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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 9
Nom de l'œuvre : Je vous rejoindrai quand il gèlera en Enfer! Nom du chapitre : Chapitre 9 : Le match de Quidditch
Écrit par Orube Chapitre publié le : 15/11/2011 à 09:26
Œuvre lue 27281 fois Dernière édition le : 15/11/2011 à 09:26
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Chapitre 9 : Le match de Quidditch






Le premier samedi de Décembre devait avoir lieu le match de Quidditch comme tous les ans tant attendu par tous les élèves de l’école : celui qui opposerait Gryffondor à Serpentard. La semaine qui précéda, Ginny poussa l’équipe à s’entraîner chaque soir, et quand elle ne pouvait pas avoir le terrain, elle réunissait tous les joueurs dans la salle commune pour leur faire réviser tous les plans de jeu. De tout son cœur, Neville les plaignait.

D’un autre côté, la ferveur qui s’était emparée de Poudlard était palpable, et appréciable. Enfin, pour la première fois depuis la rentrée, Neville avait l’impression que tout était presque normal, et les Carrow devenaient presque supportables, s’attachant tellement à valoriser les joueurs de Serpentard qu’ils en oubliaient d’être odieux avec les autres.

McGonagall, elle aussi, faisait peser une pression énorme sur les joueurs, selon les dires de Ginny. Elle ne supportait plus d’entendre Amycus, Alecto et Rogue rabaisser et insulter sans cesse sa maison, et comptait sur l’équipe pour redorer le blason de Gryffondor, au moins aux yeux des autres maisons.

De toute manière, celles-ci les soutenaient déjà ouvertement, et le samedi matin, dans la Grande Salle, Neville vit avec un certain contentement aux tables de Serdaigle et Poufsouffle des banderoles rouges et or, et les regards et les sourires convergeaient vers les Gryffondors. Il aperçut Luna et lui fit signe de le rejoindre. Elle portait une écharpe aux couleurs de Gryffondor, à sa façon : elle s’en servait pour attacher les longs cheveux blonds plus emmêlés que jamais.

« Ginny, mange, ordonna Neville.

-Je n’ai pas faim.

-Tu ne tiendras pas le choc si tu vas voler à jeun », prévint Demelza, elle aussi visiblement nerveuse, mais une assiette pleine devant elle.

Ginny refusa d’avaler quoi que ce soit, malgré tous les autres autour d’elle qui la pressait à prendre au moins un morceau de pain. Elle surveillait sa montre, faisait tant bien que mal la sourde oreille. A huit heures précises, elle se leva et dit :

« C’est parti, on va s’échauffer ! »

Elle ne laissa même pas le temps à Demelza de finir de déjeuner.

Lorsqu’elle fut partie, Neville se tourna vers Luna et lui demanda :

« Tu crois que ça va aller, toi ?

-Je pense. Après tout, si elle n’a rien dans le ventre, elle volera plus vite. »

Neville sourit et eut envie de lever les yeux au ciel, mais Luna continua :

« Neville, pourquoi tu t’inquiètes autant pour Ginny, en ce moment ? »

Surpris, il chercha ses mots.

« Je ne sais pas. Je la trouve bizarre en ce moment. Sur les nerfs. Alors j’essaie de l’empêcher de faire des choses stupides. Comme risquer de ne pas terminer le match parce qu’elle n’aurait pas mangé.

-Tu sais, ce n’est pas la peine, répondit Luna. Elle ne t’écoute pas, et elle n’en fera toujours qu’à sa tête. C’est pour ça que tu veilles sur elle comme ça ?

-Que je veille sur elle ?

-Tu la regardes tout le temps. »

Neville sentit le rouge lui monter aux joues, et s’emballa :

« Oh, tu ne vas pas me faire le même coup que Seamus, hein ! Je ne la regarde pas comme ça, d’accord ? Je m’inquiète juste pour elle. C’est mon amie, et…

-Qu’est-ce que tu racontes ? »

Luna le regarda sans ciller, de ses yeux innocents et rêveurs, et il comprit que contrairement à celles de Seamus, il n’y avait aucun sous-entendu dans ses paroles. Tout à coup, il se sentit honteux.

« Rien, oublie ça, s’il te plaît.

