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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 16
Nom de l'œuvre : Je vous rejoindrai quand il gèlera en Enfer! Nom du chapitre : Chapitre 16 : Ce qu'elle voulait cacher
Écrit par Orube Chapitre publié le : 15/11/2011 à 09:35
Œuvre lue 27289 fois Dernière édition le : 15/11/2011 à 09:35
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Chapitre 16 : Ce qu’elle voulait cacher






Un mardi matin, les choses prirent une tournure inattendue. De toute sa bonne volonté, Neville aurait voulu être en mesure de l’éviter, mais il n’avait pas été seulement capable de prévoir ce qui se passerait ce jour-là.

Personne, pas même les membres de l’Armée de Dumbledore qui étaient à présent rôdés à la dissimulation, ne remarqua les banderoles que les élèves cachèrent soigneusement dans leurs robes et leurs poches, agrandies par magie, bien qu’il fut remarquable de la part d’élèves si jeunes de savoir utiliser un sortilège d’extension.

Impossible de savoir à quel point ils s’étaient préparés pour ce qui ressemblait vaguement à une rébellion. Toutefois, l’un d’entre eux sortit tout à coup de ses vêtements un long morceau de tissu sur lequel s’agitaient deux caricatures d’Amycus et Alecto. Les deux représentations se frappaient mutuellement en essayant vainement de faire du mal à un élève qui en profitait pour se moquer d’eux. Etait-il un meneur improvisé ou avait-il tout supervisé, Neville ne put le déterminer, mais il avait allumé la mèche.

Ils étaient une trentaine au moins, tous de Gryffondor et de Poufsouffle, à brandir leurs slogans ou, quand ils en étaient capables, à les écrire en lettres de feu dans l’air. Les cris commencèrent à fuser de partout, semant la zizanie à cette heure si matinale, quand les Mangemort étaient réputés pour être les plus irritables.

Naturellement, les élèves réclamaient le départ des Carrow, ce qui n’eut rien pour adoucir ces derniers lorsqu’ils virent ce qui était en train de se passer.

Amycus se rua sur le premier à avoir brandi leurs slogans. Comme souvent quand il était vraiment dans une rage noire, il frappa d’abord le garçon avant de penser à sortir sa baguette pour le torturer.

« Vous avez toujours envie de faire les malins, maintenant ? » lança-t-il en menace à la foule.

Mais les autres, enivrés par la rage qu’ils avaient réussi à provoquer chez lui, prirent ses mots pour une invitation et crièrent de plus belle, couvrant le Mangemort d’insultes et pour les plus téméraires, de maléfices. Ils n’eurent le dessus qu’une petite minute, cependant, car ils étaient pour la plupart trop jeunes pour tenir tête aux deux Mages noirs.

Les professeurs McGonagall, Bibine et Chourave tentèrent d’intervenir tandis que Flitwick et Madame Pomfresh s’insurgeaient de voir de telles choses arriver dans la Grande Salle, à l’heure du petit déjeuner. Seulement, plus les enseignants voulaient empêcher les tortures et les punitions corporelles n’ayant pour unique but que de soulager un peu la colère des Carrow, plus elles tombaient en rafales et sur n’importe qui, fusse un élève qui passait par là par hasard sans avoir voulu prendre part aux protestations.

Comme la scène semblait devoir s’éterniser, Neville jeta un regard en biais à Ginny. Elle secoua la tête avec discrétion mais vigueur. Ne pas intervenir. C’était injuste, mais ils s’étaient fourrés dans cette situation tous seuls. Ils ne pouvaient rien faire sans risque leur propre peau. Eux savaient à quoi ils s’exposaient avant de venir dans la Grande Salle ce matin-là.

Le brouhaha s’éteignit soudainement quand Rogue franchit la porte d’entrée. Il lança un regard circulaire à travers la salle, fit signe aux Carrow et leur ordonna d’emmener tous ceux qui posaient problème aux cachots. Ils s’exécutèrent et Rogue leur emboîta le pas.

Quand tous les « rebelles » et les Mangemorts eurent quitté les lieux, les élèves qui restaient s’assirent, et dans un silence de plomb, prirent leur petit déjeuner, incapables d’avaler grand-chose en sachant que sous leurs pieds, nombre de leurs camarades seraient torturés jusqu’à l’épuisement de leurs bourreaux.






