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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 1
Nom de l'œuvre : Je vous rejoindrai quand il gèlera en Enfer! Nom du chapitre : Chapitre 1 : Recommencer, sans eux...
Écrit par Orube Chapitre publié le : 15/11/2011 à 08:04
Œuvre lue 27287 fois Dernière édition le : 15/11/2011 à 08:04
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Chapitre 1 : Recommencer, sans eux…






Londres, gare Kingcross, voie 9¾.

1er Septembre.

Le bruit de la locomotive s’élevait déjà tout autour de lui, mais pourtant Neville était toujours sur le quai, sa valise à la main, face à Augusta Londubat, qui le jaugeait du regard sans mot dire. Il n’osait pas se soustraire à ses yeux, de peur qu’elle ait encore besoin d’un moment, de quelques secondes, pour être certaine qu’il serait sain et sauf même si elle le laissait s’en aller maintenant.

« Grand-mère… Le train ne va pas tarder à partir », tenta-t-il.

Elle grommela quelques mots dont il ne saisit pas le sens, sans bouger d’un pouce. Leur face à face dura encore quelques secondes, avant d’être interrompu par une exclamation de joie.

« Neville ! »

Ce dernier n’eut le temps d’apercevoir que les longs cheveux roux de la jeune fille qui le prit dans ses bras.

« Je suis tellement, tellement contente que toi, tu sois là !

-Ah… Merci Ginny, répondit maladroitement Neville, encore plus mal à l’aise tandis que Ginny resserrait son étreinte. Tu… tu as vu Luna ?

-Pas encore. Mais elle est sans doute déjà dans le train. »

Elle releva la tête, réalisant soudain quelque chose.

« Le train ! Il est presque l’heure ! Il faut que j’aille dire au revoir à mes parents. Ca risque de prendre du temps, ils sont inquiets de me voir repartir à Poudlard, cette année. Surtout ma mère… »

Il hocha la tête, échangea un dernier regard avec elle avant qu’elle ne fasse volte-face pour retourner en compagnie de sa famille.

« Elle est énergique, la petite Weasley », commenta platement sa grand-mère.

Neville sentit l’inquiétude en elle. Ce n’était pas du genre d’Augusta Londubat de lancer des remarques sans importance, simplement pour avoir quelque chose à dire.

« Tout ira bien, grand-mère, lui dit-il pour la rassurer. C’est Poudlard. L’endroit le plus sûr du monde.

-Avec un rebut à sa tête ? Dumbledore, lui, assurait la protection des élèves. Maintenant qu’il n’est plus là… »

Il repoussa ces mots avec force, pour qu’ils ne s’insinuent pas dans sa tête. Ne pas la croire, ne surtout pas la croire, ne jamais laisser la moindre place au doute.

« Tout ira bien », répéta-t-il simplement.

Il le savait, il se mentait à lui-même. Maintenant que Severus Rogue avait été nommé Directeur de l’école de sorcellerie de Poudlard, rien ne serait plus comme avant. Rien que sa nomination prouvait que dans le monde des sorciers tout entier, quelque chose clochait. Le Ministère de la Magie n’avait jamais été une institution en tout point honorable, pas avec cette gangrène constituée d’anciens sympathisants soit disant repentis du Seigneur des Ténèbres qui le rongeait de l’intérieur. Mais de là à confier le poste de Directeur à celui qui avait assassiné le plus grand sorcier de tous les temps… A cette nouvelle, Neville avait compris que la société magique était arrivée à un point de non-retour.

Et que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom avait à présent les pleins pouvoirs.






