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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 22
Nom de l'œuvre : Je vous rejoindrai quand il gèlera en Enfer! Nom du chapitre : Chapitre 22 : Jamais
Écrit par Orube Chapitre publié le : 30/12/2011 à 20:39
Œuvre lue 27269 fois Dernière édition le : 30/12/2011 à 20:39
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Chapitre 22 : Jamais






« Vous avez combattu vaillamment. Lord Voldemort sait reconnaître la bravoure. »

Neville, presqu’imperméable aux mots prononcés par le Seigneur des Ténèbres, continuait de contempler le visage de Colin, sans être capable du moindre geste.

« Mais vous avez aussi subi de lourdes pertes. Si vous continuez à me résister, vous allez tous mourir, un par un. Je ne le souhaite pas. Chaque goutte versée d’un sang de sorcier et une perte et un gâchis. »

Neville sentit qu’il aurait dû s’indigner. Il aurait fallu crier, défier la voix, lui ordonner d’arrêter tous ces meurtres. Mais il n’en était plus capable.

« Lord Voldemort est miséricordieux. J’ordonne à mes forces de se retirer immédiatement. Vous avez une heure. Occupez-vous de vos morts avec dignité. Soignez vos blessés. »

Quelle dignité pouvait encore avoir Colin, après avoir été assassiné comme un animal, juste parce qu’il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment ? Et elle ? Ce n’était pas comme si elle avait représenté la moindre menace pour cet homme, dans l’état où elle était au moment où il l’avait tuée…

« Maintenant, je m’adresse à toi, Harry Potter. Tu as laissé tes amis mourir à ta place au lieu de m’affronter directement. J’attendrai une heure dans la Forêt interdite. Si, lorsque cette heure sera écoulée, tu n’es pas venu à moi, si tu ne t’es pas rendu, alors la bataille recommencera. Cette fois, je participerai moi-même au combat, Harry Potter, je te trouverai et je châtierai jusqu’au dernier homme, jusqu’à la dernière femme, jusqu’au dernier enfant qui aura essayé de te cacher à mes yeux. Une heure. »

Rien, pas même la menace de voir tous ses amis mourir, n’arrivait à le faire bouger.

Le silence était tombé sur le parc. Tous les combattants s’étaient retirés : ne restaient maintenant que les blessés, et les morts.

« Neville ! »

Neville ne prit même pas la peine de lancer un regard dans la direction d’où provenait la voix. Il lui semblait bien la connaître par ailleurs, mais cela lui était égal. Il aurait voulu trouver un moyen de battre tous les Mangemorts et Voldemort réunis, mais la solution à ce problème lui échapperait toujours.

« Neville, tu vas bien ? Réponds ! »

Il sentit tout à coup une main le secouer vigoureusement. Détournant les yeux à contrecœur, il reconnut le visage d’Olivier Dubois, l’ancien capitaine de l’équipe de Quidditch de Gryffondor.

« Tu n’as rien, constata celui-ci. Tu vas m’aider, alors.

-T’aider à quoi ?

-Tu as entendu, comme tout le monde, non ? »

Dubois fit un geste en direction de Colin et son amie, puis dit :

« On va les ramener à l’intérieur.

-Je ne sais pas si je peux faire ça, murmura Neville en sentant son estomac se nouer.

-Je ne te demande pas si tu en es capable ou pas, Neville. Je te demande d’attraper les bras de cette fille et de m’aider à l’amener dans la Grande Salle. »

Dubois était sec et cassant. Neville songea qu’il avait raison, et que même si pour le moment il se sentait mal, ce serait encore pire plus tard s’il regardait son ancien camarade sans rien faire. Il se leva et posa les mains sur les bras de l’adolescente. Sa peau était encore chaude, évidemment, mais cela le surpris.

Le trajet lui paru infiniment long. A peine eurent-ils déposé le corps dans la Grande Salle que Dubois entraîna de nouveau Neville à l’extérieur, cette fois pour aller chercher Colin. Neville vit tout autour d’eux d’autres élèves, professeurs où encore des gens qu’il ne connaissait pas s’activer à droite et à gauche pour faire de même. Il était soulagé de ne pas être resté dans la Grande Salle pour le moment, car elle n’était plus que cris et pleurs, et contenait presque autant de morts que de vivants.

