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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 17
Nom de l'œuvre : Je vous rejoindrai quand il gèlera en Enfer! Nom du chapitre : Chapitre 17 : Les Indésirables
Écrit par Orube Chapitre publié le : 15/11/2011 à 09:36
Œuvre lue 27290 fois Dernière édition le : 15/11/2011 à 11:43
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Chapitre 17 : Les Indésirables






« Viens Neville, viens… »

La tête bourdonnante, Neville se laissa guider.

Le professeur McGonagall venait de déverrouiller la porte en insultant copieusement Alecto, ce qui n’était jamais arrivé auparavant. Aussitôt fait, elle se précipita en direction du bureau de Rogue.

Traîné dans le hall, Neville s’arrêta devant ce qu’ils avaient réalisé tous ensemble, avec les membres de l’AD, et qui avait produit un si grand effet sur les élèves.

Une liste.

Unes immense liste, encadrée de slogans en lettres dorées que l’Armée de Dumbledore avaient créés, en hommage à tous ceux qui avaient dû souffrir du nouveau régime.

Pour tous ceux qui n’avaient pas pu retourner à l’école cette année, « Nous ne les oublions pas ».

Pour tous ceux qui avaient laissé leur vie en tentant de se défendre, « Trop de vies volées ».

Pour tous ceux qui avaient besoin d’une lueur d’espoir pour continuer à avancer sans se laisser faire, « L’AD, pour la liberté ».

Pour tous ceux qui étaient prêt à devenir les acteurs de cette liberté, « On recrute toujours ».

Une liste de tous ceux qui avaient souffert. Une liste de tous les Indésirables. Une liste de tous les innocents.

Le tout surplombé du symbole de l’AD.

A chaque repas, aucun élève de Poudlard ne pouvait y échapper. Ainsi, Neville et les autres avaient obtenu ce qui leur semblait être un dû : une pensée, juste une toute petite pensée pour ceux qui n’avaient pas leur chance, ceux qui n’étaient pas bien nés. Et cet objectif était bien atteint : Neville pouvait voir, au pied de cette liste, que quelques noms avaient été ajoutés à la va-vite, pour rectifier un oubli et surtout pour rendre un hommage.






« Tu le savais ? »

Ils s’étaient réfugiés dans la Salle sur Demande, où les avaient rapidement rejoints Seamus, Ernie et Susan. Ces deux derniers étaient effondrés et morts d’inquiétude pour leur amie, sans pour autant réussir à y croire.

« Tu le savais depuis quand ? Pourquoi tu ne l’as jamais dit ?

-Je lui avais promis.

-Tu aurais dû nous le dire. On aurait pu la protéger. »

Neville se mura dans son silence.

« Où est-elle ?

-Toujours dans le bureau de Rogue, selon Lavande.

-Elle va se faire attraper si elle reste là-bas, celle-là. Elle est tellement discrète… »

Personne n’émit de commentaire. Lavande n’était pas exactement silencieuse mais pour l’AD, elle avait toujours su dominer ce trait de caractère en cas de besoin.

« J’ai du mal à y croire… souffla Ernie sans regarder personne. Hannah est une née-moldue ? Comment se fait-il que personne ne l’ait jamais su ?

-Ses deux parents sont des sorciers ! s’exclama Susan sans rien y comprendre. J’en suis sûre ! Elle me l’a dit elle-même !

-Tous ses grands-parents sont des moldus, rappela Seamus. Cela fait de ses parents des nés-moldus. Comme elle est née de nés-moldus, elle ne peut être ni de sang pur ni de sang mêlé. Ça paraît logique, finalement, quand on y réfléchit.

-Ce n’est pas logique du tout, cracha Ginny. Elle est une sorcière ! Nous sommes tous des sorciers ! Sang-Pur ou pas, nous sommes tous des sorciers, et les sang-de-bourbe sont sans doute les plus purs d’entre nous ! On ne leur a pas bourré le crâne de préjugés dès leur naissance, à eux ! »

Elle était devenue rouge pivoine et ses yeux brillaient de larmes de colère.

« A toi non plus, Ginny, on ne t’a pas bourré le crâne, fit doucement Seamus, alors arrête de te sentir mal vis-à-vis de ceux qui n’ont pas le droit d’être là cette année. Tu fais partie d’une des plus pures familles de sang-pur. »

Et sans que l’on pût deviner si c’était à cause d’Hannah, de sa famille ou de Harry, Ginny fondit en larmes dans les bras d’un Seamus interloqué.