-D’accord. »

Elle sourit, se leva et dit simplement :

« On y va, nous aussi ? Pour avoir de bonnes places. »

Il hocha la tête et la suivit.

Ils firent bien de se dépêcher, car une dizaine de minutes après leur arrivée, une foule d’élèves arrivèrent pour s’installer dans les gradins, bien que les deux équipes soient encore en train de s’échauffer, chacune à une extrémité du terrain. Luna soupira :

« J’aurais voulu commenter le match, mais le professeur Flitwick m’a dit que c’était absolument impossible, parce qu’ils avaient déjà quelqu’un. Je me demande qui ce sera. En tout cas, c’est vraiment dommage… »

Neville repensa à ce match mémorable l’année précédente, durant lequel Luna avait fait à peu près tout à part commenter ce qui se passait sur le terrain, si ce n’était peut-être l’explication logique qu’elle avait trouvé à la maladresse d’un des joueurs : ce dernier avait à coup sûr la perdantinite.

« Oui, c’est dommage », fit-il sincèrement.

Les joueurs se retirèrent dans les vestiaires pour une dernière mise au point avec leurs capitaines. Neville imaginait Ginny en train de donner fébrilement des conseils à chacun, son but avoué étant que tout soit parfaitement organisé pour les mener le plus vite possible à la victoire. Elle ne s’était pas autant fait de souci lors du dernier match, contre Serdaigle. Mais vaincre Serpentard était une question d’honneur, pour tous les Gryffondors. Même s’il n’aimait pas particulièrement le Quidditch, lui aussi supporterait mal une défaite.

Mrs Bibine entra sur le terrain, la caisse contenant les balles lévitant trois pas devant elle.

Elle était suivie par Alecto et Amycus.

« Qu’est-ce qu’ils fabriquent là, eux ?! » s’écria Neville.

Personne ne lui prêta la moindre attention, car tous étaient occupés à protester. La réponse à sa question était en effet évidente : les Carrow étaient là pour arbitrer le match. Neville observa désespérément Mrs Bibine sortir du terrain après avoir déposé la malle au centre du stade, et retourner dans les gradins. Pendant un moment, il avait bêtement cru qu’il y aurait trois arbitres pour ce match, mais il lui fallut se rendre à la réalité : le duo infernal allait arbitrer ce match, seul.

Les plus choqués furent sans doute les joueurs de Gryffondor lorsqu’ils sortirent à l’air libre, chevauchant leurs balais, et n’aperçurent à la place de Mrs Bibine que les deux silhouettes qu’ils haïssaient tant. Les Serpentards se réjouirent ouvertement : leurs chances de gagner le match leur semblaient soudain doubler, tripler, quadrupler. A l’expression de son visage, Neville crut pendant un moment que Ginny allait descendre de son balai pour exiger le départ des Carrow et que le match soit arbitré comme d’habitude par Mrs Bibine, mais fort heureusement, elle ne le fit pas.

Ils donnèrent le coup d’envoi. Ginny, rapide comme l’éclair, s’empara du Souafle. Elle fila à toute vitesse vers les buts, mais l’un des Serpentards lui barra la route et elle dût freiner son élan pour ne pas lui rentrer dedans. L’esquivant lestement, elle lança le Souafle de toutes ses forces pour tenter de marquer. Maladroitement, elle visa l’anneau devant lequel se tenait le gardien. A la surprise de tout le monde, il n’esquissa pas le moindre geste, et la balle lui cogna durement la tête.

Un coup de sifflet retentit. Alecto venait d’accorder un pénalty en faveur des Serpentards.

Neville, pour la première fois depuis le début de sa scolarité, se joignit aux autres pour contester vigoureusement cette décision. Rien n’y fit, mais par chance le gardien parvint à bloquer le tir du Serpentard, et le match reprit, malgré la colère qui montait dans les gradins rouges et or.

Ginny cria quelque chose à son attrapeur, un garçon timide de troisième année que Neville avait aperçu une ou deux fois à leurs retours d’entraînements. Il était réputé pour être exceptionnellement doué pour son âge et avait permis à Gryffondor de remporter le dernier match en un temps remarquablement court, même si Ginny détenait toujours le record, la fois où elle avait remplacé Harry au poste d’attrapeur. La jeune fille reprit ensuite position et bientôt elle fendait l’air à la poursuite de la balle écarlate.