Transporter Colin était au dessus de ses forces. Neville se fit violence pour ne pas pleurer ou vomir. Arrivés au niveau du grand portail, Dubois, ayant remarqué la couleur blafarde de son visage, finit par lui dire :

« Tu sais, je peux m’en occuper tout seul, Neville. »

Il le laissa hisser Colin sur son épaule avec reconnaissance. Puis, comme pour s’excuser de ne pas être capable de transporter son ami, il redescendit dans le parc pour ramener d’autres morts, afin d’éviter cette tâche douloureuse à leurs proches. Il était arrivé à hauteur d’une ancienne élève de Poufsouffle qu’il n’avait connue que de visage quand il entendit une voix.

« Neville. »

Surpris, il fit un bond. La voix était douce, comme un murmure. Il n’avait vu personne s’approcher, et ne comprit que lorsqu’il vit Harry ôter sa cape d’invisibilité.

« Bon sang, Harry, j’ai failli avoir une attaque ! Où vas-tu tout seul ?

-C’est une partie du plan. Je dois faire quelque chose. Ecoute… Neville…

-Harry ! »

Neville avait protesté plus fort qu’il ne l’aurait voulu. Mais il n’y pouvait rien, il sentait que quelque chose n’allait pas, il avait l’impression que Harry ne lui disait pas ce qu’il aurait dû lui dire. Il le connaissait assez pour savoir qu’il risquer d’aller de lui-même à la rencontre de Voldemort, alors que c’était la dernière chose à faire.

« Harry, tu ne songes pas à te rendre ? s’enquit-il avec franchise.

-Non. Bien sûr que non… Il s’agit d’autre chose. Mais je vais peut-être disparaître pendant un moment. Tu connais le serpent de Voldemort, Neville ? Il a un énorme serpent… il s’appelle Nagini…

-J’en ai entendu parler, oui… Et alors ?

-Il faut le tuer. Ron et Hermione le savent, mais simplement au cas où ils… »

Harry s’arrêta, le visage soudain fermé, et Neville comprit qu’il était en train d’envisager la mort de ses meilleurs amis.

« Au cas où ils seraient… occupés… et que toi, tu en aies l’occasion…

-Tuer le serpent ?

-Tuer le serpent, répéta Harry.

-D’accord, Harry. Ça va, tu te sens bien ? demanda Neville.

-Ça va très bien, merci, Neville. »

Harry fit un geste pour s’éloigner, mais Neville le rattrapa aussitôt par le poignet.

« On va continuer à se battre, Harry, déclara Neville, reprenant soudain confiance. Tu le sais ?

-Oui, je… »

Harry ne fut pas capable d’aller plus loin. Neville le regarda dans les yeux, puis sans un mot, lui donna une tape sur l’épaule et se pencha sur le corps de la Poufsouffle. Lorsqu’il se releva, Harry avait disparu.






Une fois dans la Grande Salle, Neville réalisa avec stupeur qu’il n’avait plus vu Hannah depuis le début de la bataille et fébrile, la chercha des yeux. Il rencontra Ernie, affairé à aider Mrs Pomfresh avec les nombreux blessés.

« Hannah ? Je l’ai vue il n’y a pas longtemps. Avant l’appel de Tu-sais-qui.

-Neville ! » cria la voix de Ginny.

Il eut à peine le temps de lui faire face qu’elle le prit dans ses bras pour le serrer de toutes ses forces contre elle.

« Je suis tellement soulagée que tu ailles bien… Est-ce que tu as vu Harry ?

-Oui.

-Où est-il ?

-Je ne sais pas, Ginny, admit Neville à grand regrets. Je l’ai vu dans le parc, et il m’a dit qu’il avait quelque chose à faire. Mais il m’a aussi dit qu’il n’irait pas se rendre. D’accord ? »

Mais elle ne l’écoutait déjà plus. Son regard s’était arrêté sur un petit groupe que Neville reconnut sans peine comme la famille Weasley, presqu’au complet. Une femme, probablement la mère de Ginny, pleurait allongée sur un corps, que Neville ne vit qu’une seconde mais qu’il identifia aussitôt : c’était l’un des jumeaux.