Neville embrassa sa grand-mère sur la joue, pour la première fois depuis six ans sans rechigner. Il ne savait pas quand il la reverrait. Ni s’il la reverrait vraiment un jour, en fait. Tout à coup, tout était devenu tellement incertain… Alors qu’il avait joyeusement lancé « A dans deux mois ! » à Harry, Ron, Hermione et Dean en Juillet dernier, il se réalisait à présent pleinement qu’il ne les retrouverait pas cette année. Harry, bien sûr, était recherché par le Ministère. Au fur et à mesure que Voldemort avait retrouvé sa puissance, il était devenu de moins en moins sûr pour Harry de se montrer, si bien que cette année, il ne reviendrait pas à Poudlard. Neville comprenait à quel point il aurait été dangereux pour Harry de venir se promener dans l’enceinte de l’école maintenant qu’il était officiel que des Mangemorts y feraient cours, mais en même temps, il ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu effrayé de ne pas avoir son héros, leur héros à tous, pour les soutenir et leur indiquer la voie cette année enc
ore, pour transformer leur vie quotidienne en quelque chose d’à peu près vivable. Ron et Hermione, à coup sûr, étaient avec lui. Et Dean… Dean faisait partie de ceux qui n’avaient plus le droit à l’éducation. Les sang-de-bourbes, les voleurs de magie, les animaux à en croire certains sorciers.

Le jeune homme posa violemment sa valise dans le compartiment à bagages, au dessus des sièges, avant de s’asseoir à côté de Luna, face à Ginny.

« Qu’est-ce qui t’arrive ? demanda cette dernière, surprise du soudain accès d’humeur de son ami d’habitude si réservé.

-Devine. »

Il croisa les bras et planta sont regard dans la fenêtre, sans voir plus loin que la vitre, attendant que sa colère redescende quelque peu avant de parler.

« J’aurais voulu être un né-moldu, finit-il par lancer.

-Pour ne pas retourner à Poudlard ?! s’insurgea Ginny. Pour être accusé des pires infamies, être traqué comme une bête ?

-Pour ne pas être mis dans le même sac que ces ordures qui pense que l’honneur d’un sorcier dépend de son statut de sang. »

L’emportement de Ginny retomba comme un soufflé, tandis que Neville continuait :

« J’ai presque honte d’être un sang-pur, à présent.

-N’ai pas honte, tu as déjà rejoint le rang des traîtres à leur sang, rétorqua amèrement Ginny. Tu ne montre pas ouvertement à quel point tu penses que ce que fait le Ministère en ce moment est salutaire ! »

Elle insista sur le dernier mot, la voix quasiment venimeuse. Ginny avait beau être naturellement impertinente, il ne l’avait encore jamais vue dans cet état.

« Qui a dit ça ? continua-t-il à mi-voix.

-Oh, plein de gens, répliqua-t-elle tranquillement. Malefoy un peu plus fort que les autres. Je l’ai entendu sur le quai, répondit-elle à la question silencieuse qu’elle avait lue dans les yeux de son ami. Il se réjouissait de voir que la vermine avait été éradiquée de Poudlard. Ce sont ses propres mots. »

Un lourd silence tomba sur leur compartiment, rompu seulement par le léger bruit du papier lorsque Luna tournait les pages de son magazine, qu’elle tenait à l’envers.

« Tu crois qu’ils pourront revenir ? »

Neville fut surpris de son propre ton. Plus qu’une question, c’était une supplique qu’il avait adressé à Ginny.

« Ce n’est même plus le problème, soupira-t-elle. S’ils arrivent à s’enfuir à l’étranger, et à rester en vie, on pourra déjà s’estimer heureux… »

Neville eut un haut-le-cœur. Tout ce qu’elle lui disait, bien sûr, il le savait. Mais mettre des mots sur tout ça, sur toutes ces idée qui se battaient dans un coin de sa tête où il essayait de les refouler, ça le rendait malade.

Puis, pour la première fois depuis qu’ils étaient montés dans le train, Luna ouvrit la bouche.

« On devrait peut-être les aider ? »

Cette simple petite phrase sembla résonner en écho dans leurs oreilles durant de longues secondes.

Les aider ? pensa Neville. La belle affaire. De l’intérieur de Poudlard, sans savoir où ils se trouvaient, comment ils s’en sortaient, ni même s’ils étaient en vie ? Qu’auraient-ils bien pu faire pour les aider, dans ces conditions ?

Il chercha le regard de Ginny, mais c’était au tour de la jeune fille de se perdre dans la contemplation de la vitre.

« Harry, Ron, Hermione, Dean… Où que vous soyez, j’espère que vous allez bien. » songea-t-il, et cette pensée lui laissa un goût douceâtre dans la bouche.