Neville entendait mais ne voyait rien. Il avait la tête posée sur les genoux et réfléchissait au pire. Et si l’on découvrait que l’oncle d’Hannah n’était pas vraiment son père ? Et si les détraqueurs l’embrassaient pour la punir d’avoir fui ? Et si les Carrow la torturait jusqu’à ce que… ?

Un bourdonnement infernal retentissait entre ses oreilles. Il ne voulait pas qu’il lui arrive quoi que ce soit, non, il ne voulait pas. Il ne fallait pas. Pas elle. Pas ça. Pas encore.

La porte s’ouvrit. Tout le monde fit volte-face.

Lavande entra. Seule.

« Où est-elle ?! s’écrièrent-ils tous.

-Dans son dortoir à Poufsouffle. »

Puis, aux regards hébétés qui la fixaient :

« Rogue et les Carrow l’ont laissée repartir sans rien dire. »

Neville cru s’effondrer de soulagement.

Ils avaient cru au mensonge. Ils y avaient cru. Ils avaient cru que l’oncle d’Hannah était son père.

Elle était sauve.

Elle allait bien.

Il se leva et quitta la Salle sur Demande.






Bien vite, il se rendit compte à quel point il avait été stupide de partir comme ça. Il ne savait même pas où se trouvait la salle commune des Poufsouffle et quand bien même l’aurait-il su, il n’aurait pas pu entrer sans le mot de passe.

« Neville ! »

Il se retourna. C’était Susan.

« Tu vas la voir, c’est ça ? »

Il hocha la tête sans un mot.

« Suis-moi, alors. »






La salle commune de Poufsouffle était dissimulée près des cuisines, au vu des bonnes odeurs qui emplissaient les couloirs dans cette partie de Poudlard où Neville ne s’était jamais rendu. L’intérieur était des plus chaleureux, les fauteuils de cuir bruns côtoyant les tissus jaunes vifs. Il y faisait bon ; la différence de température avec le reste du château était surprenante.

« C’est par là, fit Susan en lui désignant un étroit couloir juste à côté de la cheminée. Je t’accompagne jusqu’à la porte, sinon tu ne pourras pas rentrer. »

Neville n’en était pas bien sûr, mais il lui semblait effectivement qu’il était arrivé quelques mésaventures à ses amis de Gryffondor qui avaient essayé d’aller voir les filles dans leur dortoir. Il suivit donc docilement Susan jusqu’à la porte des septième années, où elle le laissa entrer seul.

Hannah était allongée sur son lit, le visage dissimulé contre son oreiller. Neville hésita d’abord à l’approcher, conscient que sa présence n’était peut-être pas désirée, mais il s’avança quand même pour aller poser une main sur l’épaule de la jeune fille. Elle tressauta mais ne releva pas la tête pour autant et ne chercha pas à savoir de qui il s’agissait.

Neville se demanda s’il valait mieux faire demi-tour ou bien l’obliger à lui faire face. Il opta pour un compromis et lui demanda doucement :

« Qu’est-ce qui s’est passé ? »

Pour toute réponse, il obtint une espèce de hoquet, comme si Hannah essayait de parler malgré ses larmes. Elle ne releva pas la tête.

« Je le déteste, parvint-elle à faire entendre à travers son oreiller. Je déteste Rogue, je le déteste !

-Qu’est-ce qu’il t’a fait ? s’enquit Neville, sentant la colère monter.

-Rien du tout. Il m’a même sortie du pétrin. Mais ce qu’il a dit… Je le déteste. »

Neville n’y comprenait plus rien du tout, et les sanglots d’Hannah redoublèrent.

« Ils ne me laisseront plus jamais tranquille, maintenant ! s’exclama-t-elle. Ils vont me pourrir l’existence ! Comme s’ils ne le faisaient déjà pas assez, ces deux rats ! »

Impuissant, Neville passa doucement ses bras autour des épaules de la jeune fille, s’allongea avec précaution sur son dos et la serra contre lui. Il sentait les larmes secouer tout son corps, et il aurait donné tout ce qui lui restait pour que l’évènement du matin n’ait pas eu lieu, pour que tout ceci ne soit qu’un horrible cauchemar.