Neville n’eut pas cours d’Etude des Moldus ce jour-là, malheureusement il n’y avait pas pour lui de quoi s’en réjouir. En montant les marches vers le sixième étage, il repensa à Luna et à son père. Le Chicaneur. Le symbole, à présent enterré, des rebelles. Peut-être que parmi ceux qui devaient encore se trouver aux cachots, il y en avait certains qui avaient lu la revue. Peut-être que c’était ça qui les avait poussés à agir, le risque même qui avait mené les Mangemorts à kidnapper Luna…

Il s’égarait. Rien ne servait de trop réfléchir à tout ça, Neville le savait. Mais depuis le début de l’année, c’était devenu une habitude pour lui de cogiter.

« Tout est prêt alors ? »

Neville s’arrêta net, reconnaissant sans trop pouvoir se l’expliquer la voix de Michaël Corner.

« C’est OK, répondit calmement celle de Ginny. On descend quand tu veux.

-A onze heures alors ?

-On fait comme ça. »

Michaël ressortit de la salle commune des Gryffondors, adressant au passage un sourire poli à Neville. Ce dernier s’avança à pas rapides dans la salle pour demander des comptes à Ginny. Celle-ci le vit arriver et tenta de se défiler en allant vers son dortoir, mais il l’attrapa par l’épaule et la força à lui faire face.

« Qu’est-ce que vous avez prévu ce soir ? interrogea-t-il.

-Rien que tu n’aies besoin de savoir… » marmonna-t-elle en voulant se dégager.

Neville maintint sa prise et insista.

« Dis-moi ce que vous comptez faire.

-Pourquoi tu tiens tant à ce que je t’en parle ? s’énerva-t-elle.

-Si vous faites le moindre faux pas, ce n’est pas seulement sur vous que ça risque de retomber, c’est sur tout le monde !

-Donc, le grand Neville peut se permettre de prendre des risques seuls, mais il exige des autres qu’ils lui fassent part de leurs plans avant ? »

Ginny lui jetait son regard enflammé, et Neville ne fut pas capable de riposter. Il la lâcha. Elle partit aussitôt se réfugier dans sa chambre.






Dans ses rêves, il y avait sa mère. Ce qui ne lui arrivait pas si souvent, par ailleurs. Par moment, il lui arrivait de se la dessiner en pensée, mais elle était conforme à la réalité et lui donnait un papier de bonbon, comme elle le faisait à chacune de leurs rencontres.

Ce soir-là, pourtant, elle était différente. Et a contrario elle était enfin elle-même. Celle qu’elle aurait dû être si elle n’avait jamais rencontré les Lestrange.

Elle lui parlait. Elle discutait de tout et de rien, comme si elle l’avait fait depuis des années, et lui, pauvre Neville, écoutait, fasciné, la voix de sa mère, qui n’était pas la même que celle qu’il lui connaissait et qui se muait exclusivement en cris.

« Tu as grandi, Neville, commenta-t-elle en examinant son fils de la tête aux pieds. Quand je t’ai donné naissance, je n’aurais jamais imaginé que tu serais si grand. Et pourtant, aujourd’hui, tu dépasses même Frank. »

Il avait conscience de rêver. Il se demanda si c’était vraiment la vérité, s’il était vraiment plus grand que son père. Les occasions étaient rares de se mettre dos à dos pour comparer.

« Maman… murmura-t-il.

-Oui Neville ? » sourit-elle.

Neville… Il ne l’avait même jamais entendu prononcer son nom. Neville…






« Neville ! »

Il ouvrit les paupières brusquement et une sensation de froid désagréable l’envahit.

Il était allongé sur un fauteuil de la salle commune. Voyant le visage blême de Ginny au dessus du sien, il se souvint s’y être endormi en attendant son retour.

« Pourquoi tu fais cette tête ? demanda-t-il sèchement, de mauvaise humeur qu’elle l’ait tiré de son si doux rêve.

-C’est… Michaël… » bafouilla-t-elle.

Elle tremblait.

« Qu’est-ce qui s’est passé ?

-Les Carrow nous ont attrapés. »

L’eau glacée qui coule le long du dos. Neville commençait à trop bien connaître cette sensation à son goût.

« Tu as réussis à rentrer quand même ?

-On s’est débattus. Je crois qu’Alecto a reçu un maléfice. Elle m’a lâchée, alors j’ai couru. Mais Michaël… »

Elle avait les yeux pleins de larmes.