L’arrivée dans la Grande Salle fut la plus sinistre qu’il ait jamais vécue en sept ans. Eût-il pu faire face à Rogue, occupant à présent ce fauteuil qui avait été celui, non, qui était toujours celui de Dumbledore, à jamais le seul homme digne d’être Directeur de cette école, aux frères Carrow, deux Mangemorts dont il connaissait le visage pour les avoir vu dans la Gazette du Sorcier, aux sourires malsains et aux remarques cruelles qui s’élevaient de la table des Serpentards, qu’il ne s’en serait pas senti moins mal.

Tout ce qui atteignait Neville en ce moment, était ce qu’il ne pouvait pas voir. Les absents.

Bien sûr, dans le train, il avait tout de suite pensé au fameux trio ainsi qu’à Dean, avec qui il partageait son dortoir et tous ses cours depuis sa première année à Poudlard. Il avait presque occulté le fait que ce dernier était loin, très loin d’être le seul né-moldu de leur année, et de l’école entière. Les tables de Gryffondor, Serdaigle et Poufsouffle s’étaient ainsi étrangement vidées, le remplissant lui d’un sentiment de malaise. Justin, un Poufsouffle de son année avec qui il avait souvent été dans les mêmes cours, n’était pas là. Il en était de même avec les frères Crivey, dont l’absence lui sauta encore plus durement aux yeux. Et s’il ne connaissait pas vraiment les élèves de Serdaigle, cette maison semblait être celle qui avait le plus souffert de la désertion des élèves nés-moldus.

Avec un pincement au cœur, il alla s’asseoir à sa table pour écouter le discours de début d’année. Il lui semblait irréaliste que ce soit Rogue qui parle.

Tout à coup, il vit enfin quelque chose qui allégea un peu le poids sur son cœur. Hannah Abbot, qui avait quitté Poudlard avant la fin de l’année précédente, était présente à la table des Poufsouffle. Elle croisa son regard, lui adressa un petit sourire en s’apercevant qu’il la fixait, et reporta son attention sur Rogue.

Il l’entendit à peine. Ce dernier ne fit que leur présenter les Carrow : la sœur enseignerait l’étude des moldus tandis que le frère se chargerait des cours de défense contre les forces du mal. Neville eut un petit rire en pressentant ce qu’allait devenir ce cours.

« A partir de cette année, le cours d’étude des moldus sera obligatoire pour tous, que les élèves plus âgés aient choisi ou non cette option lors de leur entrée en troisième année… »

Des murmures de protestation s’élevèrent.

« Les professeurs Carrow seront également chargés de la discipline, à la demande explicite du Ministère de la Magie… »

Neville observa la réaction des autres professeurs. Si McGonagall restait droite et silencieuse, il savait à son expression que la colère bouillait en elle, et ce bien plus qu’à n’importe lequel des accidents qu’il avait pu provoquer dans sa classe. Mrs Chourave et Mrs Pomfresh, cependant, se montraient tout bonnement indignées, tandis que Flitwick et Mrs Bibine s’étaient lancés dans une conversation animée mais inaudible, leurs sourcils froncés, des rides d’inquiétude barrant leurs fronts. Slughorn fixait son assiette vide, sans un mot.

« En tant que directeur, je me dois de vous rappeler, bien évidemment, que si vous connaissance d’un quelconque élément sur un Indésirable, il est de votre devoir d’en faire immédiatement part à l’un des professeurs Carrow qui relaieront l’information auprès du Ministère et veilleront à ce que vous soyez récompensés pour ce service rendu à la communauté. »

Ginny laissa échapper un « Quoi ?! » incrédule et sonore. Aussitôt, les regards des Carrow se posèrent sur elle. Neville lui écrasa le pied, et elle se mit aussitôt à contempler un motif sur sa fourchette. Dès que le discours reprit, elle chuchota :

« Comment osent-ils ?

-Ils ont tous les droits, maintenant, Ginny, lui rappela Neville. Tu m’as dit toi-même que le Ministère était aux mains de Tu-sais-qui depuis début Août. Tu crois franchement qu’ils vont continuer à se cacher ?

-Tu penses qu’il y en a qui iront dénoncer ? »

Neville avisa la table des Serpentards.

