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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 18
Nom de l'œuvre : Je vous rejoindrai quand il gèlera en Enfer! Nom du chapitre : Chapitre 18 : Disparitions programmées
Écrit par Orube Chapitre publié le : 15/11/2011 à 21:09
Œuvre lue 27286 fois Dernière édition le : 15/11/2011 à 21:09
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Chapitre 18 : Disparitions programmées






C’était enfin les vacances de Pâques, quelques semaines de repos bien méritées mais à l’avance gâchées par l’idée d’un retour obligé à l’école. Neville, dans le calme de sa chambre, fouillait son placard, à la recherche de souvenirs, qu’il finit par retrouver.

Il sortit d’une pile d’affaires, quasiment aussi vieilles que lui pour certaines, un livre à la couverture de cuir.

Il avait pensé à cet objet toute la matinée, sans parvenir à remettre la main dessus, et pendant un long moment, il avait bien cru l’avoir perdu. Cependant, tel n’était heureusement pas le cas, et Neville eut le plaisir immense de pouvoir sentir les irrégularités du cuir sous ses doigts, avant d’ouvrir ce qui était un album photo, que lui avait offert Colin l’année précédente.

Le garçon avait pris la manie énervante de photographier tout et tout le monde, chaque fois qu’il en avait l’occasion. Si la plupart des gens ne le supportaient plus, Neville avait senti tout son agacement s’alléger d’un seul coup lorsque Colin lui avait remis cet album.

Il n’était pas très long, ne comportait en tout et pour tout qu’une trentaine de photos. Mais il s’agissait pour la plupart de clichés pris dans la salle de Gryffondor, où Neville était en compagnie de Harry, Ron et Hermione, Ginny ou encore Dean et Seamus. Cet album rassemblait ainsi les meilleurs souvenirs que Neville voulait garder de Poudlard, tout ce qui lui était arrivé de bon avant le début de sa dernière année, jusqu’à présent proprement désastreuse.

Où pouvait donc être Colin, en ce moment ? C’était une question qui revenait souvent dans l’esprit de Neville, comme pour tous ses amis nés-moldus. A celle-ci, il n’avait pas de réponse. Comment arrivaient-ils à se cacher des Mangemorts et à survivre ? Car une certitude demeurait, c’est qu’ils étaient toujours vivants. Sinon, les listes de recherches qui paraissaient continuellement dans la Gazette du Sorcier ne porteraient plus leurs noms depuis longtemps déjà.

Tandis qu’il avait les yeux rivés sur un cliché où l’on pouvait voir Ginny et Harry assis l’un contre l’autre, tandis qu’en arrière plan lui et Ron semblaient débattre de quelque chose d’important, Neville sentit son Gallion chauffer contre sa cuisse, dans la poche de son pantalon. Il l’en sortit tout à trac, convaincu que quelque chose de grave se passait. Une réunion de l’AD était déjà prévue après les vacances, et rien d’autre ne pouvait rien justifier l’utilisation de ces pièces.

Neville détailla les lettres à la surface de la pièce, qui commencèrent à se mélanger les unes aux autres, pour formé un message qui à les en croire, était en provenance de Ginny.

« Evacuée urgence vais bien plus Poudlard pas joindre »

C’était un très long message en comparaison de ce dont la pièce d’or était capable, mais c’était largement suffisant. Neville soupira. Il fallait que cela arrive.

Ginny l’avait-elle senti ? Elle lui avait dit, à nouveau, dans une lettre, qu’elle ne pourrait pas rester à Poudlard jusqu’à la fin de l’année, que sa famille était bien trop suspecte pour ça.

Il y avait d’abord eu Luna, puis maintenant elle. Même si cette fois Neville savait qu’elle était en sécurité, il ne put s’empêcher, tout à coup, de se sentir extrêmement seul.

C’était tous les trois qu’ils avaient pris la décision de reformer l’Armée de Dumbledore, comme une résistance opposée aux Carrow. C’était tous les trois aussi qu’ils avaient dirigé et coordonné le groupe, et sans Luna ni Ginny, Neville savait que l’AD n’aurait vite été que de l’histoire ancienne.

Et maintenant, elles le laissaient seul aux commandes, avec l’interdiction d’abandonner.

Voilà qui n’allait pas être facile.






Le lendemain, dans la cuisine, la grand-mère de Neville attendait son petit-fils, un journal à la main.