Neville observa Ginny courir vers les siens, comme vidé. Combien de morts reconnaîtrait-il ce soir ? Devoir circuler parmi les cadavres était déjà suffisamment difficile…

Epuisé, il alla s’asseoir dans un coin de la salle. De là où il était, il vit Terry, assit plus loin, un bras autour des épaules de Padma, pendant que Mrs Pomfresh s’occupait de soigner Parvati dont le bras avait été profondément entaillé par un sortilège. Il y avait aussi Lavande, allongée et couverte de sang, et Neville, choqué, se demanda ce qui avait bien pu lui arriver.

« C’est Greyback qui lui a fait ça. »

Michael était venu s’asseoir à côté de Neville, lui aussi dans un piteux état.

« Mrs Pomfresh dit qu’elle n’a pas pu être contaminée, parce qu’il n’y a pas de trace de morsures. Et puis il me semble que ce n’est pas la pleine lune, ce soir. Par contre, elle gardera des cicatrices. Je ne sais pas qui a empêché Greyback de finir le travail, mais il faudra que je remercie cette personne.

-Tu devrais te faire soigner aussi, Michael. Je ne veux pas t’inquiéter, mais tu n’as pas bonne mine du tout.

-Je pense qu’il y en a d’autres pour qui c’est plus urgent », répondit Michael avec simplicité.

Neville se tut. Il continua de laisser son regard survoler la salle encore et encore. Il adressa un signe à Luna, qui lui sourit faiblement sans bouger de là où elle était. Des gens entraient et sortaient de la salle, et Neville finit par retrouver Hannah, à son grand soulagement. Elle aidait toujours à transporter les morts et les blessés.

« Va la voir, fit Michael.

-Je ne devrais pas la déranger maintenant.

-Ceux qui sont morts le resteront, dans la Grande Salle ou dans un couloir, objecta Michael. Vous deux, vous êtes vivants. Et ça pourrait ne plus durer longtemps. Alors va la voir. »

Neville, avec la sensation de n’être plus qu’une marionnette qu’on maniait à sa guise, se leva et se dirigea vers la jeune fille.

« Neville… »

Hannah avait parlé à voix basse, si basse que Neville peina à l’entendre.

« Je ne t’avais pas vu depuis le début de la bataille… Je commençais à croire que…

-Moi aussi, souffla Neville en la prenant dans ses bras.

-Qu’est-ce qu’on va faire, maintenant ? s’inquiéta-t-elle. Il y en a beaucoup qui ne veulent plus se battre… On n’a aucune chance, Neville… Je pensais qu’on pourrait le faire, qu’on pourrait se défendre, mais… »

Neville l’interrompit en posant un doigt sur ses lèvres.

« Je n’en sais rien, reconnut-il. Mais on va improviser. Il doit bien y avoir un moyen. »

Il se pencha vers elle pour l’embrasser. Leur baiser avait un goût de larmes et de poussière, et Neville espéra qu’ils auraient l’occasion d’en échanger un plus beau, un jour.

« Harry Potter est mort. »

Neville et Hannah sursautèrent violemment. Un froid glacial vint s’insinuer dans la Grande Salle, tandis que tout le monde levait la tête, comme s’ils s’attendaient à voir Voldemort entrer d’un moment à l’autre.

« Il a été tué alors qu’il prenait la fuite, essayant de se sauver pendant que vous donniez vos vies pour lui. Nous vous apportons son cadavre comme preuve que votre héros n’est plus. La bataille est gagnée. Vous avez perdu la moitié de vos combattants. Mes Mangemorts sont plus nombreux que vous et le Survivant est fini à tout jamais. Il ne doit plus y avoir de guerre. Quiconque continuera à résister, homme, femme, enfant, sera éliminé ainsi que tous les membres de sa famille. Sortez maintenant du château, agenouillez-vous devant moi, et vous serez épargnés. Vos parents, vos enfants, vos frères et vos sœurs vivront, ils seront pardonnés, et vous vous joindrez à moi pour que nous reconstruisions ensemble un monde nouveau. »

Ils restèrent interdits. Neville était incapable du moindre geste, et son cerveau restait comme embrumé, refusant de bloc l’annonce de la mort de Harry, car Harry ne pouvait pas être mort, il ne pouvait pas avoir été tué par les Mangemorts, et surtout il ne pouvait pas avoir tenté de s’enfuir.