« Oui. Je pense. »

Ginny sembla être sur le point de pleurer.

« Tu entends même comme il les appelle ? Les Indésirables. Ce sont des sorciers, comme nous ! Exactement comme nous. Et ils valent un milliard de fois mieux qu’eux. »

Il y avait du dégoût dans sa voix à présent.

Le discours s’acheva sur un « Bon appétit » qui ne fut pas suivi d’autant d’enthousiasme qu’auparavant. Neville le sentait au fond de lui, Poudlard ne serait jamais plus comme ce qu’il avait connu.






Le dortoir était vide. Neville y fit face un moment, incapable d’aller ouvrir sa valise sans les cris et les rires habituels de ses camarades. Seamus arriva après lui, et cela sembla être un coup dur pour lui aussi. Ils entrèrent tous les deux, sans mot dire, enfilèrent leur pyjama et se couchèrent entre les draps encore froids de leurs lits.






Dès le lendemain, Neville découvrit le cours d’étude des moldus, et l’idée un peu particulière que s’en faisaient les Mangemorts.

« Si nous remontons assez loin dans l’histoire des espèces animales, nous pouvons constater que les sorciers et les moldus n’ont pas les mêmes ancêtres. Si le sorcier a évolué en quelques millénaires pour devenir ce qu’il est aujourd’hui, le moldu, lui, est resté à l’état de primate pendant des millions d’années. Certains comme moi se demandent même s’ils ne l’ont jamais vraiment quitté. Ainsi, pendant que le moldu découvrait le feu, le chaudron du sorcier y chauffait déjà alors que celui-ci mettait au point des potions telles que le Felix Felicis ou le Polynectar. »

Et l’exposait durait ainsi, allait, venait, tout comme la colère de Neville qui s’emparait de son cœur en lui donnant une espèce de mal de mer.

« Professeur ! s’exclama-t-il soudain sans prendre la peine de lever la main.

-Une question ? sourit férocement Alecto Carrow.

-Oui. Quelle quantité de sang moldu vous pensez avoir dans les veines, vous ? »

Il n’eut pas le temps de voir le coup venir. La douleur elle-même fut plus lente à sentir que le sang chaud qui coulait sur sa joue.

Alecto abaissa sa baguette.

« Je pense que nous pouvons tous remercier Mr Londubat de s’être porté volontaire pour montrer à ses camarades ce qui arrive lorsqu’on se montre impertinent envers un professeur. Reprenons. »

Mais Neville n’écoutait plus. Il passa lentement ses doigts à l’endroit où coulait le sang, et ressentit une vive brûlure. La plaie était large, s’étendant de son oreille jusqu’à sa bouche, ne laissant qu’un petit centimètre entre ses lèvres et elle.






Lorsque la sonnerie retentit, il sauta sur ses pieds, pris son sac et se précipita à l’infirmerie. Il fut accueilli par une Mrs Pomfresh alarmée, qui ouvrit nerveusement ses placards pour trouver ce dont elle avait besoin pour le soigner.

« Qui vous a fait ça, mon garçon ?

-Vous ne me croiriez pas », répondit Neville, ironique.

Etrangement, Mrs Pomfresh sembla deviner : son visage se teinta d’une expression à mi-chemin entre la rage et l’inquiétude.

A l’instant précis où elle allait commencer à s’occuper de sa plaie, Alecto pénétra dans l’infirmerie.

« Qu’est-ce que vous faites ? aboya-t-elle.

-Ce pour quoi je suis payée, rétorqua froidement Mrs Pomfresh. Soigner les élèves.

-Je vous interdis de toucher à Londubat. Il a mérité ce qui lui arrive. Dehors, retournez en cours. »

Neville n’eut pas le choix. Il prit son sac et se dirigea vers la porte de l’infirmerie. Avant de sortir, il put tout de même entendre Alecto beugler à l’adresse de Mrs Pomfresh :

« Vous n’avez pas intérêt à soigner des élèves que j’ai punis, c’est clair ? Je le saurais, et… »

La porte se referma, et Neville ne comprit pas la menace ni le sens des éclats de voix qui résonnèrent longtemps derrière lui.

Sa plaie saignait toujours.