« Ils racontent, dans cette serpillère, lui dit-elle, que les Weasley ont été arrêtés parce que leur père aurait comploté avec d’autres personnes pour rendre la domination aux Moldus. Tu sais quelque chose ? »

Neville sourit, sarcastique. Le Ministère savait toujours comment tirer avantage de la situation.

« Ils sont cachés, mais il vont bien. Ceci dit, pour qu’ils en arrivent là, c’est sans doute que le gouvernement a eu l’intention de les arrêter. »

Augusta lâcha un grognement satisfait.

« Entre les mots et la réalité, il y a un monde, plaisanta-t-elle comme si elle découvrait la véritable nature de la Gazette du Sorcier.

-Je peux avoir du café ? »

Elle le servit, et ils petit-déjeunèrent en silence. Neville entreprit ensuite de débarrasser la table, à mains nues car même s’il était majeur, sa grand-mère lui rappelait souvent qu’elle tenait à sa vaisselle comme à la prunelle de ses yeux. Lorsqu’il fut sur le point de sortir de la pièce, sa grand-mère l’arrêta.

« Neville ? »

Il se retourna, surpris. Rares étaient les fois où Augusta l’interpelait ainsi, sauf quand il faisait quelque chose qui lui déplaisait. Mais ce n’était pas le cas et par ailleurs, Augusta n’oubliait jamais quand elle avait quelque chose à dire, et prenait toujours le temps de le faire, de préférence assise devant une tasse de thé ou de café.

« Je suis fier de toi. »

Neville fit volte-face pour cacher son visage et regagna sa chambre, écarlate.

Il n’aurait jamais cru qu’un jour, quiconque puisse dire cela de lui.

Et encore moins sa grand-mère.






Le retour tant redouté à Poudlard arriva bien plus vite que ne l’aurait souhaité Neville. Le trajet dans le Poudlard Express fut morne. Seul avec Seamus, Neville ne dit pas un mot, et son ami qui avait également reçu le message de Ginny l’imita. Il n’y avait aucun commentaire à faire à ce sujet, et en parler ne pourrait que les exposer au risque d’être entendus par des oreilles indésirables.

L’hôtesse au chariot de friandises passa et leur proposa sa marchandise. Pour la seconde fois en sept ans, celles-ci ne firent pas du tout envie à Neville, qui se sentait plus nauséeux qu’autre chose.

« Une prochaine fois sans doute », fit-il.

Une prochaine fois. Quand, une bonne fois pour toute, il quitterait l’école. Là, peut-être, il aurait le cœur à manger.

« Aucune autre nouvelle, pendant les vacances ? demanda Neville pour rompre le silence qui commençait à lui peser.

-Aucune, répondit Seamus.

-Dean ?

-Rien. »

Seamus ponctua ce mot d’un haussement d’épaules. Neville aussi savait qu’il n’y avait aucune nouvelle à attendre de quiconque était en fuite, que ce serait d’une dangerosité sans nom pour eux, mais il s’accrochait à l’espoir illusoire qu’un jour, peut-être, l’un d’en eux serait assez loin et sûr de sa sécurité pour pouvoir leur envoyer un simple « Je vais bien. », comme Ginny avait pu le faire.






Si Neville s’était senti mal durant le trajet en train, ce n’était rien en comparaison de ce qu’il avait éprouvé pendant le dîner qui suivit.

« Seamus, tu ne trouves pas qu’ils nous regardent bizarrement ?

-C’est parce qu’on est à la table des Gryffondors. Ils regardent tous les Gryffondors comme ça, ils nous détestent, ricana-t-il. Je pensais que tu le savais.

-Non… Je suis persuadé qu’ils nous fixent des yeux, nous deux, soutint Neville.

-Tu te fais des idées. »

Neville se tut mais Seamus n’avait en rien réussi à le convaincre qu’il se trompait. A la fin du repas, comme pour avoir la preuve que ce qu’il avançait était juste, il se rendit à la table des Poufsouffles pour aller s’asseoir entre Ernie et Hannah.

Les regards d’Alecto et Amycus ne le lâchèrent pas une seule seconde.






Les premiers jours à Poudlard parurent plus pénibles que d’ordinaire à Neville, mais ce dernier préféra mettre cela sur le compte des vacances et de sa liberté un temps retrouvé pour l’expliquer plutôt que d’y réfléchir réellement. Il lui semblait bien que les Carrow étaient encore plus durs avec lui, si c’était possible, qu’avant, mais cela ne l’étonnait finalement en rien. Peut-être avaient-ils plus ou moins compris le rôle qu’il jouait dans l’AD et qu’ils cherchaient en le neutralisant à arrêter leurs opposants. Neville avait donc à cette occasion prévenu les membres : quoiqu’il pût lui arriver, il fallait à tout prix que l’action de l’AD continue, encore et encore. C’était la seule défense dont ils disposaient, et il ne fallait en aucun cas y renoncer.






