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Lecture d'un chapitre

Lecture du chapitre 9
Nom de l'œuvre : L'héritier de la foudre	Nom du chapitre : Ch. 8: Rosalia
Écrit par supersianne	Chapitre publié le : 19/5/2006 à 21:11
Œuvre lue 20695 fois	Dernière édition le : 19/5/2006 à 21:11

La marche se faisait dans la bonne humeur. Les deux amis avaient plein de choses à se raconter, notamment sur le voyage en général, ses inconforts, ses joies, ses déceptions. Et sur leurs expériences personnelles. Nicolas racontait le doux frémissement lorsqu'il parvenait à battre un champion et à récupérer un badge, le moment où tout le travail, tout l'entraînement, toute la sueur, toute la hargne et tout la préparation se fondaient pour devenir un petit objet presque futile, qu'on accrochait au revers de sa veste. Katman racontait les regards brillants des gens qui venaient l'écouter jouer, qui lui rappelaient tant ceux de ses amis d'école... Le frisson quand une chanson qu'il avait concocté avec toute sa passion et toute sa créativité était mise à nue devant un public pas toujours indulgent... Et tous deux évoquaient fréquemment la sensation unique, quand, après des jours de marche, on surmontait la ville que l'on désirait atteindre du haut d'une colline, un vent frais dans le dos, vous encourageant à prendre possession de la citée tant cherchée... Nicolas rencontra et battit plusieurs dresseurs qui le défièrent. Bien que n'y connaissant pas grand-chose, le guitariste voyait bien qu'il était un cran au dessus de ses adversaires. Il était beaucoup plus rapide, plus à l'aise avec ses pokémons, et ceux-ci étaient plus entraînés. Rosalia, d'après le pokématos du dresseur, n'était plus à présent qu'à une heure de route. -Alors, t'as la trouille? Comment tu sens ce futur face-à-face avec Raikou? demanda le musicien. -Bof, ça va. Si ça se passe mal, j'aurai juste perdu une semaine, voilà tout... Et puis... -Et puis quoi? -Bah, au moins, je t'aurai rencontré... Katman sourit. -Merci, Nicolas. Sincèrement, ça me fait très plaisirs. Et moi-aussi, je suis content de t'avoir connu. -Oui bon, ça va, on dirait que je vais mourir... -Bon, qu'est-ce que tu feras après ton histoire d'héritage? -Ben... fit l'adolescent, un peu embarrassé. Si j'hérite, je rentrerai à Kanto, et j'irai dans l'archipel orange, pour trouver Electhor. Sinon, bah, je retournerai à Carmin-Sur-Mer, le Major m'a accordé un genre de congé, et si je ne rentre pas dès l'affaire terminée, il ne va pas être content... Et comme mon job est un des seuls accessibles aux mineurs, et qu'il me plaît beaucoup, je prendrai pas le risque de le perdre... -Ouais, je comprends... dit le musicien. Pour ma part, je te l'ai dit: dès que je t'aurai escorté jusqu'à Raikou, je te félicite ou je te console, selon la réponse, puis, ma dette s'estimant payée, je file à la tour radio... Si on me prend, je commencerai ma carrière de superstar, et si on me recale, je pense rester à Jotho quelques temps, un an, par exemple... Et je reviendrai te voir à Carmin-Sur-Mer de temps en temps... -On se verra plus beaucoup, de toute façon, hein? -Eh oui. C'est la vie, que veux-tu... C'est pour ça qu'il faut profiter de ces moments qu'on peut passer ensembles... décréta le jeune homme, en levant les yeux vers le ciel. Bon, ajouta t-il, si je deviens célèbre, je t'enverrai des billets pour me voir en concert, à toi et à ta famille... -C'est gentil, ça... Moi, si je deviens héritier de la foudre... Les yeux de Nicolas brillèrent d'une lueur proche de la démence. -Euh, en fait, je pourrai pas te faire bénéficier de grand-chose, comme apparemment ça doit rester très secret, vu que personne n'est au courant de ça... N'empêche que les types de l'arène, qui me regardent toujours avec hauteur, parce qu'ils m'estiment trop jeune, le chouchou du Major, tout ça, ben ils n'auront qu'à ravaler leur caquet... Et mes parents seront fiers de moi aussi... Et le Major m'estimera encore plus qu'avant... Des images très plaisantes passèrent devant les yeux du dresseur. Soudain, Katman s'arrêta net. -Quoi? s'inquiéta l'adolescent. -On est arrivés! Rosalia droit devant! Les deux amis et les six pokémons poussèrent un hourra collectif. Il était sept heures du soir, et le ciel était déjà sombre. -Bonsoir! -Bonsoir, infirmière Joëlle! Vous pouvez vous occuper de mes pokémons, s'il vous plaît? -Bien sûr! Nicolas fit rentrer tous ses pokémons dans leur pokéballs. Puis, la nurse les plaça dans un régénérateur, avant de les rendre à