« Il criait, Neville, tu aurais dû l’entendre… C’était horrible… Comment j’ai pu le laisser là-bas ? Comment j’ai pu faire ça ?! J’aurais dû rester avec lui, essayer le défendre, de… »

Sa voix s’étouffa dans ses sanglots.

Sans répondre à ses questions, Neville passa les bras autour de ses épaules et la serra contre lui.






Dernière ligne droite avant les vacances de Pâques. Ensuite, il ne leur resterait que peu de temps à passer à Poudlard. En pensant à Ginny, Neville lui demandait souvent ce qu’elle comptait faire pour l’année suivante.

« Tu penses vraiment que je vais pouvoir revenir à l’école pour effectuer tranquillement ma septième année ? se moquait-elle. Avec tout ce que le Ministère trouve à reprocher à mon père ? Il faudra qu’on se cache.

-Vous n’allez pas fuir le pays ?

-On pourrait… En admettant qu’il n’y en ait pas un qui se fasse coincer par un Mangemort en cours de route. Ma mère n’acceptera jamais de prendre le risque, et si on fuit tous ensemble, on ne mettra pas longtemps à se faire attraper. L’inconvénient des familles nombreuses », ajouta-t-elle avec un sourire sarcastique.

Neville se contenta d’une grimace en guise de réponse.

A ce moment-là, les Poufsouffles entrèrent dans la Salle sur Demande.

« On a amené de la Bièraubeurre et du Whisky Pur Feu ! »

Ernie brandit avec fierté les bouteilles au dessus de sa tête.

« Tu aurais vu la tête du patron des Trois balais quand je lui en ai commandé ! s’esclaffa-t-il. C’était beaucoup plus drôle que de les ramener dans l’école, par contre. J’ai bien cru que Rusard aller les trouver, à un moment.

-Tu es le meilleur, Ernie, le félicita Neville. Et puis tu t’es donné du mal, même si tu n’en bois jamais…

-Tu rigoles ? »

A la surprise de tous, Ernie déboucha le Whisky Pur Feu et s’en servit aussitôt un verre. Aux regards interloqués, il répondit :

« Il paraît que l’alcool, ça fait oublier. En tout cas, ça rend moins conscient des problèmes. En ce qui me concerne. Avant une punition avec Amycus, par exemple… A qui j’en sers ? »

Le silence mit une petite seconde à se défaire, et les Serdaigles arrivèrent pendant qu’Ernie se chargeait du service.

« Et bah ! s’exclama Su. La Salle sur Demande a fait des merveilles pour ce soir ! »

Neville y jeta un coup d’œil circulaire. Elle était plus grande et plus chaleureuse que d’ordinaire, et la lumière était moins vive. Dans tous les coins, il y avait de quoi s’asseoir pour discuter en petits groupes. On aurait dit une nouvelle salle commune, aux couleurs de trois maisons différentes.

« Quelqu’un lance la musique ? »

Un instant plus tard, la salle résonnait de la dernière chanson à la mode des Bizarr’Sisters.

Neville passa une bonne partie de la soirée à discuter avec Ernie, Susan et Hannah. Pendant que ces derniers allaient se resservir une Bièraubeurre, Neville remarqua Ginny au fond de la salle, seule, l’oreille collée à sa radio, notant frénétiquement de nouveaux noms sur ses feuilles. Il s’approcha pour s’asseoir à ses côtés et lui dit :

« Tu sais, tu n’es pas obligé de faire ça ce soir. Si tu veux, je prends la relève, pour que tu puisses profiter de la fête. »

Elle secoua la tête.

« Tu mérites plus que moi de profiter de cette soirée, lui répondit-elle. Et puis, je ne supporterais pas de devoir attendre après quelqu’un pour connaître ces listes. »

Neville acquiesça en signe de compréhension.

« Il te manque ? » demanda-t-il.

Ginny avait une ribambelle de frères dont n’importe lequel aurait pu être désigné par ce « il », mais elle n’hésita pas une seule seconde sur l’identité de la personne dont parlait son ami.

« Bien sûr que oui, souffla-t-elle. Mais je suis sûre qu’il va bien. S’il était mort, tous les médias du Ministère s’empresseraient de le faire savoir pour tuer toute résistance qui croirait en son retour.

-Je crois que tu as raison. Tu penses qu’il reviendra ?