La raison de cet étrange comportement apparut à Neville à la mi-avril, un soir, tandis qu’il était dans la salle commune de Gryffondor, encore presque vide à cette heure.

« Y’a un hibou à la fenêtre, lança quelqu’un.

-Un hibou qui frappe pour rentrer !

-Il est à qui ? »

Neville tourna la tête, et à sa grande surprise, il reconnut le hibou de sa grand-mère qu’il ne voyait d’habitude que peu souvent, et uniquement le matin, après le petit-déjeuner, en même temps que tous les autres hiboux.

Il sauta sur ses pieds et se précipita pour ouvrir la fenêtre. L’oiseau remit alors une enveloppe dans les mains du jeune homme, avant de s’en aller aussitôt à tire-d’aile.

Neville ouvrit l’enveloppe qui ne portait pas de cachet.






<i>Mon petit-fils,



Je t’adresse ce courrier pour que tu saches que je vais bien. Ne crois surtout pas ce qu’on pourra te raconter à mon sujet. Le Ministère a envoyé un de ses hommes pour m’arrêter, Dawlish, peut-être le connais-tu. Quoiqu’il en soit, le pauvre ne savait visiblement pas à qui il avait affaire, et je n’ai pas eu de mal à m’en débarrasser. J’ai dû partir. Je suis chez quelqu’un de la famille, je ne t’en dis pas plus au cas où cette lettre serait interceptée. En tous les cas, ne t’en fais surtout pas pour moi, et ne laisse personne te manipuler à cause de moi.



Puisse cette missive te trouver en bonne santé,



Augusta Londubat</i>






Neville relu plusieurs fois la lettre, tétanisé.

« Le Ministère a envoyé un de ses hommes ».

« Ne laisse personne te manipuler ».

Il mit quelques longues minutes à comprendre la logique de la situation, qui s’imposa alors brutalement à lui, comme la conséquence de tout ce qu’il avait fait durant l’année.

Alors qu’il ne s’y attendait pas du tout, le Gallion magique brûla sa peau. Il le sortit pour voir ce qui y était inscrit, et lu avec effroi :

« Carrow prit McGonagall Neville cache toi »






Le sang bourdonnait à ses tempes, et Neville peinait à réfléchir. Se cacher ? Où ça ? A en croire le message, les Carrow avaient McGonagall avec eux. Il pouvait compter sur la droiture de cette dernière pour ne pas leur ouvrir la porte de la salle commune, mais pour combien de temps ? Ces deux-là étaient capables de réduire le tableau de la Grosse Dame en cendres rien que pour pouvoir entrer. Il fallait qu’il trouve un autre endroit, et vite.

Il froissa la lettre de sa grand-mère et la fourra dans sa poche, sortit sa baguette et se dirigea à grands pas vers la porte de la salle.

Il était déjà trop tard.

« …pêche-toi, la vieille, on a pas que ça à faire ! beuglait Amycus, dont la voix était assourdie par la parois entre lui et Neville.

-Vous pouvez toujours attendre, rétorqua le professeur McGonagall, que Neville imaginait, à cet instant, en train de jeter un regard hautain aux deux autres. Si vous êtes si pressés, allez donc chercher notre directeur.

-Il n’y a que toi qui puisse ouvrir cette porte, riposta Alecto d’un ton mauvais. Alors, même si on doit y passer la nuit, tu l’ouvriras, je te le promets. »

Neville se plaqua contre le mur. Vite, il fallait qu’il trouve une solution, pour passer entre leurs griffes. Comment pouvait-il les éloigner ?

D’un geste précipité, il sortit à nouveau Gallion et écrivit, aussi rapidement qu’il en était capable :

« Coincé salle commune diversion vite »

Il croisa les doigts pour que quelqu’un comprenne le message.

Il fut entendu. A peine une minute plus tard, une explosion retentissante eut lieu, tout près d’eux. Neville entendit les Mangemorts s’écrier :

« Quel est l’imbécile qui a encore fait ça ?! »

Un pas, deux pas…

Il n’avait plus le temps d’hésiter : il ouvrit la porte à la volée et se précipita, bousculant les Mangemorts au passage, qui n’ayant pas vu le coup venir, s’effondrèrent à terre pour le frère et allèrent rouler dans les escaliers pour la sœur.