leur possesseur. -Et votre ami, il ne les fait pas soigner? demanda t-elle, avisant Katman, quelques pas derrière l'adolescent, une ceinture de pokéballs sur sa taille. -Oh, non, pas besoin! Il y a des chambres libres? -Euh, Oui, là-haut. Le centre a été rénové et amélioré il n'y a pas longtemps, vous avez la télévision et le PC gratuits dans votre chambre. Par contre, je vous conseillerai d'éviter de les allumer, on annonce de l'orage pour cette nuit, mais il pourrait se manifester plus tôt... Le dresseur se tourna vers son ami. De l'orage... -Bon, tu viens, on monte! proposa avec fougue Nicolas. -Oui, oui... Bonsoir infirmière Joëlle... dit nerveusement le guitariste, en suivant son compagnon à l'étage. -Tu m'as laissé de l'eau chaude, au moins? -T'inquiète... Katman sortait de la salle de bain, vêtu d'une robe de chambre du centre. Lui, Nicolas, et les pokémons, de nouveau en liberté, s'étaient installés dans une chambre à quatre lits, très agréable. -N'empêche que mon idée des pokéballs vides sur ta ceinture pour te faire passer pour un dresseur a marché! dit l'adolescent, rangeant une BD tirée d'une étagère de la chambre, qu'il avait entamée en attendant que son ami ait fini de se doucher. -Mouais... Mais tu peux pas imaginer comme je me sentais mal-à-l'aise avec ça... Pourquoi le centre pokémon est réservé au dresseurs? Ils peuvent pas amener des amis? -Ça s'appelle centre pokémon. Po-ké-mon. dit Nicolas en riant, avant de rentrer à son tour dans la salle-de-bain. Le jeune homme s'écrasa sur son lit. Quelques-uns des monstres de l'adolescent grimpèrent à leur tour, et se blottirent contre lui. Katman caressa un cou lisse, qu'il reconnut être celui de Pharamp. Il soupira d'aise. Si seulement cela ne pouvait jamais finir... Un énorme grondement de tonnerre secoua le centre. Tous les occupants de la chambre se réveillèrent d'un coup. Katman grogna, et se retourna, tentant de se rendormir. Mais Nicolas, lui, était dressé, assis sur son lit, tous ses sens éveillés. -Katman... chuchota t-il. Pas de réponse. -Katman! répéta t-il plus fort. -Quoi? répondit une voix ensommeillée. -Il faut y aller. Je le sens. Le jeune homme ne chercha pas à contredire son ami. Lui-aussi connaissait ce genre d'affirmations, soufflées par l'instinct. -Bon, alors allons-y. dit-il, résigné. L'adolescent le remercia, et tous deux s'habillèrent, avant de descendre en silence les escaliers, suivis par les six pokémons, aussi excités que leur maître par cette sortie nocturne. Une fois dehors, ils se couvrirent instinctivement la tête: il pleuvait dru, des éclairs zébraient le ciel, bouché par des nuages d'un noir d'encre. Guidé par une force inconnue, le dresseur courut vers une tour délabrée, suivi du reste du groupe. Une fois entré, il attendit ses compagnons, qui arrivèrent, aussi trempés que lui. -T'es sûr de ton coup, Nicolas? hasarda Katman, en regardant autour de lui. La tour avait dû être brûlée: il n'en restait que le premier étage, calciné, mais encore intact. -C'est la Tour Ferraille... dit le jeune garçon, en observant son pokématos. Raikou n'est pas loin, je le sens... Comme pour faire écho à ses paroles,un énorme bruit de tonnerre retentit à nouveau. -Ben, on te suit... J'ai une lampe-torche, tu la veux? -C'est pas de refus, merci... Le dresseur ouvrait la marche, avançant presque à tâtons dans la tour, se guidant à l'aide du faisceau de la lampe de son ami, empruntant des vieux escaliers, qui tenaient encore miraculeusement le coup, passant du premier étage aux sous-sol, progressant ainsi petit à petit. Et enfin... Ils pénétrèrent dans une grande salle, aussi sombre que le reste de l'endroit. Balayant la pièce à l'aide de la torche, Nicolas éclaira enfin le corps de celui qu'il cherchait depuis maintenant plus d'une semaine... Le grand félin était assis, l'air calme et maître de lui. Ses dents de sabre lui conféraient un aspect terrifiant, adouci par ses pattes aux griffes rétractées. L'adolescent se sentit frémir. Tout autour de lui, il sentait une ambiance électrique, comme à l'arène... -Que celui qui veut être l'héritier s'avance... gronda une voix sauvage et forte. Les regards se tournèrent vers Raikou. Mais la mâchoire de celui-ci n'avait pas bougé. La voix provenait des étincelles qui semblaient occuper cette salle, le pokémon légendaire s'exprimait de cette façon. Nicolas se tourna vers ses compagnons, leur sourit, et s'avança. -Moi, je désire être héritier, Raikou!

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