Hannah entraîna Neville vers l’extérieur. Pourquoi voulait-elle vérifier si ce que disait Voldemort était vrai ? Cela ne pouvait tout simplement pas être la vérité.

« NON ! »

Le cri du professeur McGonagall arracha Neville à sa torpeur. Le rire de Bellatrix lui répondit, et tout à coup Neville sentit une rage comme il n’en avait jamais connue l’envahir.

« Non !

-Non !

-Harry ! HARRY ! »

Ron, Hermione et Ginny venaient de voir le corps de Harry, dans les bras de Hagrid, et Neville n’avait jamais entendu de voix aussi terribles. Lui était déjà loin de Harry, parce que s’il était mort, s’il était vraiment mort, il ne restait plus qu’une chose à faire.

Tuer ses assassins.

Autour de lui, Neville entendait les cris, les insultes à l’adresse de Voldemort. Ce dernier, soudainement, les fit cesser :

« TAISEZ-VOUS ! » ordonna-t-il.

La colère de Neville se fit un peu plus grande. Ses oreilles bourdonnaient, l’empêchant de comprendre clairement ce qui se disait autour de lui. Il vit Hagrid déposer Harry aux pieds de Voldemort, il entendit la voix de Ron briser le sortilège qui les avait réduits au silence, avant que Voldemort ne les force à nouveau à se taire.

« Il a été tué en tentant de s’enfuir subrepticement par le parc du château, affirma Voldemort, il a été tué en essayant de sauver sa propre vie. »

C’en fut trop.

Neville sentit, plus qu’il ne le décida, qu’il s’élançait sur Voldemort, avec le désir fou d’être celui qui le tuerait. Mais à peine eût-il levé sa baguette qu’elle lui échappa des mains, et le sort du Seigneur des Ténèbres bloqua sa course en plein élan, le projetant au sol avec violence.

« Qui est-ce ? fit la voix douce et sifflante. Qui s’est porté volontaire pour montrer à quel sort doivent s’attendre ceux qui poursuivent le combat lorsque la bataille est perdue ?

-C’est Neville Londubat, Maître ! s’exclama Bellatrix sur un ton jubilatoire. Le garçon qui a causé tant d’ennuis aux Carrow ! Le fils des Aurors, vous vous souvenez ?

-Ah, oui, je me souviens. »

Neville sentit le regard de cet être qu’il exécrait se poser sur lui. Comme par défi, il se releva tant bien que mal, pour lui faire face.

« Mais tu es un Sang-Pur, n’est-ce pas, mon garçon, toi qui es si courageux ?

-Et alors ? rétorqua Neville aussi fort qu’il le pouvait.

-Tu as montré du caractère et de la bravoure, susurra Voldemort, et tu es issu d’une noble lignée. Tu feras un précieux Mangemort. Nous avons besoin de gens comme toi, Neville Londubat. »

Le sang de Neville bourdonnait à ses tempes. Il s’était attendu à trouver la mort sur le champ, ou à être torturé pour l’exemple. Mais jamais, au grand jamais, il n’aurait imaginé qu’on s’abaisserait à lui proposer ça.

« Je me rallierai à vous quand il gèlera en enfer ! s’écria Neville. L’Armée de Dumbledore ! »

Derrière lui, des voix s’élevèrent pour l’acclamer. Harry n’était plus là pour leur donner espoir ? Qu’importe. A présent, c’était à son tour d’assumer ce rôle.