Sans ralentir sa course, Neville s’exclama, brandissant sa baguette :

« Accio balai ! »

Il n’avait jamais, au grand jamais, su voler correctement sur une de ces choses. Mais déjà les Carrow étaient debouts et lui lançaient des maléfices de part et d’autres. C’était sa seule chance de pouvoir en réchapper.

Force était de constater que soumis à une pression telle, Neville devenait capable de tout pour survivre. C’était comme s’il avait su voler depuis toujours, alors qu’il se souvenait très bien de la manière dont les cours de vols se finissaient généralement pour lui. Deux fois plus rapide que les Carrow, il se fraya un chemin à travers les couloirs, rasant parfois la tête d’autres élèves abasourdis de le voir ainsi fendre les airs, poursuivi par les Mangemorts.

Neville croisa une bonne partie de la Brigade Inquisitoriale, et en l’apercevant, il crut toutes ses chances anéanties. C’était sans compter l’effet de surprise, qui les empêcha de le reconnaître de prime abord puis d’intervenir assez rapidement pour pouvoir l’arrêter. Aussi vite qu’il les avait aperçus, Neville les perdit de vue.

Quelques minutes plus tard, tandis qu’il entendait toujours les rumeurs furieuses derrière lui, Neville se posa et passa trois fois devant le pan de mur lui faisant face.

« Il me faut un endroit où je serai à l’abri des Carrow. »

La Salle sur Demande ne tarda pas à lui fournir ce dont il avait besoin, et il y entra. Il eut tout juste le temps de distinguer les vociférations furieuses d’Alecto au bout du couloir avant de claquer la porte derrière lui.

Il fut alors comme hors de Poudlard. Inaccessible.

Se doutant de l’inquiétude de ses amis à son sujet, il se saisit de son Gallion et composa ce message :

« Salle demande vais bien »

Ce à quoi il ne tarda pas à recevoir comme réponse :

« Enragés surtout pas sortir »

Neville eut un rire jaune. C’était la dernière chose à laquelle il se serait risqué, à moins de vouloir braver la mort.

Il avait été trop loin, il le savait. Si Amycus et Alecto avaient été jusqu’à traîner McGonagall devant le portrait de la Grosse Dame pour s’emparer de lui, ils ne reculeraient probablement plus devant rien. Il était impensable que Neville puisse retourner en cours, à présent. Il se demanda même comment il ferait pour s’échapper. Nul doute que les Carrow allaient quadriller l’école pour le retrouver, qu’importe le temps et l’énergie que cela leur coûterait. Ils ne le laisseraient plus troubler leur ordre.

Il se laissa glisser le long du mur, sentant la tension se relâcher dans tout son corps. A présent qu’il ne se sentait plus menacé, sans doute n’aurait-il plus été capable le moins du monde de se tenir correctement sur un balai. Il s’interrogea un moment sur la source de cet extraordinaire pouvoir, mais en l’absence d’explication rationnelle, il se contenta de cette réponse : l’instinct de survie.

Neville songea à Luna, dont il n’avait eu aucune nouvelle depuis les évènements de Décembre. Il pensa à Ginny, en fuite avec sa famille, bien que théoriquement une sorcière à juste titre selon les préceptes des Mangemorts. Il vit défiler dans son esprit l’image de toutes les personnes qu’il connaissait et qui avaient fui l’école, le pays.

Il se dit qu’à présent, il n’était plus tellement différent d’eux.

Cette idée aurait peut-être pu le réconforter un minimum, s’il ne s’était pas senti, à présent plus que jamais, aussi seul.

Combien de temps allait-il devoir rester ici avant de pouvoir s’échapper ? Où pourrait-il aller ? Sa grand-mère n’était pas chez elle, et il n’avait aucune idée de la manière dont il pourrait éventuellement la rejoindre.

Harassé de fatigue, Neville laissa tomber cette réflexion et la remit à plus tard. Il aurait tout le temps pour cela, à la fois prisonnier et protégé des murs de pierre magiques de la Salle sur Demande, d’y penser.

Dans un dernier sursaut, avant de se laisser sombrer dans le sommeil, Neville se dit qu’à présent, il n’y avait plus personne pour diriger l’Armée de Dumbledore. Il espéra que Seamus prendrait les rênes.

Neville, lui, avait disparu.






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