Malheureusement, cette première minute de jeu venait de donner la couleur de tout le match, et les tricheries des Serpentards devenaient de plus en plus visibles, et les encouragements des Carrow de plus en plus insupportables. Lorsqu’un cognard frôla de quelques centimètres la tête de l’attrapeur rouge et or, Demelza brandit un poing en l’air et vociféra quelque chose que Neville était trop loin pour entendre. Le petit, cependant, ne semblait pas se démonter, ni se soucier d’une quelconque manière des tentatives non dissimulées des joueurs adverses de se débarrasser de lui. Tout à coup, il fonça vers le sol, et le cœur de tous les Gryffondors s’arrêta. Un batteur Serpentard se mit brusquement en travers de son chemin, et en l’évitant, il perdit le Vif d’Or de vue. Le regard de Neville se porta aussitôt vers l’attrapeur de Serpentard, mais ce dernier ne semblait même pas être conscient que Gryffondor avait été à deux doigts de remporter le match pendant un instant. A dire vrai, il était occupé à une tâche bien différente que celle à laquelle il était assigné : non loin des buts, il surveillait les poursuiveurs Gryffondor qui s’approchaient à toute vitesse pour marquer, enchaînant adroitement les passes pour tenir les Serpentards en respect. Lorsque Ginny reçut le Souafle, il eut un sursaut, et fonça.

Elle eut à peine le temps de le voir.

Autour de Neville, les clameurs s’élevèrent. Des cris de joie. Ils ne voyaient pas ce qui était sur le point d’arriver ?

Evidemment, Ginny ne put l’éviter. Elle le percuta de plein fouet, et tous deux furent précipités vers le sol, leurs balais partant dans deux directions opposées avant de retomber un peu plus loin, leur course stoppée nette par l’ossature du stade. Neville se leva en trombe et quitta les gradins pour se précipiter sur le terrain.

Il fut surpris de voir d’en bas que plus de la moitié du stade faisait la fête. Gryffondors, Serdaigles et Poufsouffles se laissaient aller à l’allégresse, tandis qu’à quelques mètres de lui Ginny ne bougeait plus. En s’approchant, il entendit qu’elle gémissait. Mrs Bibine le dépassa en courant pour se précipiter aux côtés de la jeune fille qui essayait à présent de bouger, alors que chaque mouvement la faisait crier de douleur.

« Pénalty en faveur de Serpentard ! beugla Amycus.

-Le match est fini, Professeur Carrow, rétorqua Mrs Bibine d’une voix forte et pleine de mépris. O’Leary vient d’attraper le Vif d’Or. »

Alors, Neville le vit. Il brandissait la petite balle dorée pour la montrer aux gradins où à présent les couleurs se mélangeaient, chacun faisant la fête sans avoir remarqué ce qui s’était passé sur le terrain après la fin du match.

Amycus se tourna vers sa sœur, mais elle dit d’une voix dégoûtée :

« Il l’a attrapé avant. »

Puis elle s’avança vers Ginny, la prit par le bras en lui en lui arrachant une vive plainte.

« N’espère plus jamais remonter sur un balai dans cette école après ce que tu viens de faire, espèce de petite idiote. »

Elle s’éloigna pour aller s’occuper de l’attrapeur Serpentard, sous le regard indigné de Mrs Bibine. Elle avisa Neville :

« Mr Londubat, aidez-moi à la transporter à l’infirmerie. »

Il voulait obéir mais quelle que soit la façon dont il tentait de tenir Ginny, il la faisait souffrir.

« Accio brancard ! »

Le problème fut le même, il fallut parvenir à installer Ginny dessus sans trop la blesser. Ils y parvinrent tant bien que mal, et tandis que Luna les rejoignait, ils quittèrent le stade où la fête commençait à peine.






Mrs Pomfresh les accueillit avec un brin d’agacement.