« Très bien, fit froidement Voldemort. Si tel est ton choix, Londubat, nous allons revenir au plan d’origine. Ce sera sur ta tête que ça se passera. »

Neville le vit brandir sa baguette et quelques secondes plus tard, le Choixpeau magique se posa dans sa main.

« Il n’y aura plus de Répartition au collège Poudlard, annonça Voldemort. Il n’y aura plus de maisons. L’emblème, le blason et les couleurs de mon noble ancêtre, Salazar Serpentard, suffiront à chacun, n’est-ce pas, Neville Londubat ? »

Sa baguette le désigna à peine une seconde et Neville sentit ton son corps se raidir. Bientôt, il fut incapable de se débattre, ou de fuir. Il vit avec horreur le visage inhumain de Voldemort s’approcher de lui tandis qu’il lui enfonçait le Choixpeau jusque sur les yeux, l’aveuglant totalement.

« Neville va maintenant nous montrer ce qui arrive aux gens suffisamment sots pour s’opposer à moi. »

Alors, le sommet de son crâne le brûla.

Voldemort venait de mettre le feu au Choixpeau.

A travers sa douleur, Neville entendit tout à coup comme un tremblement de terre, et une voix énorme hurla :

« HAGGER ! »

Son corps immobile sursauta sous les multiples chocs, et sans préavis, miraculeusement, il retrouva l’usage de ses membres.

Il se redressa d’un mouvement rapide, échappant au Choixpeau en flammes.

A deux pas de lui se trouvait Nagini.

Neville jeta un nouveau coup d’œil au Choixpeau d’où il vit une poignée dorée incrustée de rubis dépasser. Il en avait déjà vue une semblable, et s’en empara.

D’un seul geste, Neville décrivit un arc de cercle et décapita le serpent avec l’épée de Gryffondor.






Le parc était redevenu le champ de bataille qu’il était avant la trève. Neville voyait amis et ennemis se mélanger, et des gerbes d’étincelles multicolores volaient dans tous les sens. Mais c’était comme si le vent avait tourné. Partout, il voyait des Mangemorts tomber, et les combattants de Poudlard prendre l’avantage. Des créatures de toutes sortes envahissaient l’enceinte du château, Sombrals, centaures et hyppogriffes, et livraient un combat si féroces aux géants et araignées de Voldemort que tous les sorciers furent obligés de se replier dans le château.

En rentrant, Neville chercha Hannah des yeux, mais au lieu d’elle, ce fut Ginny, Luna et Hermione qu’il vit, aux prises avec Bellatrix, et il se dirigea droit sur elle. Ron et Greyback s’interposèrent entre lui et cette femme qui lui avait tout pris, et si cela l’énerva au plus au point, il n’eut d’autre choix que de s’arrêter, voyant Ron en difficulté.

« Avada Kedavra ! »

Le sort de Ron passa à quelques centimètres de Greyback sans l’atteindre. Ce dernier, sans s’embarrasser de sa baguette, se jeta à sa gorge, ou du moins, il essaya.

Neville s’était dressé devant Ron, et d’un coup d’épée, il avait transpercé le ventre du Loup Garou.

Ron contempla son adversaire au sol, hébété. Puis, croisant le regard de Neville, il s’approcha et posa une main sur l’épée. Ensemble, ils abattirent Greyback.

Relevant la tête vers celle qu’il désirait vraiment tuer, Neville constata qu’elle faisait à présent face à Mrs Weasley. Avant qu’il n’ait pleinement réalisé ce qui se passait, Bellatrix s’effondra sur le sol, morte.

« Harry ! IL EST VIVANT ! »

Neville avait l’impression de devenir fou, tant les évènements se précipitaient sans lui laisser le temps de comprendre quoi que ce soit. Le poids de l’épée dans sa main, il s’immobilisa. Harry faisait face à Voldemort.

« Que personne n’essaie de m’aider, fit Harry d’une voix forte. Il faut qu’il en soit ainsi. Il faut que ce soit moi. »

Les deux opposants tournaient, décrivant un cercle sur le sol, tandis que tous les combattants s’étaient arrêtés pour contempler ce face à face.

