaque fois que je tentais quelque chose, soit j'étais pas capable de l'approcher, soit c'était elle qui me fuyait... Ca devait être la timidité, je pense... Aussi bien de son côté que du mien, d'ailleurs, vu que j'étais pas doué pour me lier avec les gens, et qu'elle était spéciale a mes yeux.
Sakuya : Et donc, tu n'as pas pu lui parler ?
Yann : Non, mais elle emplissait mon coeur et mon esprit davantage de jour en jour. On peut appeler ca le premier amour, sans nul doute.
Sakuya : Et t'as pas craqué a un moment ?
Yann : Si, ce fameux jour... On avait notre maitresse de malade, et vu que la remplacante était plutot cool, on était sorti 1/2 heure plus tôt. On s'amusait dans la cour quand on a entendu du bruit de l'autre côté de la cour. Certains, dont moi, sont allés voir ce qui s'était passé.
Sakuya : Il était arrivé quoi ?
Yann : Une classe de sixième, qui faisait de la gym, se faisait courser par trois chiens de chasse, qui appartenaient au gars qui habitait juste a côté de l'école, et qui avaient trouvé le moyen de s'échapper de leur enclos.
Sakuya : Et le prof ?
Yann : Il repoussait les chiens en leur balancant des branches et des pierres que les élèves et lui ramassaient en chemin. La course a bien duré une demi-heure, le temps que d'autres profs se mêlent de cela et n'arrivent a attraper les chiens. Les autres élèves de ma classe s'étaient rapprochés pour voir ce qui se passait, et je dois avouer que c'était la première fois que je voyais de la peur dans les yeux de celle que j'aimais.
Sakuya : Elle devait être terrorisée, la pauvre.
Yann : Oui... Pour la calmer, un autre garçon, qui était lui aussi amoureux d'elle, mais qui était plus dragueur et plus courageux que moi, lui a offert un jus. Elle était tellement stressée qu'elle s'en est mis plein sur sa blouse.
Sakuya : Et... Et ensuite ?
Yann : Un des profs, qui tenait le plus dangereux des trois chiens, a trébuché sur une pierre, et, en tombant, a lâché la chaine qui avait été attachée au chien. Attiré par l'odeur, il s'est immédiatement tourné vers la fille, et cela se voyait au regard de l'animal que c'était elle qu'il visait. Paniquée, elle est tombée le cul par terre, et elle était incapable de bouger.
Sakuya : Et tu t'es interposé.
Yann : Je ne pouvais pas la porter et m'enfuir avec elle, je n'en avais pas la force, et le chien courrait plus vite que nous. Donc je n'avais pas d'autres alternatives que de m'interposer et de repousser comme je pouvais les coups de dents et de griffe du chien. Je ne te cache pas que j'avais une trouille monstre.
Sakuya : Tu m'étonnes, voir débouler un tel chien de chasse, prêt a mordre, ca doit effrayer même le plus courageux d'entre nous.
Yann : En repoussant le chien, tout ce qui me venait a l'esprit, c'était de hurler a la fille de s'éloigner, le temps que je tenais plus ou moins le chien loin d'elle. Je me contrefichais de mes blessures, et pour tout t'avouer, je ne les ressentais même pas.
Sakuya : T'es sur ? Parce que bon, des morsures et des griffes de chien de chasse, c'est pas rien...
Yann : Je t'assure, c'était étrange. Mais tout ce que je faisais, c'était de gueuler, tout en repoussant le chien et en essayant de limiter les dégats. Puis finalement, le prof qui l'a lâché a pu récupérer le chien, et l'a ramené auprès des deux autres. Je me suis relevé comme j'ai pu, avec les jambes qui tremblaient comme des castagnettes.
Sakuya : Et ensuite ?
Yann : Je me suis immédiatement retourné sur la fille, pour m'inquiéter de son état. En la voyant en train de pleurer comme c'était pas permis, j'ai eu le réflèxe de me rapprocher d'elle, puis de la serrer dans mes bras. Et la, je me suis mis a sangloter a mon tour. Je sais pas pourquoi, l'inquiétude, le fait de la voir pleurer, la douleur qui commencait a pointer le bout de son nez... Chais pas...

Une larme coula le long de la joue de Yann.

Yann : Tiens... Rien que d'y repenser...
Sakuya : Yann...

D'un geste presque naturel, Sakuya le serra contre elle. Yann craqua, se mettant a sangloter comme a ce moment la.

Yann : Tu sais... J'ai pas vraiment pu la protéger... Elle a quand même eu... Une blessure...
Sakuya : Je sais. Une blessure a l'épaule droite, qui lui a laissé une cicatrice. Quand tu as appris ca, ca a du te faire un choc. Mais c'est surtout elle qui en a souffert le plus... Parce qu'elle était persuadée que tu ne l'aimerais plus comme ca...

Yann se figea soudain, avant de se reculer brusquement des bras de Sakuya.

Yann : Comment tu sais ca ?

Sans rien dire, Sakuya dénuda son épaule droite. La cicatrice d'une griffe y était clairement visible.

Sakuya : Tout simplement parce que c'était moi, cette fille.

Yann la regarda, complètement figé, mais les larmes continuant de couler, tandis que Sakuya se rhabilla, visiblement émue elle aussi. Tous deux se fixèrent, sans un mot, jusqu'a ce que Yann parvint a trouver les mots, malgré la voix étranglée qui trahissait son émotion.

Yann : Pourquoi ne pas me l'avoir dit avant ?
Sakuya : Je n'aurais pas su avant... J'étais bien trop craintive... Mais plusieurs choses m'ont fait prendre conscience que je devais te le dire...
Yann : Quoi ?
Sakuya : ...Le fait de te voir avec Marine... Le fait que tu me dises a quel point c'était important pour toi... Pis surtout, ton absence de quelques jours...
Yann : En quoi cela a tant changé les choses ?
Sakuya : J'ai eu peur... Que tu ne te réveilles plus... Que jamais je ne pourrais t'avouer ce que j'ai sur le coeur...
Yann : ...Tu as autre chose d'aussi important a me dire ?
Sakuya : ...Après cela, quand j'ai changé d'école... J'ai tout fait pour essayer de t'oublier... Mais je n'ai rien pu faire... A chaque fois, je n'arrêtais pas de repenser a toi... Et finalement, je suis revenu dans l'école ou tu étais toujours... Et j'ai commencé a t'observer, sans que tu ne le remarques... Toi qui étais toujours avec Laurent, qui malgré ses remarques parfois puériles, était toujours aux petits soins pour toi, et Marine, qui aurait donné sa vie sans la moindre hésitation si tu la lui avais demandée... Je ne me sentais pas nécessaire a ton quotidien...
Yann : Pourtant, tu l'aurais été.
Sakuya : Pourquoi tu dis ca ?
Yann : Parce que j'aurais aimé faire un bout de chemin plus tôt avec toi.

Timidement, Yann prit la main de Sakuya.

Yann : ...Tu es d'accord pour m'accompagner ?
Sakuya : Avec plaisir...

Et tous deux s'embrassèrent tendrement, toujours la main dans la main.
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