« Le Quidditch, le Quidditch, mais qu’est-ce qu’ils ont tous avec ça ? Combien de blessures j’ai dû soigner depuis le début de ma carrière à cause de ce sport stupide, je me le demande ! »

Ginny eut une grimace significative, mais l’infirmière ne le remarqua pas. Elle s’activa autour de la jeune fille, examinant sa jambe sous toutes les coutures, mais avant qu’elle n’ait pu la soigner, et comme Neville le craignait, Alecto et Amycus pénétrèrent dans l’infirmerie. Cela fit doubler l’énervement de Mrs Pomfresh en un instant.

« Qu’est-ce que vous voulez encore ? Il y a un autre blessé ? Un Serpentard ? Dans ce cas, j’imagine qu’il est prioritaire ?

-Il y a un autre blessé, oui. Mais on ne parle même pas de priorité, rétorqua sèchement Amycus. Cette petite idiote est responsable de ce qui lui arrive. Elle a foncé sur l’Attrapeur de Serpentard. Elle devait penser que s’il tombait de son balai et ne pouvait plus jouer, Gryffondor prendrait l’avantage dans le Tournoi.

-C’est lui qui m’a coupé la route ! s’époumona Ginny, outrée.

-La ferme, toi !

-Faites-là sortir d’ici, invectiva Alecto. Il n’y a pas de place dans cette salle pour les tricheuses, ajouta-t-elle d’une voix doucereuse.

-Personne ne sort, répliqua Mrs Pomfresh. Je me fiche des conflits entre ceux qui entrent dans mon infirmerie, mon travail est de soigner les malades et les blessés, sans distinction. »

Alecto sortit sa baguette et s’approcha de Mrs Pomfresh d’un air menaçant.

« Si tu veux continuer à exercer ton travail, espèce de vieille peau, tu ferais mieux de faire ce qu’on te dit.

-Je refuse de me soumettre à vos tentatives d’intimidation ridicules et déplacées, déclara Mrs Pomfresh d’un ton impérieux. »

Alecto ouvrit la bouche et se mit en position d’attaque, mais Ginny intervint :

« C’est bon ! Je m’en vais. Arrêtez ça. »

Tous les regards se tournèrent vers elle. Neville se demanda si elle n’avait pas perdu la raison. Comment comptait-elle faire, dans son état, sans soin ?

Néanmoins, il l’aida à sortir, tandis que de l’autre côté, Luna la soutenait également.

« Pourquoi tu as fait ça ? demanda cette dernière avec autant d’inquiétude que de curiosité.

-Si Pomfresh s’en va, murmura Ginny, qui la remplacera ? Tant qu’elle est là, elle nous protège, du mieux qu’elle peut. Parfois, elle soigne des élèves dans le dos de ces imbéciles. Si je dois me promener avec une jambe cassée pour que d’autres pour se faire soigner des coups qu’ils ont reçus pendant les cours, alors soit. »

Neville hocha la tête mais garda le silence. Pourquoi devaient-ils faire de tels choix ?

« Sans aucun soin, fit Luna, ça risque de s’infecter, tu sais ? »

Ginny ouvrit de grands yeux. Elle ne savait pas.

« Je vais aller voir à la bibliothèque. Je ne peux pas faire mieux que Mrs Pomfresh, mais je pense qu’il vaut mieux éviter de prendre des risques, non ? Même si tu étais malade, ça ne suffirait pas à ce que les Carrow changent d’avis.

-Heureusement que les vacances ne sont que dans deux semaines, remarqua Ginny. Je pourrais aller à Sainte-Mangouste à ce moment-là.

-Espère juste que ce ne sera pas trop tard », marmonna Neville avec mauvaise humeur.






Les jours qui suivirent furent pénibles. Ginny ne pouvait nullement se déplacer seule, si bien que Neville et Luna devaient la porter à chacun de ses cours. Personne dans sa classe ne voulait s’y risquer, les Carrow l’ayant interdit. Pour leurs cours, donc, elle devait se débrouiller, qu’importe la douleur.

« C’est du harcèlement », dit Seamus un soir où Neville la ramenait une fois de plus jusqu’à un fauteuil près de la cheminée, où elle se laissait tomber comme une poupée de chiffon, pâle et épuisée.