Il retrouva Ginny devant la Grande Salle. Elle discutait avec Luna, et tout de suite, un hématome sur la tempe de Ginny lui sauta aux yeux.

« Salut Nev…

-Qu’est-ce que c’est que ça ? »

Il avait dit ça dans un souffle, et ne respirait plus.

« Le nouveau cours de défense contre les forces du mal. On en sort à peine, lui apprit Ginny. Mais apparemment je vais plutôt bien, par rapport à toi, grimaça-t-elle en découvrant la balafre qu’il avait sur la joue. Pourquoi tu n’as pas montré ça à Mrs Pomfresh ?

-Je l’ai fait, rétorqua-t-il, acide. Alecto a débarqué avant qu’elle ait pu faire quoi que ce soit. »

Neville examina Luna de la tête aux pieds. Elle sentit son regard sur elle et en comprit l’intention, car elle lui dit :

« Je vais bien, dit-elle tranquillement. Amycus a hurlé comme un Tirognak quand je lui ai dit que je ne voulais pas travailler son maléfice sur un élève, tu comprends, il a essayé de me traîner par les cheveux, mais comme c’était la fin du cours, j’ai pu sortir avant qu’il ne s’énerve vraiment.

-Il ne ressemble même pas à un sorcier, cracha vivement Ginny. Il frappe les élèves qui lui résistent. »

Un lourd silence tomba entre eux.

Ce n’était que le premier jour, et il leur semblait déjà qu’ils ne tiendraient pas le coup.

« Ils seront là jusqu’à ce que Vous-Savez-Qui meurt, lâcha Neville. On n’a pas le choix, on va devoir apprendre à les supporter. »

Mais l’idée en elle-même de ne rien pouvoir faire, de devoir écouter en silence les horreurs qu’Alecto débitait, d’obéir à Amycus lorsque celui-ci imposait de s’attaquer à un autre élève, lui semblait insurmontable. Les deux filles étaient visiblement du même avis.

« On ne peut pas rester sans rien faire, déclara Ginny. Il faut trouver un moyen, les empêcher de continuer.

-Ginny, soupira Neville, on est trois. Qu’est-ce que tu veux faire à trois contre deux Mangemorts qui ont le soutien du Ministère ?

-Nous ne sommes pas que trois ? » s’étonna Luna.

Les deux autres se tournèrent vers elle avec l’impression d’avoir mal compris. Mais Ginny s’écria :

« Mais oui ! On ne peut pas être les seuls à s’opposer à la présence des Carrow !

-Comment on peut savoir qui s’y oppose ? » interrogea Neville.

La question sembla leur donner du fil à retordre à tous les trois. Finalement, ce fut Luna qui trouva la réponse :

« On pourrait demander aux anciens de l’Armée de Dumbledore, pour commencer.

-On ne peut pas tous leur faire confiance, répliqua Neville. Tu te rappelles d’Edgecombe ?

-Tu préfères rester ici sans rien faire ? » s’emporta Ginny.

Ils se jaugèrent du regard un instant. Neville savait que si Ginny prenait une décision, il serait obligé de la suivre. Il n’aurait jamais assez de cran pour s’opposer à une boule de nerf comme elle.

« Organisons une réunion, proposa-t-elle. Comme il y a deux ans, à la Tête-de-Sanglier. Quand a lieu la première sortie à Pré-au-Lard ?

-Dans trois semaines, marmonna Neville.

-D’ici là, on fait passer le mot à ceux à qui on fait le plus confiance. Après, peut-être qu’ils pourront ramener plus de monde qu’on ne connaît pas forcément mais qui seront de notre côté. »

Neville hocha la tête sans grand enthousiasme. Il avait peur de la tournure que pouvait prendre les choses. Qu’il le veuille ou non, ils venaient de décider de reformer l’AD, mais cette fois-ci pour résister à un ennemi bien plus dangereux que ne l’avait été Ombrage à l’époque.

Il se ressaisit. Tout, plutôt que de devoir supporter ces atrocités jusqu’à la fin de l’année.

« On fêtera bientôt le retour de l’Armée de Dumbledore », souffla-t-il aux filles avant d’entrer dans la Grande Salle.





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