-Aucune idée… Il m’a dit qu’il cherchait quelque chose, une chose qui serait capable de détruire Voldemort. A mon avis, ce n’est pas à Poudlard qu’il va la trouver. S’il la trouve, peut-être qu’il reviendra. Mais s’il meurt avant… »

Sa voix mourut et ses yeux se tournèrent avec inquiétude vers la fenêtre, avant de se poser de nouveau sur Neville.

« Toi, tu y crois, pas vrai ? l’interrogea-t-elle avec un sourire doux. Tu crois qu’il va revenir et nous sortir de là ? Tu crois qu’il est vivant ? »

Neville sourit, d’un sourire large et plus confiant qu’il ne l’était vraiment, même s’il s’était promis en son for intérieur de ne jamais en douter.

« Bien sûr que oui. »

Ginny acquiesça, le regard brillant.

« Michaël n’est pas là, remarqua-t-elle avec une drôle de voix. Et il n’est pas le seul. »

Neville posa sa main sur l’épaule de la jeune fille avec douceur.

« On ne fait pas tout ça pour rien, Ginny. »






La fête pris fin tard dans la nuit, et tous restèrent dans la Salle sur Demande car le risque était trop grand de croiser des professeurs dans les couloirs. Etre hors des dortoirs était une chose, mais l’être tout en ayant bu une quantité respectable de Whisky Pur ne serait franchement du goût de personne, fusse le professeur Flitwick qui les trouvât.






Du temps de ses premières années à Poudlard, le petit-déjeuner était toujours un moment de calme relatif aux yeux de Neville. On ne pouvait pas dire que le silence régnait dans la grande salle, mais il n’y avait pas de comparaison possible avec le déjeuner ou le dîner et il ne s’y passait jamais rien, sinon la distribution du courrier.

Depuis que les Carrow étaient là, les choses avaient bien changé.

« Toi là !

-Et Alecto qui hurle, dès le matin, grogna Seamus.

-Je sais que tu fais partie de ces petits imbéciles qui ont taggué le mur l’autre soir ! Viens un peu par là, que je t’apprenne ! »

Neville tourna la tête, et à cet instant un cri horrible lui déchira les tympans.

Alecto avait saisi Hannah par le bras et cette dernière se tordait de douleur, tandis qu’Alecto la contemplait avec surprise sans comprendre la réaction si violente de la jeune fille.

« Lâchez-la, s’insurgeaient des élèves de septième année à Poufsouffle. Vous voyez bien que vous lui faites mal ! Elle n’a rien fait ! Lâchez-la !! »

Hélas, Neville savait qu’Alecto ne tenait sûrement pas Hannah assez fort pour lui faire le moindre mal, et que cette dernière était en train, à son insu, de se trahir.

La saisissant cette fois-ci par les cheveux pour la forcer à ne pas se débattre, Alecto entreprit de remonter la manche de la jeune fille.

Le sang de Neville ne fit qu’un tour et il brandit sa baguette vers Alecto, mais il manqua sa cible et ne parvint qu’à attirer l’attention de la Mangemort.

« Endoloris ! »

La douleur fut violente mais très courte. Lorsqu’il put relever la tête, Hannah avait le bras nu et un silence de mort était tombé sur la Grande Salle.

Alecto l’examina sans y croire. Puis, faisant face à la table des professeurs, elle se mit à crier :

« Une sang-de-bourbe ! Une sang-de-bourbe est dans l’école ! Une sang-de-bourbe est venue souiller Poudlard ! Monsieur le Directeur ! »

Rogue, cependant, n’était pas là, et le temps qu’Alecto s’en rende compte, plusieurs élèves avaient tenté de s’interposer, mais la sorcière les repoussa de la même manière qu’elle avait fait avec Neville, et continua pour se frayer un chemin à travers ceux qui la séparait de la porte de sortie.

Neville, dans un effort désespéré, oublia sa baguette et se lança à la poursuite d’Alecto, mais il ne fut pas assez rapide, et la porte de la Grande Salle se referma sur lui ainsi que sur tous ses camarades. Alecto l’avait verrouillée derrière elle, enfermant pour un bon moment presque tous les vivants du château.

Neville frappa la porte jusqu’à avoir les poings en sang, sortit sa baguette et essaya tous les sortilèges d’explosion qu’il connaissait. Rien n’y fit. Son visage était bardé de larmes, même s’il ne se souvenait pas les avoir senties couler.

« Hannah ! Hannah ! »

Aucune voix ne lui répondit.






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