Neville s’assit, l’humeur sombre. La voir ainsi le rendait malade. Il aurait voulu pouvoir l’aider autrement, être capable de réparer lui-même sa jambe. Plusieurs fois, il avait voulu la traîner de force à l’infirmerie, mais elle s’y était toujours opposée :

« Mrs Pomfresh aura des ennuis s’ils se rendent compte qu’elle a soigné ma jambe. On a besoin d’elle Neville. Je peux attendre. Je vais bien, regarde ! »

Elle levait sa jambe et dissimulait la douleur derrière un sourire horriblement faux.

« Je peux attendre jusqu’aux vacances. Ce serait stupide de renoncer maintenant. »

De mauvaise grâce, Neville abandonnait.






Avant les vacances, Neville et Luna organisèrent une dernière réunion de l’Armée de Dumbledore, une nouvelle fois dans la Salle sur Demande, finalement la plus sûre de toutes pour peu qu’ils fassent attention à ne pas trop se faire remarquer.

La séance n’avait pas débuté mais les conversations allaient déjà bon train, et un sujet revenait plus souvent que les autres. Seamus le résuma très bien en écorchant les oreilles de Neville au passage :

« Déjà, il faudrait savoir s’il y aura encore des assemblées après les vacances de Noël. Personnellement, je ne suis pas sûr de revenir à Poudlard, et je pense que pour peu qu’il y en ait d’autres qui soient raisonnables l’AD sera considérablement réduite à la rentrée. »

Neville cru, espéra que les autres lui riraient au nez comme il l’avait fait auparavant, mais il s’aperçut très vite qu’il était dans le faux : plusieurs membres hochaient la tête, absorbés par ce qu’il disait, et apparemment du même avis.

« Personne ne viendra nous aider ici. On est tous seuls, et on ne peut rien faire pour retrouver l’école d’avant, fit Zacharias.

-Dès que je peux, je pars à l’étranger avec mes parents. Tous ceux qui veulent avoir à nouveau une vie normale font ça, et ils y arrivent. C’est la seule solution, raisonna Ernie.

-Je ne sais pas trop… hésitait Terry. Je n’ai pas envie de partir, mais mes parents ont l’air de vouloir quitter le pays, eux aussi. S’ils partent, je serais obligé de les suivre.

-On a déjà eu du mal à convaincre Papa et Maman de nous laisser revenir à Poudlard, lança Padma en adressant un regard entendu à sa jumelle, mais cette fois-ci, quand ils sauront ce qui se passe ici, ils ne nous laisseront plus le choix, c’est certain. »

Ginny, énervée mais n’osant pas intervenir, se bouchait les oreilles avec une expression agacée. Luna, cependant, dit d’une voix claire et neutre :

« Vous n’aimez pas l’école ? »

Toutes les conversations cessèrent, les visages se tournèrent vers elle comme un seul homme, et dans leurs yeux, Neville pouvait lire le surnom de Luna comme s’ils le criaient tous. Loufoca venait encore de dire quelque chose d’insensé, il ne fallait pas y faire attention.

« On a tous grandi ici, Lovegood, alors oui, on aime cette école, ricana Zacharias.

-Non, moi je pense que vous ne l’aimez pas, continua Luna. Si vous l’aimiez, vous ne parleriez pas de la quitter. En tout cas, pas avant la fin de l’année.

-On n’a pas envie de partir, riposta Parvati d’un ton agressif. Mais vu la tournure que prennent les choses, on est forcé de le faire.

-Ah bon ? Par quoi ? s’étonna Luna. Je suis sûre que vous n’aimez pas cet endroit. Sinon, vous parleriez de le défendre, coûte que coûte. En fait, vous vous en fichez. »

Zacharias tira sa baguette mais Neville s’interposa.

« Si tu veux te battre, Smith, sors et va trouver de vrais ennemis. Je ne laisserai personne attaquer un autre membre de l’AD, déclara-t-il froidement. »

Ils se défièrent un moment du regard. Finalement, Zacharias rangea sa baguette, prit son sac et sortit de la salle. En quelques secondes, Seamus, Terry, Ernie, Padma et Parvati l’imitèrent.

Neville contempla la porte close un bon moment, se tourna vers ceux qui restaient. Ils n’étaient plus que onze en tout.

« Ok. On annule pour ce soir. »

Il prit à son tour ses affaires et sortit de la salle avec mauvaise humeur.





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