« Ce n’est pas ce que veux dire Potter. Ce n’est pas comme ça qu’il se comporte, affirma Voldemort. Qui vas-tu utiliser comme bouclier, aujourd’hui, Potter ?

-Personne, rétorqua Harry. Il n’y a plus d’Horcruxes. Il n’y a plus que vous et moi. Aucun d’eux ne peut vivre tant que l’autre survit, et l’un de nous va partir pour de bon…

-L’un de nous ? »

Voldemort éclata d’un rire tonitruant.

« Tu penses que c’est toi qui vas l’emporter, n’est-ce pas, celui qui a survécu par hasard parce que Dumbledore tirait les ficelles ?

-C’était un hasard quand ma mère est morte pour me sauver ? Un hasard lorsque j’ai décidé de combattre dans le cimetière ? Un hasard lorsque, ce soir, j’ai renoncé à me défendre et que j’ai quand même survécu pour revenir me battre ?

-Des hasards ! hurla Voldemort, hors de lui. Le hasard et la chance et aussi le fait que tu te réfugiais et pleurnichais dans les robes de sorcières et de sorciers plus grands que toi, des hommes et des femmes que tu me laissais tuer à ta place !

-Vous ne tuerez personne d’autre, cette nuit, affirma froidement Harry. Vous ne tuerez plus personne, plus jamais. Vous ne comprenez donc pas ? J’étais prêt à mourir pour vous empêcher de faire du mal à ceux qui sont ici…

-Mais tu n’es pas mort !

-J’en avais l’intention et c’est cela qui a tout déterminé. J’ai fait ce que ma mère avait fait. Ils sont protégés, vous ne pouvez plus les atteindre. N’avez-vous pas remarqué qu’aucun des sortilèges que vous leur avez jeté n’a eu d’effet ? »

Neville dévisagea alors les autres. Et c’était vrai : ils étaient tous là, et si certains n’étaient pas beaux à voir, leur état n’était ni plus ni moins le même que celui d’avant l’annonce de la « mort » de Harry.

Près de lui, il y avait Ginny, qui attendait, fébrile. Elle avait cru Harry mort une fois, et si maintenant Voldemort devait le tuer, Neville savait que personne ne serait capable de retenir la jeune fille. Elle ne cesserait de se battre qu’avec la mort du Seigneur des Ténèbres, ou bien la sienne.

« C’est votre unique et dernière chance, continua Harry. C’est tout ce qui vous reste… Sinon, j’ai vu ce que vous deviendrez… Soyez un homme… Essayez… Essayez d’éprouver du remords…

-Tu oses… fit Voldemort d’une voix lourde de menace.

-Oui, j’ose, parce qu’il est vrai que le dernier plan de Dumbledore a échoué, mais ce n’est pas moi qui en ai subi les conséquences, c’est vous, Jedusor… »

Neville reconnut Seamus, quelques mètres à sa droite, la mâchoire serrée. Seamus, qui n’avait pas cru en Harry, jusqu’au retour de ce dernier plus tôt dans la soirée. Quand Neville y repensait, il avait l’impression qu’ils se battaient depuis des jours déjà, et non depuis quelques heures.

« Tout revient donc à cela, n’est-ce pas ? murmura Harry. La baguette que vous tenez dans votre main sait-elle que son dernier maître a subi un sortilège de Désarmement ? Si c’est le cas… je suis le vrai maître de la Baguette de Sureau. »

Neville vit enfin Hannah, plus loin, beaucoup plus loin parmi la foule. Son visage était tendu, encore plus que ceux des autres combattants qui observaient la scène. Hannah attendait que justice soit faite. Que son père et sa mère soit vengés.

« Avada Kedavra !

-Expelliarmus ! »

Ce fut une explosion assourdissante, deux jets de lumières aveuglants qui rebondirent l’un contre l’autre. Quand Neville fut à nouveau en mesure de voir quelque chose, il distingua la silhouette de Voldemort, gisant au sol.

Un instant, il ne comprit pas ce qui s’était passé. Le poing serré autour de l’épée, il s’attendait à le voir se relever à tout moment.

Puis, la réalité s’imposa à lui.

Libres.

Ils étaient libres.






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