Qu’importe ce que Rogue avait dit. Aux yeux des élèves de Poudlard, Hannah resterait une sang-de-bourbe. Si la plupart des gens considèreraient cela comme une victoire qu’elle puisse suivre ses cours normalement, les autres ne lui laisseraient jamais une minute de répit. La fin de l’année serait longue à venir. Pour elle plus que pour n’importe qui d’autre.






Le lendemain matin, après le petit-déjeuner, Amycus et Alecto prirent une initiative qui eut le don de mettre les autres professeurs hors d’eux. Ils obligèrent tous les élèves à attendre debout dans la Grande Salle et vérifièrent par eux-mêmes si aucun des étudiants n’était un Indésirable en fuite, relevant toutes les manches de tous les élèves, et crurent même bon de devoir vérifier si les professeurs, eux aussi, ne seraient pas marqués. Ils ne trouvèrent personne, aussi un élève de Serpentard, de cinquième année et dont l’insigne de la Brigade Inquisitoriale brillait sur la poitrine, fit remarquer :

« Je ne vois pas pourquoi vous perdez votre temps à vérifier si nous ne sommes pas des sang-de-bourbe, puisque vous laissez la racaille rester à l’école quand même ! »

Un froid envahit les trois tables qui s’opposaient à ces idées, mais personne n’osa prendre la parole pour protester.

« Voyez-vous, jeune homme, répliqua Alecto avec une délectation apparente, si vous êtes issu d’une famille respectable de Sang-Purs, ce n’est pas le cas de tout le monde dans cette école. Il y a aussi ce que j’appellerais des « bâtards », des sorciers avec du sang moldu dans les veines, et votre camarade fait partie de ceux-là. Et pour couronner le tout, elle est une enfant illégitime. Une bâtarde, quoi. »

La même blague stupide, s’indigna Neville pendant que la table des Serpentards s’esclaffait à gorge déployée. Il jeta un coup d’œil à Hannah, mais elle ne sembla pas réagir.

Les Carrow se retirèrent, visiblement déçus, pour aller préparer leurs cours et les élèves sortirent petit à petit de la Grande Salle pour se rendre tranquillement dans leurs salles de classe.

Neville rejoignit Hannah à grand pas pour lui demander si ça allait.

« Ça irait mieux si je n’étais pas obligée de salir la mémoire de ma mère pour rester dans cette école stupide. »

Elle avait les yeux brillants mais sa voix était calme et claire. Elle ne tourna pas la tête vers Neville une seule fois jusqu’à ce qu’ils aient passé la porte de la Grande Salle.

« Eh, Abbot ! »

Hannah tiqua mais ne s’arrêta pas pour autant. Neville jeta un coup d’œil par-dessus son épaule : ils étaient suivis par toute la brigade inquisitoriale.

« Arrête-toi ! »

Elle n’obtempéra pas et accéléra même le pas.

« Abbot, sale sang-de-bourbe, écoute quand un Sang-Pur prend la peine de te parler ! »

Sans que Neville n’ait le temps de la voir venir, elle se retourna et brandit sa baguette vers le meneur du groupe :

« Lashlabask ! »

Un tomba à la renverse et fut propulsé trois mètres derrière, faisant tomber par la même occasion la moitié du groupe. Cependant, ils étaient encore trop nombreux pour qu’elle ait le temps de s’esquiver.

« Endoloris ! »

Elle lâcha un long cri strident et s’effondra. Neville répliqua par un sortilège de stupéfix mais manqua sa cible. Il esquiva un maléfice et lorsqu’il se releva, il vit une nuée d’éclairs jaillir vers ses opposants.

De toute part, des voix fusaient, en colère :

« Tu n’as pas le droit de l’appeler comme ça, sale crétin !

-Les sang-de-bourbe ici c’est vous, et encore, vous en avait tellement sur les mains, du sang, qu’on se demande si vous êtes toujours humains !

-Essayez de relever le niveau de vos Mangemorts de parents, au moins !

-Bande de criminels ! C’est plutôt vous qui devriez être enfermés à Azkaban ! »

Les protestations se firent plus importantes et plus virulentes, jusqu’à ce que la Brigade soit tout simplement débordée par le nombre d’élèves qui leur tenaient tête.

Pendant un court instant, Neville vit Hannah esquisser un sourire de soulagement et de reconnaissance, puis :

« Qu’est-ce que c’est que ce boucan ?! »

Alecto et Amycus surgirent dans le hall, imposant par leur seule présence un silence effrayé.

« C’est elle madame, s’écria un Serpentard, c’est sa faute, elle nous a attaqué parce qu’on a dit qu’elle était une bâtarde ! »

Neville sourit, incrédule. En somme, même dans leur mensonge, ils avaient bien mérité ce qui leur arrivait.

Une seconde après, cependant, il ne souriait plus.

« Toi, Abbot, arrête de faire ton intéressante et assume un peu ce que tu es. Une bâtarde qui ne supporte pas que les gens respectables disent tout haut ce qu’elle est vraiment, ça ne vaut guère mieux qu’une sang-de-bourbe. »

Amycus ricana au trait d’esprit de sa sœur, mais tous les autres élèves se rebellèrent :

« C’est immonde de dire ça ! Vous accusez sans savoir !

-Fermez-la ! » ordonna Amycus d’une voix forte.

Les cris continuèrent, et Neville sentit le sang lui monter à la tête. Il savait ce qui allait arriver, il le savait, il fallait qu’ils arrêtent, vite, avant qu’il ne soit trop tard.

Une grande explosion retentit, il était trop tard.

« Maintenant, vous allez tous descendre au cachot ou je m’occupe de vous ici et tant pis pour ceux qui n’étaient pas là au bon moment, menaça Alecto, glaciale.

-Espèce de vieille cinglée ! s’emporta Neville. Vous faites tout à l’envers, vous ne comprenez rien à rien !

-Boucle-la, Londubat, on t’a assez entendu !

-Faites-moi taire alors, bande d’abrutis ! »

Ils ne se firent pas prier.

Neville évita un nouveau sort qui passa tout près de son épaule avant d’en recevoir un en plein ventre et un autre au niveau du torse. Il tomba en arrière et entendit juste un bruit sourd dans son crâne.






« Aïe… »

Neville rouvrit les yeux pour découvrir qu’il se trouvait dans la salle commune de Gryffondor. Il se redressa pour regarder s’il y avait quelqu’un mais sentit sa tête tourner et s’obligea à se rallonger. En cherchant ce qui l’avait amené ici, le premier souvenir à lui revenir fut un goût de sang dans la bouche, puis les images des Carrow et d’Hannah refirent surface dans son esprit.

« Il y a quelqu’un ?

-Ah, il est réveillé », répondit une voix.

Les visages de Ginny, Seamus, Lavande et Parvati se dressèrent au dessus de lui.

« Bah dis, vieux, tu as loupé un sacré spectacle ! lui apprit Seamus. Tu aurais dû voir la réaction de McGonagall et de Flitwick après que les Carrow t’aient assommé ! Ils ont même utilisé des injures que je n’avais jamais entendues avant. Ce doit être des trucs de leur époque.

-Hannah va bien, dit Ginny. Les autres ont retenu les Mangemorts et la Brigade assez longtemps pour qu’elle puisse s’en aller discrètement. Et ils n’ont pas été punis, pour la plupart. Rogue a dû se trouver débordé par le nombre, alors j’imagine qu’il a fait comme s’il n’était au courant de rien. Les cachots ne sont pas assez grands pour enfermer la moitié de l’école, je pense, ricana-t-elle.

-En tout cas, continua Lavande, tu as fait sensation ! Tout le monde ne parle plus que de ça ! Et j’ai l’impression que notre œuvre aussi commence à faire réfléchir les gens… Sinon, on n’aurait pas eu autant de soutien ce matin. »

Parvati renchérit :

« Si c’est ça, il faut qu’on continue ! Qu’on fasse encore plus fort !

-Comment tu comptes t’y prendre ?

-On pourrait essayer de donner accès à Potterveille à plus de gens… En évitant que les Mangemorts n’en entendent parler.

-C’est pas raisonnable, contredit Neville. Laisse cette idée. On a déjà fait bien assez fort. Il faut entretenir le message, c’est tout, mais ça, les autres s’en chargent déjà… Vous avez vu les noms rajoutés ?

-Oui, j’ai remarqué, fit Ginny. Je ne pensais pas qu’ils oseraient faire ça… Mais c’est bien. »

Le petit groupe continua de discuter toute la soirée durant, fier de son effet et de sa semi-victoire en ce qui concernait l’affaire « Hannah ». Cependant, songea Neville, rien n’était réglé pour autant.

Ce que personne ne savait encore, c’était que le plus important était à venir, dans très, très peu de temps.







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